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Interview Morgane Moncomble
Morgane Moncomble
Une petite quote :« Hell is empty and all the devils are here. » de Shakespeare.
Âge :28
Signe/trait de caractère : Perfectionniste et empathique.
Le livre qui m’a le plus touché dernièrement : The Outsiders, de Susan Heloise Hinton.
Ma lecture en cours : Atomic Habits, de James Clear.
L’autreur.trice dont j’achète les livres les yeux fermés : Ali Hazelwood.
Votre prochaine destination : l’Italie !
Vous avez l’habilité de faire de vos romans une histoire unique à chaque fois. Tant au niveau de l’ambiance que du style d’écriture. Un aspect intéressant qui donne envie de découvrir tout votre catalogue Comment se déroule votre approche par rapport aux thématiques abordées ? Car mine de rien, nous sommes toujours plongés dans un univers différent. Tantôt le poker, tantôt le patinage artistique, le droit, l’univers des jeux vidéo,… Il y en a pour tous les goûts !
C’est vrai, c’est quelque chose qui me tient à coeur. J’ai tendance à dire que je m’ennuie très vite, et donc que j’ai constamment besoin de changement. Avec mes livres, c’est pareil. Je suis de nature curieuse et intéressée, alors je choisis un thème ou un univers qui me tente et je me lance à corps perdu dedans. Je ne veux pas écrire deux fois la même chose, sinon cela devient rébarbatif…
Il se trouve que l’album Lover de Taylor Swift est votre préféré. Avez-vous puisé de l’inspiration dans ces chansons pour un de vos livres en particulier ou l’album vous accompagne en toutes circonstances ?
On peut dire que cet album est la bande son originale de ma vie ! Certaines des musiques de Lover sont présentes dans les playlists de mes romans. Par exemple, « The Man » m’a beaucoup fait penser à Daisy dans « L’as de pique », qui se bat contre la misogynie présente dans l’industrie de la musique. Il y a aussi « Lover » dans « Un printemps pour te succomber », pour représenter le début d’une histoire d’amour. Je m’inspire de l’ambiance autant que des paroles, et Taylor Swift est très douée pour cela.
En vous suivant sur les réseaux sociaux, nous constatons que vous aimez voyager. Certains endroits sont exploités dans vos romans. Comment procédez-vous ? Ces lieux vous inspirent après les avoir découverts ou partez-vous à l’aventure après avoir mis vos personnages en scène dans un lieu spécifique ?
J’adore voyager, ainsi j’aime emmener les lecteur.ices avec moi à travers mes histoires ! Cela dépend des romans, parfois ce sont des destinations que j’ai faites et qui m’ont inspirées, d’autres fois ce sont des destinations qui me donnent envie et que je visite après coup. Mais je fais toujours beaucoup de recherches pour être au plus proche de la vérité, même s’il ne faut pas oublier que cela reste de la fiction. Il m’arrive de prendre des libertés au profit de l’histoire.
Votre 4e livre, Falling Again, qui traite du syndrome de l’imposteur, le manque de confiance en soi, l’anxiété et le choc post-traumatique a des allures de K-dramas. En tout cas, nous ressentons la douceur de ce petit clin d’œil. Quelle relation entretenez-vous avec la culture coréenne et comment avez-vous envisagé l’écriture de cet hommage sans forcément y avoir intégré tous les clichés ?
Quand j’ai pitché l’idée à mon éditrice en 2019, j’ai dit : « Je veux une histoire d’amour qui fait hommage aux kdramas tout en les parodiant. » et j’espère avoir réussi. Je suis très passionnée par la culture coréenne de manière générale : leur musique, leur cinéma, leur nourriture, leur Histoire. À tel point qu’après avoir voyagé cinq semaines là-bas en 2023, j’ai pris la décision d’aller m’installer à Séoul pour un an à partir du mois d’Octobre.
