Il est un thème qui traverse ce livre. C'est la
Révolution. «La Révolution est fixée aux principes
qui l'ont commencée ; elle est finie !» disait Bonaparte
au lendemain du 18 Brumaire. Elle n'en continuera pas
moins son travail de sape et de recomposition sociale.
Sous la Restauration qui consacre le retour des Bourbons de
Louis XVIII à Charles X, et trouve sa légitimité dans le vieux droit
divin tout en inventant l'un des régimes les plus libéraux d'Europe,
on se repose la même question : comment terminer la Révolution ?
Elle a été le fil rouge de cette époque. Elle habite tous les débats et
tous les milieux. En enfermant la nation dans l'État, en la laïcisant à
marche forcée, elle a créé une situation unique, une sorte d'exception
française. Avec elle, tout est devenu politique et logiquement tout
s'est mis à tourner autour d'elle.
On l'a cherchée partout, dans l'étude du passé, dans les moeurs
nouvelles, dans ses mythes et dans ses lois, dans la reprise de ses
combats et dans la consolidation de ses acquis. Elle ne s'achève pas
sous la Restauration, bien au contraire. Au contact de cette dernière,
elle donne tout son sens à ce que sera le XIXe siècle et à ce que sont
encore un peu aujourd'hui nos habitudes et nos comportements.