Depuis quelques années, le spectre de la surpopulation
refait surface : 220 000 bouches supplémentaires chaque jour
à nourrir dans le monde.
Comment faire, alors que les ressources n'augmentent
pas au même rythme et même, parfois, s'épuisent ? Platon,
quand la terre comptait quarante fois moins d'habitants, s'en
préoccupait déjà. C'est dire que le problème du surpeuplement
relève plus des mentalités que des chiffres.
Depuis le «croissez et multipliez» de la Genèse, populationnistes
et partisans d'une maîtrise de la natalité
s'affrontent, en termes statistiques, mais surtout religieux
et philosophiques. C'est que le débat sur le surpeuplement,
relancé avec fracas par le pasteur Malthus en 1800, touche
aux valeurs fondamentales de la vie.
Georges Minois traite donc de vingt-cinq siècles d'histoire
non pas du surpeuplement en soi, mais de l'idée que s'en sont
faite les individus et les sociétés.