J’ai donc imaginé une histoire d’amour aux allures feel good, comme dans beaucoup de kdramas et autres rom com, et j’ai intégré tous les clichés du genre pour ensuite les distordre. Je voulais que ce soit original, frais, tout en portant un beau message
Une série Coréenne à conseiller aux amoureux.ses de l’amour et de la Corée ?
Je vous conseille « Snowdrop » pour pleurer, et « Strong Woman Do Bong Soon » pour rire.
Dans L’as de cœur, nous sommes plongés dans l’univers des jeux et des addictions. Le lecteur est très vite en immersion et guidé par les révélations, la tension entre les personnages et celle des règles du Poker. Pourquoi le Poker ? Etes-vous plutôt Lévi ou Rose ? Avez-vous dû travailler dur pour en apprendre les ficelles ou avez-vous un talent inné pour les chiffres ?
J’aimais les possibilités qu’offrait le poker. Il y a une sorte de fantasme, de glamorisation tout autour qui se prêtait très bien au genre de la New Romance, surtout avec un setting à Las Vegas : le huit clos, la nuit continuelle, les lumières, l’argent qui coule à flot. Quand on parle poker, on pense Casino Royal, Ocean’s Eleven… C’est à la fois sombre, sexy et mystérieux. Le jeu en lui-même fait appel au hasard, à la chance, mais également à l’intelligence.
Et puis il y a l’envers du décor : l’addiction. Je trouvais ça intéressant de faire le lien entre les deux.
Je n’ai aucun talent pour les chiffres haha ! J’ai regardé beaucoup de vidéos, et j’ai aussi fait appel à ma grande tante, championne de poker à l’international. Je dirais qu’à choisir, je suis plus Levi que Rose.
Comment vous est venue l’idée d’écrire la série Seasons ? Quelle a été l’approche et qu’est-ce qui vous a globalement inspiré dans l’écriture de ces quatre tomes différents les uns des autres ?
J’ai toujours dit que je n’écrirai jamais de série, justement par peur de m’ennuyer. Puis j’ai trouvé un moyen de le faire tout en écrivant des histoires bien différentes : écrire quatre romans sur quatre couples différentes, qui vivent dans quatre pays différents, à chaque saison différente. Bingo !
Je trouvais le concept des saisons très intéressant visuellement, cela permet d’inscrire chaque histoire dans un décor et une temporalité uniques. J’ai donc choisi les premières villes auxquelles je pense : Edimbourg pour l’automne (la pluie, les feuilles oranges, l’architecture gothique), Montréal pour l’hiver (le patinage artistique, la neige), Amsterdam pour le printemps (les tulipes, les vélos, les canaux) et la Toscane pour l’été (la campagne italienne, les cyprès, le soleil).
Savez-vous toujours dans quelle direction vous allez en écrivant ou vous laissez-vous guider par les mots et votre imagination ? Comment vous organisez-vous ?
Je suis très organisée. Je n’aime pas me lancer dans un roman sans savoir où je vais. Je dois toujours avoir un plan détaillé avant de commencer à rédiger, même si dans 90% des cas, il change pendant l’écriture. Cela me permet de rester concentrée et de ne pas m’éparpiller, tout en continuant à me surprendre au fil de la plume.
Quels sont vos futurs projets littéraires et/ou autres ?
Pour l’instant, je n’ai rien de prévu ! J’ai prévu de voyager beaucoup cette année, et de réfléchir à l’avenir à tête reposée.
Il s’avère que les droits de certaines de vos romances aient été achetés pour des adaptations audiovisuelles. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Malheureusement je ne suis pas en mesure d’en dire plus pour le moment, mais je vous tiens au courant dès que je le peux ! On croise les doigts.
Cynthia Kafka
CV express
Nationalité : française (mais avec un peu de sang autrichien !)
Traits de caractère : Ecrit. Lit. Rit. S’émerveille et collectionne les ciels.
