La France, comme d'autres pays d'Europe, porte encore dans
son paysage et sa mémoire les blessures des nombreux conflits
armés du XXe siècle.
La Seconde Guerre mondiale, en particulier, y a engendré
de nombreux «lieux de mémoire» : villages-martyrs, lieux de
massacre par les nazis, camps d'internement vichystes, lieux de
combats de la Résistance...
Ces traces ont suscité la création de musées et de mémoriaux
dont l'existence, en tant qu'institutions, ne laisse pas d'être problématique
quant aux choix des thèmes et aux modes d'exposition
des événements concernés. Dans ses thèses relatives à la
muséologie, Georges-Henri Rivière parle ainsi d'une «ponctuation
de l'espace adéquate à l'organisation idéologique du
message à transmettre».
Que transmettre ? La guerre et la politique peuvent-elles
devenir un patrimoine ? Telle sont les questions centrales
posées par ces musées qui participent de stratégies mémorielles
de groupes, de collectivités territoriales ou d'État, questions
que reprennent à leur compte les auteurs du présent
ouvrage pour engager une réflexion critique et stimulante sur
les politiques de transmission de la mémoire.