Je n'envisage que le philosophe
des premières années du seizième
siècle, qui écarta à la fois la révélation
et la scolastique et, se plaçant
en face de la nature, poussa l'observation
jusqu'à la promulgation de la
méthode expérimentale.
On ne connaît que depuis une
vingtaine d'années quelle place
Léonard occupe dans l'histoire des
sciences. Malgré que Geoffroy
Tory l'ait appelé, un véritable
Archimède et Lomazzo «Hermes-Prométhée»
; que Humboldt ait vu
en lui le plus grand phycicien du
quinzième.
Galilée, Pascal, Huyghens, Cuvier
ont découvert les lois que le peintre
de la Joconde avait formulées de
1480 à 1518 et qui sont restées
ensevelies dans ses manuscrits.
D'autres, plus compétents, revendiqueront
pour ce Maître la priorité
de cent découvertes capitales et des
plus ingénieuses machines : je me
propose de lui tresser ici une troisième
couronne, en coordonnant
ses idées générales dispersées en
ses nombreux cahiers, et de le
montrer comme philosophe.
J. Péladan (1908)