Entre ceux qui tentent d'atteindre la dimension cachée du monde, se
reconnaissant dans son mystère, et ceux qui voudraient enchaîner
l'homme à l'utile, l'affrontement est incessant.
Dans cet ouvrage, La Cité impérieuse, la toute puissante maîtresse
des techniques projette d'anéantir le peuple de la Montagne enraciné
dans l'énigme magnifique de la vie. De celui-ci surgiront alors les «hommes
de l'ombre» qui, dans les souterrains de la cité, travailleront à tisser
le lien entre passé et futur, ciel et terre ; jusqu'au jour où ils rencontreront
l'art de tous les temps dans lequel ils reconnaîtront leur recherche.
À partir de là s'introduit dans la Cité invincible un parfum d'Esprit :
trouble étrange qui la fera disparaître.
Tel est le propos de ce récit poétique qui, à travers un langage allusif,
par tableaux successifs, amène à apercevoir, sans le décrire, cet
affrontement entre l'art et l'emprise du pouvoir dont l'homme est l'enjeu.
Dans son livre L'art et le feu créateur, réédité aux éditions du Dauphin,
le peintre Georges Brunon évoquait déjà la création reliée à la nature ; la
réconciliation entre l'acte de peindre et la Vie.