Dans ce récit si simple et si uni qu'il convient
d'en souligner l'originalité profonde, Georges
Perec tente, le premier avec cette rigueur, de
mettre au service d'une entreprise romanesque
les enseignements de l'analyse sociologique.
Il nous décrit la vie quotidienne d'un jeune
couple d'aujourd'hui issu des classes moyennes,
l'idée que ces jeunes gens se font du bonheur,
les raisons pour lesquelles ce bonheur leur reste
inaccessible - car il est lié aux choses que l'on
acquiert, il est asservissement aux choses. «C'est
qu'il y a (dira Georges Perec) entre les choses
du monde moderne et le bonheur, un rapport
obligé... Ceux qui se sont imaginé que je
condamnais la société de consommation n'ont
vraiment rien compris à mon livre. Mais ce
bonheur demeure un possible ; car, dans notre
société capitaliste, c'est : choses promises ne sont
pas choses dues.»