Un siècle et quelque après l'invention du moteur à explosion,
l'Occident presque totalement oublié le rôle qu'a joué le cheval dans
son histoire, qu'il s'agisse de son usage économique et guerrier ou de
ses fonctions symbolique, politique et culturelle. Comment le rapport
des hommes à la gent équestre a-t-il fonctionné de la Renaissance à la
Belle Époque ? Tel est l'objet de l'immense enquête entreprise par
Daniel Roche et qui comptera trois volumes.
Dans Le cheval moteur, il montre comment l'accroissement des chevaux
a été suscité par les besoins en énergie, comme il a été porté par
des exigences stratégiques ou distinctives. Le triomphe des attelages et
voitures est le résultat le plus spectaculaire d'une révolution que n'ont
pas, pendant longtemps, freiné les chemins de fer et les machines à
vapeur.
En dressant l'inventaire des lieux concrets et des situations ordinaires
- l'écurie, la caserne, le haras, la route, l'auberge, l'atelier du maréchal-ferrant,
du carrossier et du sellier... -, en interrogeant le travail des
éleveurs, des cochers, des marchands de chevaux, des entrepreneurs de
transport, en montrant les effets provoqués sur l'élevage et les métiers
du cheval par des besoins nouveaux, l'étude définit la modernité de la
culture équestre qu'entraînent l'utilité, le pouvoir et la passion.