La seule chose qui me gênât un peu, c'était,
malgré mon dégoût de la nourriture, la faim
quand même. Je commençais à me sentir
de nouveau un appétit scandaleux, une profonde
et féroce envie de manger qui croissait et croissait
sans cesse. Elle me rongeait impitoyablement
la poitrine ; un travail silencieux, étrange,
se faisait là-dedans.
K. H.
On tourne les feuillets de ce livre étrange.
Au bout de peu de temps on a des larmes
et du sang plein les doigts, plein le coeur. [...]
La faim est le sujet même du livre
avec tous les troubles intellectuels qu'entraîne
une inanition prolongée. C'est moins un héros
de roman qu'un cas de clinique.
André Gide.