Autour de 1800, la pensée du naturaliste français Jean-Baptiste
Lamarck effectue une mutation remarquable qui fondera ce que l'on
nommera plus tard le transformisme.
L'analyse proposée ici décline, cette mutation suivant quatre
dimensions remarquables, chacune associée à des termes qui furent
exceptionnellement importants pour Lamarck : les transformations
de sa «philosophie», l'échec de son projet d'une «biologie», c'est-à-dire
d'une «physique spécifique de la vie», la place centrale qu'il
accorda aux «générations spontanées» et la «transmission des
modifications acquises», pièce cardinale de sa pensée transformiste.
Curieusement, Lamarck n'a jamais utilisé le terme «hérédité».
S'il a assurément repris une notion fort ancienne d'hérédité des
caractères acquis, ce n'est qu'après sa mort que l'expression même
d'«hérédité des caractères acquis» est apparue, au terme d'une
histoire dans laquelle il a joué un rôle important sans en avoir été
pour autant le seul acteur.