Nombre de livres écrits : 7 ? (disons 4 car les autres sont auto-édités !)
Comment naissent tes personnages ? C'est difficile à expliquer, ils se créent un chemin, j'apprends à les connaître et ils évoluent ensuite, petit à petit, et tout au long de l'écriture du roman, ce qui fait qu'à la fin, j'ai toujours du mal à les quitter !
Tu nous fais passer du rire aux larmes, quelles sont tes sources d’inspiration ? Ça vient de questions que je me pose, de petits détails insignifiants comme de grandes questions philosophiques, dont, à force de "et si ?", je finis par dérouler la pelote de laine !
Quels sont tes projets à venir ?
Je termine un projet de roman graphique avec Emy Bill, une illustratrice. Ma première comédie de Noël, retravaillée depuis une comédie que j'avais auto-éditée, sortira en octobre chez Charleston... et j'en suis aux débuts de mon prochain roman, les personnages commencent à gagner en caractère !
Une citation comme ceci par exemple que je trouve très drôle : Petite, je rêvais devenir maîtresse d’école, patineuse artistique et écrivain. Mon amour pour les mots, les retours de mes premiers lecteurs – et ma maîtrise toute relative du double boucle piqué ! – m’ont poussée à continuer à écrire.
Philippe Albert
CV Express
Âge : 57 ans
Trait de caractère: un avis tranché et direct. Mais une grande fidélité en amitié.
Lieu de résidence : Wanfercée-Baulet
Livre qui l’a marqué : « Le pull-over rouge » de Gilles Perrault.
Si la jeune génération le connaît essentiellement comme chroniqueur hebdomadaire de « La Tribune », la Grand-Messe du football belge sur la RTBF, et comme commentateur des matchs des Diables, il n’en est pas moins une légende du foot en Belgique… comme à l’international, grâce à son passage remarqué à Newcastle. Cet Ardennais à l’avis bien tranché n’a pas l’habitude de parler de lui, préférant analyser l’actualité du ballon rond et commenter l’évolution du microcosme footballistique.
Pourtant, la vie de Philippe Albert n’a rien de banale. Il aurait pu rester à Bouillon, sa ville natale, et embrasser un job « classique ». Mais c’était sans compter sa maîtrise du ballon qui lui a ouvert les portes d’une belle carrière dans le foot. Dans « Je vous l’dis, bordel! », un livre dont le titre évoque son explosion de joie au micro lors d’une victoire des Diables en huitième de finale d’une Coupe du Monde, l’homme se dévoile entièrement : ses origines familiales dont il est fier, et Bouillon, sa ville natale ; ses rapports délicats avec l’autorité, scolaire principalement ; son enfance dans ses chères Ardennes ; son arrivée humainement compliquée à Charleroi et son retour raté au Mambour quatorze ans plus tard ; sa montée en puissance à Malines et à Anderlecht ; son épanouissement à Newcastle ; sa réussite et ses déboires avec l’équipe nationale, dont il claquera la porte en 1997 ; et, bien sûr, ce rôle d’observateur du football belge qui est désormais le sien sur deux chaînes de télévision, avec un regard toujours en alerte sur ce sport qu’il aime tant mais dont il ne se gêne pas pour énoncer les travers : l'argent roi et la marchandisation des corps, notamment. Bouillant sur un terrain, Philippe Albert étonne par le calme et la détermination placide qu’il affiche dans son discours. Celui-ci n’en est pas moins résolument engagé.
Les films que j’aime
Je suis plutôt du genre nostalgique quand on parle de cinéma. J’adore les grands classiques français des années 60 à 80. Spécifiquement les films comiques cultes comme tous les Gendarmes de De Funès que j’ai tous vus de nombreuses fois. J’adore les films de Fernandel et Bourvil ou encore… les Bronzés qui sont mythiques. De même que ceux avec Alain Delon. Au niveau des séries, je regarde celles du genre « Esprits criminels », « Les Experts »…
Mon plaisir coupable
J’aime bien boire mon verre avec mes potes dans un bistrot où on parle de tout et pas spécialement que de football. Je ne bois quasiment jamais de vin; je préfère largement la bière. La pils quand je suis en Belgique : Jupiler ou Stella. Mais quand je voyage, par exemple à Dublin, j’aime prendre la bière locale : la Guiness.
