En 1923, Albert Londres est déjà célèbre quand
il décide d'enquêter sur le pénitencier de Guyane. Près
de sept mille condamnés, surveillés par six cents
fonctionnaires, vivent à Saint-Laurent-du-Maroni et sur
les îles du Salut. Les conditions de vie des bagnards,
telles qu'il les découvre et telles que son talent les
restitue dans leur cruauté, ne sont alors guère connues.
La publication de l'enquête dans Le Petit Parisien
s'achève par une lettre ouverte au ministre des Colonies.
Ce reportage connaît d'emblée un retentissement
considérable, et sa force sera si grande qu'en septembre
1924 le gouvernement décidera la suppression du
bagne.