Juin 1962 : l'Algérie française vit ses derniers instants dans
une violence crépusculaire. L'OAS menace de détruire Alger
et le FLN se prépare à lancer un millier d'hommes sur les
quartiers européens. Jacques Chevallier va réussir à éviter
le pire en permettant un compromis entre les ennemis irréductibles.
Destin exceptionnel que celui de cet homme qui, à onze
ans, débarque à Alger avec sa mère, américaine de Louisiane,
et son père, descendant de Français installés en Algérie
depuis deux générations. Plus jeune maire de France
en 1941, honorable correspondant des services secrets du
général de Gaulle à Washington en 1944, il est élu triomphalement
député, puis maire d'Alger, avant d'être appelé au
gouvernement par Pierre Mendès France.
Très vite, il comprend que la politique coloniale n'a plus
d'avenir et prône un nouveau dialogue entre Européens et
musulmans, tout en menant une politique ambitieuse de
construction qui va remodeler la ville.
S'il a toute la confiance de la communauté musulmane, il
devient la cible des ultras de l'Algérie française, qui le font
éjecter de sa mairie en 1958 par le général Salan. En juillet
1962, il sera l'un des rares Européens d'Algérie à ne pas
choisir l'exil.
Ce livre raconte, à partir d'archives inédites et d'entretiens
avec des acteurs de ce drame, l'histoire d'un homme qui fut,
avec Albert Camus, l'une des figures tutélaires des «libéraux»
- ceux-là mêmes qui, si on les avait écoutés, auraient
pu empêcher la guerre d'Algérie.