Révélant les pouvoirs propres à des oeuvres considérées
depuis longtemps en Occident comme simplement
exotiques ou abstraites, Constantin Petridis examine la
face cachée de l'art des Luba, des Songye, des Tshokwe
et des Luluwa pour trouver, littéralement gravées dans
la sculpture, les forces qui permettent au monde des
esprits d'intervenir dans le quotidien. L'usage rituel de
ces objets est censé assurer la bonne santé du nouveauné,
le succès à la chasse ou la victoire sur un ennemi.
L'analyse de la littérature scientifique permet de mieux
comprendre les conceptions changeantes du pouvoir et
du prestige qui ont favorisé le développement de styles
recherchés et majestueux admirés depuis longtemps par
les amateurs d'art. Ces sculptures conservent toutefois
le pouvoir mystérieux d'objets plus humbles auxquels
les hommes attribuent depuis toujours la capacité de
protéger, de guérir et de nuire. Art et pouvoir examine
une culture artistique spécifique : le sacré et le profane
y sont indivisibles, les valeurs esthétiques et les valeurs
morales y sont inséparables.