«S'il apparaît tellement malaisé de définir la maladie
et la santé psychologiques, n'est-ce pas parce qu'on
s'efforce en vain de leur appliquer massivement des
concepts destinés également à la médecine somatique
? La difficulté à retrouver l'unité des perturbations
organiques et des altérations de la personnalité
ne vient-elle pas de ce qu'on leur suppose une structure
de même type ? Par-delà la pathologie mentale
et la pathologie organique, il y a une pathologie générale
et abstraite qui les domine l'une et l'autre, leur
imposant, comme autant de préjugés, les mêmes
concepts, et leur indiquant les mêmes méthodes
comme autant de postulats. Nous voudrions montrer
que la racine de la pathologie mentale ne doit pas
être cherchée dans une quelconque "métapathologie",
mais dans un certain rapport, historiquement
situé, de l'homme à l'homme fou et à l'homme vrai.»