"En 1969 j'avais neuf ans. La Famille Manson est
entrée avec fracas dans mon imaginaire. J'ai
grandi avec l'image de trois filles de vingt ans
défiant les tribunaux américains, une croix sanglante gravée
sur le front. Le contraste entre leur jeunesse et ce qu'on leur
reprochait fut ma première confrontation au mal. Des droguées...
voilà ce qu'on disait d'elles, des droguées qui avaient
commis des crimes monstrueux sous l'emprise d'un gourou
qu'elles prenaient pour Jésus-Christ.
Ce fait divers a marqué un tournant historique : la fin de
l'utopie des années 60.
California Girls couvre trente-six heures de la vie de la Famille
Manson au moment où elle passe à l'acte. Mon but a été que
tout paraisse aller de soi comme dans un roman alors que le
moindre geste s'est vraiment accompli il y a bientôt cinquante
ans. J'ai écrit cette histoire le plus simplement possible pour
exorciser mes terreurs enfantines et j'ai revécu seconde par
seconde le martyre de Sharon Tate."