
Les convictions de Colette
Histoire, politique, guerre, condition des femmes
Contrairement aux idées reçues, Colette ne s'est pas contentée de danser en tenue légère, de vivre des amours sulfureuses et de chanter la nature et les bêtes. C'est avant tout une femme cultivée qui a été élevée dans l'esprit des Lumières par des parents républicains et libres-penseurs. Loin d'être étrangère à l'Histoire et à la politique, elle s'épanouit dans le milieu littéraire et artistique de la Belle Époque, adhère avec enthousiasme en 1914 à l'idéologie de la Grande Guerre, mais ne tarde pas à désespérer devant les horreurs du conflit. Ses certitudes s'étant effondrées au cours de la guerre, elle retrouve l'équilibre en écrivant trois livres autobiographiques, La Maison de Claudine, La Naissance du Jour et Sido. Cette méditation sur son histoire familiale l'amène à attribuer à son père, ainsi qu'à tous les hommes, le goût du risque, de la politique et de la violence. Parallèlement, elle crée le personnage de Sido, femme idéale proposée comme modèle aux autres femmes, et dont la mission consiste à survivre à la folie guerrière des hommes en protégeant la vie.
On retrouve cette opposition fondamentale entre les deux sexes tout au long de son oeuvre, qui pendant l'entre-deux-guerres, traite de l'antagonisme entre les hommes et les femmes et de la condition féminine. Les principaux sujets abordés par l'écrivaine à partir de 1930 sont ceux d'une pionnière attentive au sort des femmes : avortement, prostitution, inceste, lesbianisme, initiation des filles à la sexualité et emprise de l'homme sur la femme.
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