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Bien que l'époque soit caractérisée par la violence, il est certain que les assassinats d'enfants et de vieillards soulèvent le dégoût le plus profond, et réclament des organismes protecteurs de la société une action punitive exemplaire pour que cela ne se reproduise pas. À la fin du XXe siècle, la peine de mort reste l'une des grandes préoccupations. Elle a été abolie çà et là, mais des nations, qui s'étaient rangées du côté de l'abolition, l'ont partiellement rétablie. Dans chaque pays, la décision sur le maintien ou le rejet du châtiment suprême, relève du référendum. Maurice Toesca a repris le sujet, à la base en quelque sorte. Il part d'un fait divers réel : un jeune homme tue deux fillettes dans des circonstances effroyables. Le romancier, qui ne sera l'avocat d'aucun système, va suivre le cours de l'instruction, la constitution du jury, les débats privés et publics de la cour d'assises. La peine de mort ayant été prononcée, il ne lâche pas les personnages de la tragédie : l'assassin, les victimes innocentes, les avocats de l'accusation et de la défense. Il nous fait pénétrer chez les magistrats, notamment chez le plus puissant d'entre eux, celui dont dépend la vie du condamné à mort, le Président de la République, qui détient constitutionnellement le droit de grâce. Tous ces ressorts juridiques, sociaux, politiques, religieux jouent en même temps. Tel est l'art de Maurice Toesca : romancier du Soleil noir, du Scandale, des Fonctionnaires, d'Un héros de notre temps – lui-même ancien haut fonctionnaire -, il donne à ce sujet toute l'ampleur sociale et toute l'acuité humaine que personne, avant lui, n'avait rendues aussi sensibles. Le prix de la douleur pourrait bien être le grand roman que l'on attendait sur la peine de mort.