Ernest Druart a dix-huit ans à peine lorsqu'il sort, en 1908, diplômé de l'Université de Louvain. Sa licence en sciences commerciales en poche, il ne tarde pas à entrer au service de l'État. Le 24 février 1911, il débarque à Borna, alors capitale du Congo belge. À travers ce récit anecdotique, le lecteur découvre les conditions de vie d'un jeune administrateur territorial, au début de la période coloniale belge.
La colonie belge (1908-1960) avait hérité des structures de l'État Indépendant du Congo (1885-1908) dont le roi Léopold II avait été le souverain. Beaucoup de ses anciens agents étaient passés au service de ce nouvel et immense pays. L'auteur brosse finement le portrait de ces hommes rudes formés, pour la plupart, par le système militaire. Dans les grades subalternes, la formation intellectuelle laissait bien souvent à désirer.
L'auteur, un des premiers universitaires à entamer une carrière coloniale, parvint à se faire accepter et respecter dans ses nouvelles fonctions. Il préfigurait, en quelque sorte, les administrateurs du Service territorial de l'après-Première Guerre mondiale, cadres formés par l'Université coloniale d'Anvers.
Curieux des Congolais et de leurs coutumes, il s'adapta avec aisance à son nouveau métier. Il est séduit par le pays et ses habitants, et parle parfaitement le bangala et le kiswahili. Il gagna la confiance des chefs coutumiers, dont certains deviendront de fidèles amis, et passa maître dans l'art de régler les palabres les plus compliquées.
Profondément attaché au Congo, c'est avec regret qu'il est contraint par la maladie de rentrer en Belgique le 14 mars 1920, à l'âge de trente ans, et ainsi mettre prématurément fin à sa carrière en Afrique.