Modeste inconnu dans la ville et dans la foule, comme la plupart
des lecteurs de ce livre, l'auteur ne sait de quoi demain sera fait
pour lui, pour sa famille et ses amis.
Mais le souci de «l'histoire longue» qu'il observe, avec d'autres
chercheurs, lui a permis de découvrir, et c'est aussi une chance,
que l'histoire est parfois porteuse de sens, même si elle ne dit
rien de l'avenir. Le passé ne montre pas que l'absurde, on y
trouve aussi du sens, parfois caché, parfois éclatant. S'arrêter
aux porteurs de sens.
Dans ce petit village picard où, autrefois, l'auteur a choisi de
s'installer avec sa famille, pour la beauté du site, les restes d'un
château à l'histoire mouvementée, une église avec ses tombeaux
en marbre de Carrare, il ignorait que ce fut au début du XVIIe
siècle le fief des Gondi, et le point de départ de l'action de Vincent
de Paul.
Pour cette Région méconnue qu'est la Picardie où la
mondialisation fut d'abord celle des cimetières, ceux des deux
guerres mondiales du XXe siècle, les moyens industriels de
destruction ont fait oublier tout le reste. Il ne reste plus rien des
conditions terribles pour les villes et villages dans lesquels les
picards ont traversé la guerre de Trente Ans. Tout a été oublié,
effacé - même par exemple les restes de ce village de Craonne
au sud-est de Laon. Ce que l'auteur a découvert de Vincent, de
son réseau de soutien pour sortir ces gens de l'accablement, il
fallait le dire.
Bien accueilli dès le départ par la jeune équipe d'Edilivre, apte
aussi bien à mettre en ligne des documents utiles au public qu'à
les diffuser sur les supports imprimés classiques, l'auteur tenait
aussi à leur rendre cet hommage amical.