Jean Schuster (1929-1995) entre dans le groupe surréaliste conduit par André Breton en 1947 et il en prononce la dissolution en 1969. Animateur de plusieurs revues durant cette période généralement sous-estimée, il s'efforce avec ses amis de maintenir le surréalisme dans une posture d'opposition, tant au plan artistique que politique.
Mais rester fidèle à l'histoire passée du mouvement n'est pas suffisant ; il faut encore en adapter les exigences constantes (l'amour, la poésie, la liberté) aux variations historiques. Cela génère de nouvelles lectures du passé, des alliances fructueuses ou pleines de déconvenues ; ainsi, le surréalisme qui se réinvente entre 1947 et 1969 redessine la carte de ses amitiés et de ses inimitiés.
Ce livre est le premier consacré à la personnalité de Jean Schuster, théoricien et poète, qu'André Breton distingua tout particulièrement parmi ses compagnons d'après-guerre. Il appréciait en lui un rare équilibre entre la rigueur, la fidélité aux principes, et l'ouverture d'esprit la plus propice à défendre la cause surréaliste.