Jusqu'à ce que l'enfer gèle
Hommage à Thérèse Plantier
Poète, essayiste, romancière, Thérèse Plantier (1911-1990) aura beaucoup dérangé par son franc-parler, ses audaces provocatrices, son absence de concessions à l'air du temps, son refus de compromis avec les institutions, ses critiques lucides et aiguës, son insoumission. Comme l'écrit Jean Rousselot, elle « s'est imposée par un irrespect total des genres et des manières, et une espèce de frénésie verbale dont seul un Benjamin Péret a pu nous donner l'équivalent ». Proche à ses débuts du surréalisme, et d'André Breton qui voyait en elle « une violente volonté de vertige », trotskiste jusqu'à la fin des années 1930, elle n'a cessé de clamer avec une énergie et une forme d'amour-joie paradoxales sa souffrance propre et la scandaleuse souffrance des autres, à commencer par celle des animaux et des femmes. Ses relations avec Simone de Beauvoir et Violette Leduc furent affectueuses et tumultueuses. S'il est vrai que, selon Alain Bosquet, tout « est fatal avec Thérèse Plantier », ses amis et amies furent nombreux, comme l'attestent les entretiens, témoignages et études que Marie-Christine Brière a ici réunis.