Ce que les hérésies nous disent de l'Église et des mentalités médiévales. Une plongée au coeur du Moyen Âge. An mille : les hérésies ne touchent qu'un nombre limité de personnes, appartenant à l'élite culturelle et sociale. Deux siècles plus tard, elles sont devenues de puissants mouvements contestataires qui remettent en cause l'emprise du clergé catholique. De l'Allemagne rhénane à l'Italie centrale et à l'Espagne du Nord en passant par le Languedoc, de nombreuses régions de la chrétienté sont alors " gangrenées " – pour reprendre le vocabulaire des textes pontificaux de l'époque – par diverses formes de dissidence religieuse : Cathares, Vaudois, Patarins... Un défi lancé à la papauté qui les condamne comme des hérésies et les combat par l'intermédiaire de l'Inquisition et des ordres mendiants (Dominicains et Franciscains) à partir de 1231. Aux xive et xve siècles, les accusations d'hérésie se multiplient et visent désormais tous ceux qui désobéissent à l'Église ou s'opposent à son autorité, y compris dans le domaine temporel. Le cercle des poursuites ne cesse de s'élargir et l'on finit par considérer comme des hérétiques des hommes et des femmes dont le seul tort était de dénoncer publiquement les abus du clergé et les dérives autoritaires de la hiérarchie ecclésiastique. Une grande oeuvre sur ces prétendus " Suppôts de Satan ".