Ma devise
Ne jamais rien lâcher et être attentif aux conseils des autres, peu importe l’âge que l’on a, car on apprend tous les jours. Et aller jusqu’au bout de soi. Quand je fais quelque chose, je le fais à fond, que ce soit au niveau sportif ou humain… Il faut aller au bout de ses idées et donner le maximum. Pour s’assurer de n‘avoir aucun regret.
100 bougies pour Disney !
Le 16 octobre 1923, Walter Disney fonde son premier studio d’animation en compagnie de son frère Roy. Initialement baptisé Disney Brothers Cartoon Studio, le célèbre studio hollywoodien réussit à s’imposer en 1928 avec Mickey Mouse, un des premiers dessins animés sonorisés.
Dans le nouveau numéro de la revue Dada, retrouvez des articles retraçant l’histoire du studio, ses innovations et les secrets de fabrication de ses films à travers des analyses thématiques. Pour en savoir plus, plongez dans le coffret paru pour rendre hommage aux 100 ans de Disney et découvrez des analyses, des anecdotes et des interviews sur le Studio Disney et le Studio Pixar, rachetés par Disney en 2006, leurs spécificités techniques et mettant en avant leurs auteurs.
Classée parmi les trois plus importantes sociétés de divertissement, la firme américaine continue de parler à toutes les générations avec ses personnages emblématiques et ancrés dans la culture populaire. (Re)découvrez Disney en vous munissant du Guide visuel ultime enrichi pour régaler vos mirettes avec des illustrations et des photos rares issues des archives de la Walt Disney Company. Un album retraçant plusieurs aspects. Notamment, l’histoire du studio, ses oeuvres et
le développement des parcs.
Pierre Kroll
Signe ou trait de caractère particulier : Je suis bavard et je donne beaucoup de ma personne.
Votre livre de chevet : Le dernier Frédéric du Bus, le dernier Nicolas Vadot, « Napoléon : l’ombre de la Révolution » de Bart Van Loo et « La Belgique de demain » d’Olivier Mouton et Bruno Colmant.
Le livre que vous voudriez recevoir en cadeau : Le nouveau Gaston.
Le livre qui vous a le plus touché : L’intemporel « Les Racines du ciel » de Romain Gary.
Nous avons le plaisir de retrouver vos caricatures dans le journal Le Soir quotidiennement et dans le Ciné Télé Revue hebdomadairement. Un exercice exigeant qui vous demande de travailler sur le fil et d’être au courant de l’actualité en permanence. Comment est-ce que vous arrivez à être à jour au niveau de l’actualité et à rester informé ?
Il faut dire que, comme tout ce qui relève du professionnel, à un moment il y a un entraînement qui rend la chose un peu moins difficile que l’on pourrait le croire. On me demande parfois si je lis le journal tous les jours. Je réponds que si j’étais dentiste, je crois que je lirais le journal tous les jours aussi, car l’actualité m’intéresse. Quand on en fait un métier, il ne faut pas tout lire. Dans un journal, je parcours moins de choses que vous, parce que tout est à peu près un feuilleton. Je prends les éléments nouveaux, sans avoir besoin de me replonger entièrement dedans. Je comprends vite. Et pas parce que je suis très intelligent – ce qui est possible aussi, mais parce que je suis entraîné. C’est moins lourd qu’il n’y paraît, car je suis baigné dedans. Par exemple, j’écoute la radio et je ne regarde presque pas les JT. Cela peut paraître étonnant, mais quand le journal arrive entre 19 heures et 20 heures, presque tout a été dit pendant la journée. Donc quand vous êtes tout le temps dedans, c’est effectivement prenant, mais ce n’est pas comme un effort constant. C’est plutôt un bruit permanent. Et quant à l’idée d’avoir un dessin à faire tous les jours, ça peut être une corvée, un boulet, car je ne dois jamais l’oublier. J’ai dessiné sur des parkings d’autoroute, dans des restaurants et partout où c’était possible parce que j’ai ce dessin à faire tous les jours avant 20 heures, 21 heures au plus tard, mais je remarque que la qualité du défaut est la satisfaction du travail qui est fait, même s’il n’est pas toujours bon.
