Pour ravir 26 000 kilomètres à trois continents, Benjamin
Valverde s'est muni du minimum : un vélo et des cartes.
En deux années de voyage, sa compagne Émilie et lui
ont pédalé à travers les déserts australiens, l'Asie du
Sud-Est puis les hauts plateaux tibétains et pamiris,
qui débouchent sur les steppes d'Asie centrale, avant de
regagner l'Europe par le Caucase. Le voyageur croyait
savoir ce qu'il allait chercher - l'inconnu, ses limites
autant que ses rêves d'enfant, l'aventure en somme. Il
a trouvé bien plus : le spectacle quotidien qui se joue
sur terre et la liberté que procure un horizon sans cesse
renouvelé. Il a dépendu des plus modestes et dîné à la
table des rois, ravalé ses peines, hurlé de rage, pleuré de
bonheur et débusqué l'humilité qu'enseigne l'errance.
Pourtant, alors qu'il se pensait démuni et vulnérable, il
ne s'est jamais senti aussi fort, apprenant que les routes
les plus exigeantes tiennent toujours leurs promesses
d'émerveillement et de dépassement.