Les sept vies de François Damilano
« Lundi 24 août 1992, dernier jour de la grande traversée en solitaire du massif du Mont-Blanc par les cimes pour François : quelques pas sur l'arête Küffner trop enneigée à son goût. Plan B : éperon de la Brenva par les pentes Güssfeld, mont Blanc, aiguille de Bionnassay en glace, puis descente vers le refuge Durier et son gardien incrédule.
- Vous êtes le guide qui traverse ?
- Oui
- Allô, le PG, le guide qui traverse est là, faut pas s'inquiéter !
Le guide qui traverse... quel beau titre pour un chef-d'oeuvre, pour une vie qui se joue à décliner toutes les expressions de la verticalité. »
Dans les années 1980, François Damilano est entré dans le petit cercle des grands noms de l'alpinisme français en inscrivant la cascade de glace comme une discipline nouvelle puis bientôt référentielle dans les pratiques de montagne. La cordée qu'il va former avec son ami Godefroy Perroux sera pour beaucoup dans l'essor de l'escalade sur glace.
Lui, François, le jeune garçon du Mans, nourri par les récits de ses aînés et les sorties familiales au grand air, s'est inventé un destin, sept vies même, pour assouvir ses passions, renonçant à choisir entre tous les possibles d'une vie rêvée d'aventurier, les pieds sur terre.
Guide de haute montagne comme une évidence, il s'est également réalisé dans une pratique de haut niveau, solide et exigeante, entre solos et expéditions, entre Alpes et Himalaya. Il devient éditeur, auteur de topos, réalisateur de films jusqu'au sommet de l'Everest en 2014, fidèle à ce désir de « penser » son univers, le partager et le transmettre.
François Damilano a bien sept vies. Pas une de moins, menées tambour battant, en plus de celle que tout le monde poursuit.