La clinique du travail n'est pas une école ni une théorie,
mais elle pourrait être, si on prend soin de son développement,
une ressource et un instrument pour l'action en
milieu de travail. Elle a pour visée la compréhension et la
transformation des situations de travail à travers la diversité
disciplinaire et professionnelle qu'elle rassemble : psychodynamique
du travail, clinique de l'activité, mais aussi psychologie
sociale clinique, clinique médicale du travail, ergonomie,
et encore philosophie, sociologie, anthropologie, et bien
sûr professionnels de l'intervention, de la consultation...
Comment s'articulent, se différencient, s'alimentent réciproquement
ces deux projets en acte : l'action et le savoir, l'intervention
et l'élaboration de connaissances ? Y a-t-il là deux
types d'activités, deux temps à différencier, ou convient-il de
préciser leur trait d'union ? Comment définir les savoirs qui
sont construits dans l'action, à partir de l'action : savoirs d'expérience,
savoirs de métiers, savoirs d'action, savoirs théoriques,
savoirs coconstruits avec les sujets dans les situations
d'intervention ? Nul doute que les enjeux de ces questions sont
cruciaux à un moment où l'accent mis sur les «blessés» des
combats menés dans le monde industrieux ou dans des unités
de travail «en crise» affecte notre pouvoir d'action.