Lorine Niedecker a passé presque toute sa vie à Black
Hawk Island dans le Wisconsin, au milieu des «carouges
à épaulettes, des saules, des érables, des bateaux, des pêcheurs
(l'odeur des filets goudronnés), des gazouillis et
les piaillements des marais». Sa poésie reflète cet environnement
et revendique un ancrage folk dans l'idiome
vernaculaire, mais elle se constitue aussi en dialogue avec
le modernisme des métropoles, en particulier l'objectivisme
et le surréalisme. Sa technique consiste à condenser,
jamais à commenter. «Personne n'est aussi subtile en
si peu de mots», disait Basil Bunting.