Vingt ans après l'implosion de l'URSS, le bilan des années
Poutine s'avère hallucinant.
L'État ne survit que grâce aux rentes pétrolière, gazière et
à la vente de matières premières. Le pays est la proie d'une
corruption colossale et les élites ont pactisé avec «le milieu».
Mais la société a changé : elle refuse les violations systématiques
de ses droits, l'absence totale de contre-pouvoirs, un régime où
le FSB, héritier du KGB, règne en maître absolu, reléguant parfois
les citoyens au rang de serfs modernes.
Les Russes ne supportent plus cet État pillard, la fraude, le
racket généralisés, l'arbitraire total d'une «justice» aux ordres.
Ils rejettent les simulacres d'élections.
Et le pacte Medvédev-Poutine pour la présidence, qui aurait dû
rester secret, a mis le feu aux poudres.
Après les «révolutions de couleur» en Géorgie, en Ukraine, au
Kirghizstan, après le Printemps arabe, les «Indignés» russes se
font entendre et dénoncent le cynisme d'un pouvoir autiste face
à leurs aspirations légitimes...
Le bilan qu'ils font d'un système prédateur est sans complaisance.
Pour la première fois, Russia Blues leur a largement donné la
parole...