
Le mythe du «héros cornélien» a longtemps dominé la
scène critique, avant de laisser place à une approche plus
dramaturgique des personnages de Corneille, au pluriel, et
pièce par pièce. Au passage, la notion même d'héroïsme
cornélien s'est trouvée légitimement interrogée. Le héros
doit-il se dissoudre alors dans le personnage, fût-il principal,
voire dans le type, l'emploi, le rôle ou la place ? Corneille
le distingue pourtant, ce «premier acteur» pour lequel le
spectateur a de «l'amitié» ; ou plutôt il les distingue, héros
et héroïne, tant le théâtre de Corneille est une «dramaturgie
du couple». Si l'éclat de l'héroïsme demeure manifeste,
très concrètement construit - ou mis en question - sur la
scène par le jeu des regards, des discours et des voix, son
contenu demeure problématique : volonté, vertu, hauteur,
point d'exception ? Pour quelles valeurs, et au prix de quels
risques choisirons-nous encore aujourd'hui de parler de héros,
ou de personnages de Corneille ?
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