
De 1860 à 1960 environ, le français était la langue des échanges
en Egypte. Des circonstances internes et internationales sont à l'origine
de ce phénomène : le projet du Canal de Suez, la fondation des
Tribunaux Mixtes, le commerce extérieur, entre autres. Les écoles
françaises religieuses et laïques implantées depuis la moitié du 19e
siècle, ont formé et forment encore des générations de francophones.
Un certain nombre d'autochtones et d'étrangers ayant fréquenté ces
institutions ont témoigné par la plume de leur maîtrise du français.
Poètes, conteurs, romanciers, sociologues, historiens... ont produit une
oeuvre aussi abondante qu'intéressante. Toutefois, on ne peut guère
pénétrer les ouvrages des écrivains francophones d'Égypte sans l'aide
de cette étude sur la langue française d'Égypte. En effet, comment
comprendre le sens réel des mots arabes dialectaux, anglais, italiens,
grecs... et surtout les distorsions grammaticales, auxquelles les usagers
du français appartenant à diverses nationalités ont soumis le français
devenu langue commune des grandes agglomérations (Alexandrie, Le
Caire, la zone du Canal de Suez en particulier) ? C'est ce que l'auteur
a tenté de mettre en évidence en dépouillant des écrits - une presse
très riche, des essais scientifiques et une littérature de haute tenue -
mais aussi au moyen d'enregistrements sur bandes magnétiques de
nombreux échanges avec les usagers du français local, afin d'être au
plus près de cet idiome singulier, en voie de créolisation.
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