Les Églises orientales l'appellent la «Harpe de l'Église» et la «Flûte
de l'Esprit-Saint». Pourtant, Jacques de Saroug, un des plus grands
auteurs chrétiens de langue syriaque avec saint Éphrem, est presque
inconnu en France.
Formé à l'école d'Édesse en Mésopotamie (de nos jours, Urfa en
Turquie), il devint évêque de l'Église monophysite en 519. Devant les
disputes théologiques qui déchiraient son époque, il ne rêvait que de
«se munir d'ailes spirituelles et s'envoler vers le ciel, l'endroit où le
mystère peut être adoré dans l'étonnement, le respect et le silence».
Son oeuvre immense, principalement liturgique, comporte essentiellement
des Mimre ou homélies en vers, sortes de récitatifs épiques
qui furent intégrés à l'office syrien.
Ici sont présentées, pour la première fois en français, huit homélies
sur la fin des temps. On ne peut qu'être frappé par le souffle épique
et poétique de ces homélies, aux accents dignes de Qohélet (l'Écclésiaste),
et qui sont comme des variations musicales sur l'eschatologie
évangélique.