Véritable énigme, Le Jardin des délices de Jérôme Bosch compte parmi les oeuvres les plus troublantes de l'histoire de l'art occidental. En dehors d'une brève description du tableau donnée par un témoin oculaire en 1517, peu après la mort du peintre, aucun document d'époque ne nous fournit la moindre indication sur les conditions de cette commande, sa destination, sa fonction ou le public quelle visait.
Spécialiste de l'art flamand et hollandais, Reindert L. Falkenburg défend l'idée que le tableau de Bosch a été conçu comme « sujet de discussion » pour le public choisi de la cour de Bourgogne, en ce tout début du XVIe siècle. Miroir à multiples facettes, Le Jardin des délices invite à la « réflexion », notamment sur le destin de l'humanité créée à la ressemblance de Dieu mais orpheline, selon Bosch, de son innocence native.
Iconographie spectaculaire à l'appui, l'auteur analyse en détail la manière dont Bosch joue visuellement et en virtuose avec les traditions picturales, les conventions de l'amour courtois, les traités de morale, les principes religieux, les procédés mnémotechniques et les figures littéraires de la fin du Moyen Âge.
Reindert L. Falkenburg nous offre une interprétation inédite et fascinante du célèbre triptyque du Prado.