Le long des mille cinq cents kilomètres de la frontière tchécoslovaque et interallemande, à la fracture du monde occidental et du monde communiste, des patrouilles américaines et britanniques observent inlassablement l’Est en dépit du rideau de fer. Au centre même du dispositif communiste, à Berlin Ouest, « îlot perdu dans la mer rouge » et ville otage sacrifiée, les Occidentaux se maintiennent dans un monde hostile. Ce lieu géographique est d’ailleurs le seul où, depuis son départ de l’OTAN, la France figure aux avant-postes de l’Occident. Gilbert Joseph, dont les précédents ouvrages ont connu un profond retentissement, a mené, au centre du théâtre militaire et politique où pourrait se produire un affrontement catastrophique pour l’avenir du monde, une enquête aussi vivante que minutieuse. Il a partagé la vie quotidienne des gardiens de notre liberté, assisté à des manœuvres, interrogé les hommes et leurs chefs, recueilli les impressions de leurs familles qui ne peuvent se libérer totalement de l’angoisse d’un choc dans lequel elles seraient les premières sacrifiées. Observant longuement l’extraordinaire lacis du rideau de fer, l’auteur en a étudié avec ses guides toutes les techniques et revécu avec eux, sur les lieux mêmes, les plus spectaculaires tentatives et les exploits réussis de ceux qui sont parvenus à le franchir. Dans l’ancienne capitale du Reich partagée entre les principales puissances, il a diagnostiqué ce mal unique baptisé « berlinite », dialogué avec les principaux chefs de la défense avancée de l’Occident, mais également avec les “Verts” dont l’action risque d’apparaître comme un cheval de Troie installé derrière les lignes de l’OTAN. On comprend mieux grâce à cette enquête totalement inédite que dans ce monde mal connu, bien qu’il soit à nos portes, est engagée une gigantesque « partie » dont l’enjeu ne saurait, bien entendu, nous laisser indifférents.

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