Les effets pervers de la loi de défiscalisation de 1986 ont
engendré un bouleversement sans précédent sur la moitié de l'île
de Saint-Martin. D'une vie rurale paisible, animée par un tourisme
personnalisé sur l'ensemble de l'île, on est passé en l'espace de six
ans à une urbanisation sauvage, à une démographie galopante par
apport de populations, à un chômage chronique touchant la
population native, à une jeunesse en proie au désespoir. C'est
l'hécatombe !
Vingt ans après, une autre loi pointe à l'horizon : la loi
organique définissant le nouveau statut de cette commune
extraterritoriale du département d'outre-mer de la Guadeloupe. Le
«statut à la carte» promis à la population n'est qu'un conseil
général amplifié et sous tutelle des pouvoirs publics.
Tout s'est préparé dans la précipitation, sans le concours
de la population qui n'a pas eu le temps de comprendre où
on la menait. L'orientation de cette évolution statutaire
s'est décidée dans le seul intérêt des dirigeants politiciens et la
flagrante duplicité de quelques acteurs économiques
et professionnels «unis» dans un comité de suivi
exclusif qui a manipulé l'opinion publique sans scrupule. Quel
scandale ! Quelle honte pour la démocratie !