Les analyses dramaturgiques et littéraires rassemblées ici s'attachent
à deux pièces de Jean-Luc Lagarce : Derniers remords avant
l'oubli et Juste la fin du monde. Elles envisagent les traits saillants
d'une écriture qui vise à traduire les difficultés de la séparation au
sein des cellules amicales et familiales. Il s'agit, pour les personnages,
de se retrouver encore alors que le passé les a déjà séparés
et de rejouer pour une dernière fois les rituels qui unissent : ceux
de la parole et de l'être ensemble.
Sous l'apparente simplicité de la situation, Lagarce tresse les fils
d'une dramaturgie plus complexe qui demande au lecteur/spectateur
un véritable apprentissage. La parole rend compte de la difficulté
à dire à travers un jeu de reformulation et un espace du
non-dit. Le temps présent se complexifie. Le monologue gagne
du terrain. Mais l'ironie est toujours présente dans cette parodie
du déchirement.