Pouvez-vous choisir librement vos sujets ?
À peu près. J’ai une discussion tous les jours avec la rédaction du journal qui me dit en somme ce qu’il y aura dans le journal à paraître. C’est rarement des scoops, même s’il y en a, mais souvent il s’agit de la suite des choses que j’ai entendues dans la journée. Donc parfois, dans ces conversations je dis « J’ai une idée pour demain ! Est-ce que vous parlez bien de ceci ? Parce que je voudrais faire un truc sur ce sujet que j’ai entendu ». Très souvent j’amène moi-même le sujet et on me dit oui. Et parfois le journal me dit « Il faudrait que tu dessines sur ça ou ça, parce que c’est un gros sujet dont on parle ». Voilà pourquoi je dis à peu près, car on ne m’impose pas de sujet, jamais.
Une sélection de vos caricatures est exposée à côté d’autres grands noms lors de l’exposition "Enjeux humains", qui rassemble des dessins de presse belges et internationaux avec pour objectif d’interroger l’état des droits humains ici et ailleurs. Alors que nous vivons régulièrement des réactions directement liées à la liberté d’expression, les caricatures suscitent la controverse.
Quel est, selon vous, le rôle de la caricature dans le contexte sociopolitique actuel ?
Même quand elle est parfaite pour être provocante, la caricature a quelque chose d’interpellant, parce que le message est assez immédiat : il y a une image qui dit parfois des choses très simples et parfois des choses complexes. Souvent sans nuances (je m’en plains un peu, car c’est parfois frustrant de ne pas pouvoir apporter des nuances) et cela fait donc réagir.
Et avec « Enjeux humains », nous rappelons que quantité de droits de l’Homme ne sont pas respectés dans quantité de pays dans le monde. Et ça, par des dessins, c’est une exposition assez pédagogique qui est faite un peu pour les écoles, pour les jeunes qui ne se posent pas les questions de la même manière que leurs aînés sur les droits humains.
Pour faire le lien, j’ai une exposition personnelle dans laquelle je parle du métier et dont les dessins ont été choisis par un graphiste. Elle se situe à Spa et s’appelle « Pierre Kroll lance des bouteilles à la mer ». Si on a choisi cette métaphore, c’est parce que quand je fais une dessin, j’envoie un message, mais je ne sais finalement pas à qui, ce que les gens vont en penser, ni quand il sera lu.
Comment gérez-vous les réactions négatives ? Avez-vous déjà eu peur après la parution de dessins et dans quelles circonstances ?
La peur de ne pas être compris est permanente – mais pas très grave – et elle intervient dans l’inspiration d’un dessin. On se demande si tout le monde va comprendre l’intention. Essayer de comprendre ce que le dessinateur a voulu vous dire, c’est ça la clé de la lecture d’un dessin. Si c’est compliqué, c’est que le dessinateur est mauvais ou que le lecteur n’est pas assez informé sur l’actualité.
La peur d’avoir des ennuis m’est déjà un peu arrivée dans les pires moments que nous avons connus, mais généralement je sais très bien pratiquer le « Il faut faire comme si ça n’existait pas », sinon on n’en sort pas et on va être tout le temps amené à se demander si on peut faire ceci et qui on risque de choquer si on fait cela. Il ne faut pas tout le temps s’en tracasser. Je vis très bien comme ça.
