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— À qui s'adresse ce 4e livre de Robert Bailly ? — À tout le monde… répondrons-nous. Robert Bailly s'est affirmé, au cours des années, comme un historien de la Résistance dans l'Yonne et ses environs. Actif et respecté président délégué départemental de l'Association nationale des anciens combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.), il œuvre sans relâche, en toutes occasions, pour la défense des anciens Résistants, pour maintenir haute et claire la mémoire de la Résistance, dans le respect de ce que fut sa diversité. Aujourd'hui, fort de ses souvenirs de Résistant de la première heure, fort de l'expérience de ses précédents ouvrages, de ses contacts avec les élèves des lycées et collèges, avec ses camarades de la Résistance et de la Déportation, l'auteur de « La Croix de Saint-André » en a tiré les conclusions qu'il formule ainsi : « Le plus urgent est le travail de recherche, pendant que des témoins sont encore vivants et que des documents dorment dans des placards — afin de dresser un bilan de la Résistance, et d'en faire une synthèse. » Témoins d'un passé qui sauva tout, les Résistants sont aussi les acteurs du présent, héritiers d'un patrimoine de courage, d'abnégation, de civisme, que leur ont légué leurs camarades disparus. Ce patrimoine, c'est pour eux un devoir impératif de le transmettre aux générations qui suivent. Mais ce passage n'est pas la transmission d'un simple bilan, c'est-à-dire d'un catalogue de faits. En effet, les jeunes sont dans un environnement et dans un milieu social complètement différent de cette terrible époque de l'Occupation. Ils subissent - dans leur étude de l'Histoire - le lourd poids du présent. Ils connaissent déjà les dénouements. De même pour les personnages historiques, qu'ils saisissent dans leur globalité et non dans la construction de personnalités façonnées par les dures difficultés de l'époque. Face à un simple bilan, comment pourraient-ils comprendre ? Il faut leur expliquer les éléments spécifiques de l'époque et le cheminement psychologique (au fur et à mesure des événements) des Résistants, des militaires, des jeunes et, plus généralement, d'une population qui, au début, ne savait pas ce que l'avenir lui réservait et même croyait, en majorité, que tout était perdu. Il faut apprendre aux jeunes « à lire la Résistance ». Refusant le titre d'historiens (on ne peut être juge et partie), les Résistants entendent, par contre, apporter aux historiens le maximum d'éléments de connaissance. Qui, mieux qu'eux, peut recréer le climat de l'époque, les circonstances du combat, la fraternité qui les unissait ? Qui, mieux qu'eux, peut faire obstacle aux anachronismes ? Enfin, l'Histoire est toujours une projection du passé vers l'avenir. Il convient de tirer les leçons des expériences vécues. Ce patrimoine - légué aux survivants - d'héroïsmes, de sang versé, de sacrifices suprêmes consentis pour sauver la patrie et la liberté, constitue autant d'exemples émouvants de civisme. Je ne peux que faire miennes ces pensées en soulignant le volume de travail que représente : « Si la Résistance m'était contée… » Voilà une contribution fondamentale apportée à la tâche que s'est assignée l'Association pour la recherche sur l'Occupation et la Résistance dans l'Yonne (A.R.O.R.Y.), dont nous sommes fiers que Robert Bailly soit un des membres fondateurs. Jacques DIREZ (Capitaine « DAN »)