Melchisédech, prêtre du Dieu très-haut. Un météore ! Melchisédech surgit
abruptement dans la Genèse, le temps d'une brève rencontre avec Abraham ;
on ne sait rien de lui, et il disparaît aussitôt. Son nom resurgit dans un verset de
psaume. C'est bien peu.
La question surgit aussitôt : comment l'auteur de l'Épître aux Hébreux, pour parler
du sacerdoce du Christ ressuscité, peut-il faire longuement référence à cette
figure énigmatique, le déclarer sans père, sans mère, sans généalogie, suggérer son
éternité et y reconnaître au minimum une préfiguration de Jésus Christ ?
Le présent Supplément dégage tout à la fois les spéculations juives qui ont mené
ainsi de l'Ancien au Nouveau Testament, ainsi que les relectures postérieures,
juive, gnostique et chrétienne, qui courent jusqu'au XXe siècle. Iconographie et
liturgie opèrent, elles-aussi, des relectures de la figure de Melchisédech et de son
sacerdoce. Riche de l'ensemble des dossiers, une réflexion théologique montre
enfin comment Melchisédech a été un personnage providentiel pour l'Église.