Ce livre est un essai sur l'évolution de la pensée concernant le
développement de la seconde moitié du XXème siècle, mise en
rapport avec l'évolution de son contexte historique.
L'axe majeur de cet ouvrage est de montrer qu'on ne peut
comprendre le processus de formation de la pensée sur le
développement ni la diversité de ses orientations, que si on la
resitue dans une périodisation qui correspond aux inflexions
du contexte historique dans laquelle elle s'est déployée, et aux
conflits d'acteurs qui ont marqué ces différentes périodes. Il
s'agit en quelque sorte de situer les discours sur le
développement et leurs avatars pratiques par rapport aux
vicissitudes du "développement réel".
Un des objectifs de l'essai est de montrer qu'une opposition
entre ce qui est appelé ici un "ordre des choses" et un "ordre
des peuples et des gens" semble bien être en filigrane des
débats et des combats autour du développement depuis un
demi-siècle et même plus.
Les premiers chapitres présentent la
formation et l'évolution des premiers
grands courants théoriques, leurs
affrontements et leurs rapports avec
l'évolution de la conjoncture historique. Ces
chapitres couvrent la période 1945-1980.
Les chapitres suivants sont consacrés à l'analyse du contexte
qui a permis l'imposition du paradigme néo-libéral au début
des années 1980, à l'influence massive de ce dernier sur la
manière de repenser les politiques de développement, ainsi
que l'impact de ces politiques sur les différentes régions du
Sud et sur les rapports Nord-Sud dans les années 1980-1990.
Les derniers chapitres sont centrés sur quelques enjeux
majeurs des conflits d'acteurs au coeur des péripéties
contemporaines du "développement réel". Ils montrent aussi
l'importance d'une approche historique de longue période
pour saisir la nature de ces conflits et leur permanence à
travers le temps. Ils cherchent enfin à situer les dimensions
d'un autre regard sur le développement, non seulement en
terme de reconstruction théorique, mais aussi en terme
d'action politique.