J'avais quinze ans en 1940
J'ai soif, je suis couvert de plaies, La jambe droite de mon pantalon a disparu. À sa place, du sang coagulé et des fils de laine Incrustés dans les chairs, Mes bras sont maculés de terre, des blessures ouvertes et encore suintantes s'étalent sur mes deux avant-bras, J'ai chaud, Il y a des inconnus qui parlent, des gens qui circulent autour de mol, en haillons, J'entends des pleurs
et des plaintes sourdes. Oh, ma tête, seigneur ! Je ne peux pas bouger. J'incline la tête vers la droite et je vois des blessés. Puis,
d'un coup, le choc ! La mémoire me revient : l'avion, le pilote, la mitraille, et Père...