
La génération d'après-guerre avait été bercée d'évocations héroïques
et d'invocations épiques, de La Bataille du rail à la panthéonisation
de Jean Moulin. La génération suivante a été plongée dans le doute
et baignée dans les eaux, parfois lustrales et souvent troubles,
des révisions déchirantes. Après les Trente Glorieuses, les Trente
Honteuses ?
Ce schéma trop simpliste est en train de voler en éclats. Preuve
que nous sommes entrés dans une nouvelle ère de nos rapports avec
la Résistance. Plusieurs livres récemment parus l'attestent. Du côté de
l'histoire, le temps est venu des grandes synthèses, mais aussi d'un
retour critique sur les «légendes» successives dont la Résistance
a été entourée. Même richesse du côté des fictions qui ont tenté
d'interroger les années noires, puisque l'actualité éditoriale nous
permet de redécouvrir un texte peu connu de Pasolini et un roman
«absent» d'André Malraux. Même question, autrement posée, dans
la plus récente des «fictions théoriques» de Pierre Bayard.
La Résistance est de retour. Toujours aussi proche de nous et
peut-être plus proche d'elle-même.
Nous publions uniquement les avis qui respectent les conditions requises. Consultez nos conditions pour les avis.