« Rillettes et rillons » opéra-comique en cinq actes est joué à
Tours en 1724 et « Le général Pruneaux (de Tours) », comédie
en un acte, est écrite en 1887. Quand les spécialités culinaires
d'une région font l'objet de deux pièces de théâtre, sa renommée
gastronomique en dépasse les frontières.
James Derouet écrit ici son dixième ouvrage sur la Touraine.
Après avoir développé différents thèmes, notamment sur la vigne
et le vin, les impôts, la guerre de 14/18, l'auteur passe en revue
les productions végétales et animales du jardin de la
France durant plusieurs siècles. Il recense les variétés de
légumes tels « le cardon de Tours, le gros violet de Tours, le
pancarlier de Touraine, la citrouille de Tours dénommée
palourde... », les espèces de fruits comme « le melon de Langeais,
la belle griotte de Sainte-Maure, l'ozillarde de Touraine, le gros
Damas de Tours, la Bergamote de la Grillière, la poire Bon-Chrétien... », mais également les animaux de basse-cour parmi
lesquels on peut citer « le Mondain de Tours, la race porcine
Lochoise, la renommée Géline de Tours, et aussi des moins
connues telle la souche de Hayes... ».
En parcourant ce livre, vous saurez pourquoi les Tourangelles
se laissent pousser les ongles du pouce, où était localisée la
vermicellerie analeptique de M. Douet. Vous découvrirez
quel roi a mangé une branche de jeune cerf coupée menue et frite
dans du saindoux, où l'on savourait les tortues de Touraine, ce
que sont les alberges, les sucrins de Tours, mais aussi quelle
ville produisait de la moutarde autant prisée à Tours que celle
de Dijon à Paris, à quelle volaille on fixait une plume dans toute
la longueur de la narine du 1er mars jusqu'à la récolte des vins...
Vous êtes gourmand et gourmet ? Participez à ces agapes sans
modération.
Vous vous délecterez en apprenant que les petits Tourangeaux
aiment manger les anicots qu'ils trouvent dans les prés, vous
pourrez goûter au bistolo, aux oranges et citrons confits de
Touraine, aux fromages de Bréhémont. Ces derniers ont une
renommée qui en 1480 dépasse les frontières de notre pays et
seront mis en valeur par Rabelais qui indiquera qu'il faut 17 913 vaches de Pautilles et Bréhémont pour allaiter Gargantua.