Le 26 octobre dernier paraissait votre bande dessinée annuelle « Le vrai du fou ». Opus qui, comme chaque année, retrace l’actualité de l’année écoulée. Comment s’est passée cette année, comment l’avez-vous vécue ? Quels ont été les éléments marquants de 2023 ?
Malheureusement, les événements marquants, vous les connaissez. L’année dernière, nous nous sommes retrouvés avec une guerre pas loin de chez nous : l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Ce ne sont accessoirement pas des sujets faciles à traiter en dessin. Et cette année, elle se termine avec le conflit israélo-palestinien, que je n’ai pas pu traiter dans mon livre, puisqu’il faut terminer ces livres en septembre pour qu’ils soient imprimés et mis en vente en fin d’année. Heureusement, il s’est passé des choses amusantes et drôles à regarder et à dessiner. Le couronnement de Charles III en Angleterre, par exemple. L’actualité est un mélange d’horreurs et de choses amusantes. Et le métier est de dessiner les deux.
Le livre fait aussi une forte référence à tout ce qui touche à l’intelligence artificielle. Ce n’est pas une actualité en elle-même, mais le sujet est venu à plusieurs moments dans l’année. On en parle beaucoup, on en parlera encore beaucoup à l’avenir et c’est pour cela que c’est le sujet que j’ai mis le plus en évidence en couverture et qui tient un peu lieu de fil rouge dans mon livre.
Pourriez-vous nous dire quelle est votre planche préférée ? Et pourquoi ?
Question piège ! J’hésite entre plusieurs planches, mais au niveau du dessinateur que je suis, ma préférée est sans doute le pastiche d’une couverture connue d’un disque des Beatles où ils traversent sur un passage piéton. On y retrouve deux membres qui sont en vie et les deux autres qu’on fait revivre par l’intelligence artificielle ou des republications.
Cette année encore, vous revenez sur les planches avec votre spectacle « Kroll sur son 31 ». L’opportunité de vous rencontrer autrement. Comment ce projet est-il né ? Que vouliez-vous partager avec le public ?
Au départ, je n’avais jamais eu l’intention de faire de la scène. Mais après les attentats de Charlie Hebdo, j’avais beaucoup de demandes d’interview pour parler du métier. Suite à cela, j’ai appelé mon ami Bruno Coppens, qui m’avait déjà incité à faire de la scène, pour parler d’un spectacle qui répondrait à toutes les questions qu’on me pose tout le temps, mais de façon intéressante. J’ai joué avec une affiche intitulée « Kroll, 10 villes, 10 dates », croyant jouer dix fois et que j’aurais intéressé tous ceux que ça intéresse. À ce jour, j’ai joué ce spectacle 85 fois dans des salle remplies. C’est un succès qui m’a dépassé.
Après 85 fois, nous sommes venus avec autre chose. On a eu l’idée de faire comme les livres dans lesquels on revient sur l’année avec des dessins. À la différence que sur scène, je peux ajouter ce que je n’ai pas mis dans le dessin, je peux parler d’un dessin que je n’ai pas fait et parler des réactions qu’un dessin a provoquées.
À l’instar de la bande dessinée annuelle ou des agendas, allons-nous vous retrouver chaque année sur scène ?
Suspense ! Je ne sais pas. Peut-être avec autre chose sur la scène qu’avec les revues de fin d’année, mais si vous applaudissez beaucoup, je continuerai l’année prochaine !
Pour clore cet entretien, pouvez-vous partager un projet, une caricature récente ou une anecdote qui vous a particulièrement marqué ou dont vous êtes fier ?
