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El Robinson urbano, publicado originariamente en Granada en una edición de escasa difusión en 1984, y reeditado luego en breve tiraje en Pamplona en 1988, es el primer libro de Antonio Muñoz Molina, que muestra ya en plena sazón los rasgos característicos de su estilo y su visión del mundo. Prologada hoy por Pere Gimferrer, se incorpora así por primera vez a un circuito de difusión más amplio esta crónica de la cotidianidad ciudadana que el propio Antonio Muñoz Molina sitúa y define certeramente al escribir en su texto inicial: «La mejor literatura de la modernidad la han escrito los grandes robinsones urbanos. Para escribir sus Confesiones, De Quincey tuvo primero que morirse de hambre y desolación en las aceras de Oxford Street, madrastra del corazón de piedra. En una América que ya prefiguraba la locura de Metrópolis, Edgar Allan Poe vio en medio de las calles a su criatura más temible: el hombre de la multitud. En París, hacia la mitad del siglo pasado, Baudelaire reunió las voces de Allan Poe y De Quincey y supo reconocer la tiranía del rostro humano infatigablemente repetido en las multitudes y en los espejos de las calles, pero también descubrió el territorio de un vasto paraíso artificial: el placer, absolutamente inédito hasta entonces, de recorrer la ciudad sin ir a parte alguna y sin tener otra compañía que la propia voz en la conciencia.»