
Dans les semaines qui précèdent l'invasion de la Belgique,
Joseph et Leni, deux écrivains, trouvent refuge dans un hôtel
d'Ostende. Lui est autrichien, elle allemande, ils viennent
de Paris et des hôtels de la rive gauche. Lui écrit beaucoup
depuis plusieurs années et est alcoolique. Elle a publié un
roman à succès dans l'Allemagne des débuts du nazisme
et a vingt ans de moins que lui. À Ostende, leur histoire
se cristallise et prend les accents d'un film d'avant-guerre
avec tous ses excès romanesques. Une sorte d'hyperfilm
naturaliste du samedi-soir...
Par ailleurs, le roman est entrecoupé de chapitres
d'entretiens entre l'auteure Ursula Baum et un certain
Franz, quarante ans après, à l'hôtel des Thermes d'Ostende.
On découvre que tous deux se sont connus, mais à des âges
différents, au cinéma Éden, à Saint-Dié, une petite ville de
l'Est de la France.
Ainsi, comme il y a des romans dans le roman et des
films dans le film, Au bord du Monde est un roman dans le
film, et un roman du film, tout en étant un film du roman en
train de se faire... On y vit, on croit y mourir mais on survit,
ailleurs, dans une autre dimension, celle du cinéma comme
monde plus réel que la vie et, en somme, plus désirable.
Serait-ce l'ombre alliée à la lumière du cinéma Éden sur
l'écran de nos imaginaires ?
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