Le non-recours au RSA chez les seniors
La solidarité active à l'épreuve du commun
Environ un tiers des personnes éligibles au Revenu de Solidarité Active ne le percevrait pas, et cette part augmenterait avec l'âge. Qui sont ces personnes invisibles des dispositifs sociaux ? Comment vivent-elles ? Pourquoi ne recourent-elles pas à ce minimum social, dernier « filet de sécurité » ? En quoi l'âge influe-t-il sur ce non-recours ? Telles sont les questions qui ont animé la recherche-action de François Testard.
À partir de son expérience professionnelle de travailleur social et à travers une large enquête dans un département de la région Auvergne-Rhône-Alpes, via une méthodologie originale, l'auteur a cherché à rencontrer plus spécifiquement des personnes non-demandeuses du RSA âgées de plus de 50 ans. Ceci afin de recueillir leur témoignage sur leur vécu, sans le filtre des intervenants sociaux.
En se centrant spécifiquement sur le non-recours par non-demande chez les seniors, c'est bien dans une visée sociopolitique que se situe cette recherche. À partir de huit situations de personnes qui, en connaissance de cause, ont décidé de ne pas recourir à leur droit au RSA, l'auteur montre que celles-ci évaluent le dispositif, dans ses coûts à s'y inscrire ou à s'y maintenir, qui dépassent les bénéfices attendus. En cela, elles se positionnent vis-à-vis d'une offre publique et expriment des messages, inaudibles au premier abord, que les politiques sociales auraient tout intérêt à entendre.