De l'Âge classique jusqu'aux prémices de la modernité, le
goût du merveilleux, du magique et du surnaturel est essentiel au
spectacle théâtral.
Le présent ouvrage envisage les rapports entre le conte
merveilleux et les arts du spectacle, allant des tragédies lyriques
de la fin du XVIIe siècle aux féeries romantiques et aux
premières tentatives cinématographiques du XIXe siècle. Contes
de fées et contes orientaux collaborent activement à l'invention
d'un merveilleux scénique, empruntant à la farce, à la sotie, à la
parade, aux comédies allégoriques et jusqu'aux spectacles de
lanternes magiques leurs dispositifs théâtralisés.
Comédie-Française, Théâtre-Italien, Foire et Boulevards
accueillent Les Mille et Une Nuits, montent et remontent Le Petit
Poucet ou Barbe bleue, leur inventant une oralité nouvelle et les
colorant d'irrespect ou d'érotisme.
Déconstruction de l'illusion, subversion de la croyance,
virtuosité dans l'artifice, jeu calculé avec les rêves du peuple et
les projections des élites ; théâtre et conte n'auront jamais cessé
de s'entendre pendant plus de trois siècles.