Rien, dans le récit de Marina de Berg, n’est inventé ni modifié ; ce sont des souvenirs qu’elle raconte, l’histoire d’une aventure intérieure difficile, et Trois ans à la Trappe ne doit rien à la « littérature ». En 1945, Roland Petit et les Ballets des Champs-Élysées révélaient une jeune danseuse pleine de talent et, disait-on, d’avenir. Pendant cinq ans, succès, récitals de danse, rôles au cinéma se succèdent pour Marina de Berg. Puis, soudain, en 1951, appelée par une vocation religieuse fervente, c’est l’Ordre le plus rigoureux que la jeune artiste choisit pour s’y retirer : la Trappe. Pendant trois années, Marina de Berg sera, au fond d’un monastère des Vosges, une religieuse comme les autres. Plus fragile peut-être que d’autres. Elle résiste mal à la rigueur de la Règle. Une première fois, au bout de deux ans, on l’oblige à sortir du couvent pour être soignée. A peine guérie, elle essaie une seconde fois de plier son corps à la discipline trop rude. Enfin, épuisée, elle se laisse exclure de la Communauté pour se confier aux médecins. Elle renonce à poursuivre la grande aventure spirituelle qu’elle avait espérée. Trois ans à la Trappe est un récit très simple, très minutieux, de la vie quotidienne d’une Trappe, des duretés et des bonheurs de la Règle la plus sévère qui soit. Pas d’amertume chez l’auteur, seulement le regret d’une vie entrevue et perdue, et la volonté de donner, de la joie qu’elle a connue, une image juste et forte.

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