
L'Europe moderne renonçant à la vieille idée de monarchie universelle,
pontificale ou impériale, naît au temps des fractures
religieuses, politiques et militaires qui accompagnent l'apparition
des monarchies nationales. La réflexion sur l'idée d'Europe est
alors renvoyée à l'abstraction. Mais si, du modèle utopique de
Thomas More au projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre,
les chimères ne manquent pas - Sully ou Henri IV, Éméric
Crucé, Comenius, Leibniz ou William Penn -, elles posent déjà la
vraie question du fédéralisme et des institutions supranationales.
En même temps, se développent une pensée juridique issue de
Grotius et l'aspiration cosmopolite à une fraternité universelle.
Non sans pragmatisme, une diplomatie de plus en plus structurée
et active impose, au gré des congrès qui, à partir de 1648,
rythment les grandes guerres européennes, une forme d'accord
entre puissances, première ébauche d'une Europe qui récuse
l'unité par la conquête tentée par la France révolutionnaire, puis
impériale, au profit d'une entente négociée dont les institutions
restent encore à mettre en oeuvre en 1815.
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