Au centre de ce septième volume d'Histoire littéraire du mouvement
monastique se trouve le long abbatiat du troisième
supérieur de Lérins, Fauste de Riez (vers 430-460), qui
deviendra évêque de sa ville natale en Provence.
Ses éloges de ses deux prédécesseurs, Honorat et Maxime, ses
sermons aux moines lériniens, ses lettres à Rurice et à Félix
nous font pénétrer profondément dans l'esprit de ce monachisme,
que reflètent aussi les écrits d'Hilaire d'Arles et d'Eucher
de Lyon. La «Seconde Règle des Pères» et la «Règle de
Macaire» achèvent de nous éclairer sur cette tradition du
grand monastère insulaire.
Cénobitique dès ses origines, le monachisme lérinien a développé
une dimension de vie solitaire : des cellules d'ermites
entourent l'édifice communautaire. Dans une autre direction,
non opposée mais complémentaire, plus d'un moine de l'île
accède à l'épiscopat. À tous s'impose l'idéal monastique de
l'unité, «être un», toujours le même, popularisé et simplifié
par Dieu qui est un.