Je peux déjà vous partager mon stress et mon inquiétude concernant la façon dont je vais commencer mon album de l’année prochaine. Il y en aura certainement un et il commencera sans doute sur la guerre Israël/Hamas, dont je ne sais pas comment elle tournera. C’est un sujet marquant qui me désespère déjà et je ne sais pas encore comment je vais pouvoir dessiner.
Retrouvez "Le vrai du fou" sur notre site
Auzou fête ses 50 ans !
Une entreprise familiale et indépendante
La maison Auzou a ouvert ses portes en 1973. En compagnie de son épouse, Philippe Auzou procède, cette année-là, à la création d’une maison d’édition indépendante
qui portera son nom et qui aura pour ambition de mettre le savoir à disposition du grand public. Dans un premier temps, la marque se spécialise dans les ouvrages de
référence tels que les encyclopédies et les dictionnaires. C’est ABC Médecine qui ouvre le bal. Bien reçue par les lecteurs, l’encyclopédie ABC Droit voit le jour en 1975, suivie d’une autre centrée sur la BD, en 1980. Ensuite, c’est au tour des dictionnaires de paraître dans les années nonante. Durant cette décennie, le fondateur voit grand et développe son activité d’entreprise à l’international. Lorsque son fils, Gauthier Auzou, rejoint l’aventure en 2006, il crée la branche jeunesse qui a propulsé les éditions Auzou au rang de quatrième éditeur du marché jeunesse en France. Au fil des années, la maison s’est développée bien au-delà de l’édition et accompagne
les enfants du plus jeune âge jusqu’à l’adolescence. Ayant choisi de mettre la jeunesse au coeur de son objectif éditorial, Auzou a très peu recours aux achats
de droits. Son principe repose surtout sur la création, afin de faire découvrir des auteurs et illustrateurs français pour un apprentissage ludique, plein de créativité et
surtout accessible, à travers différentes rubriques thématiques adaptées à tous les âges. Notamment, des livres d’éveil, des albums, des romans, des livres interactifs,
des livres documentaires, des BD, des jeux, des kits créatifs et une gamme parascolaire et éducative.
Loup, la star des éditions Auzou
Qui dit Auzou dit Loup, le héros phare des éditions. Un personnage emblématique né en 2009 et qui a connu un premier succès avec Le loup qui voulait changer
de couleur. À ce jour, Loup existe non seulement dans les livres, mais également en dessin animé, en jouet et en peluche. La star des enfants, parfois un peu bougonne,
est aimée pour son coeur tendre et ses ressources éducatives. Une figure attachante qui croque la vie à pleines dents et que vous pouvez retrouver dans plusieurs collections. Sans oublier P’tit Loup qui aborde des sujets tels que le passage au pot, le brossage des dents et autres sujets d’hygiène ainsi que du contenu d’apprentissage.
Les romans Auzou
Les premiers romans, à lire dès 6 ans, sont arrivés un peu plus tard, en 2012. Tout a été étudié pour que les enfants prennent du plaisir à lire. Certains ouvrages sont dotés d’informations pour accompagner les enseignants, mais également les parents. Afin de ne laisser personne de côté, des livres à destination des enfants dyslexiques ont également été pensés. Aujourd’hui, le catalogue compte plus de 400 titres avec des séries marquantes telles que Mes premières enquêtes, Le
maître des Licornes ou encore Les enquêtes d’Anatole Bristole. Plus tard, le lancement des romans pour adolescents a été une suite logique.
Les loisirs créatifs Auzou
En 2013, les éditions Auzou lancent une gamme de bijoux à faire soimême. Plusieurs types de coffrets sont développés, afin de répondre aux différents goûts et budgets : des coffrets DIY pour confectionner des bracelets en liberty, brésiliens, porte-bonheur, des colliers attrape-rêves, en fleurs séchées, etc. Depuis, d’autres kits
de création ont été élaborés.
Bref, toute une panoplie d’activités qui aident à développer la créativité et l’habileté.
Les cahiers de vacances
En 2015, Loup revient nous surprendre avec le premier cahier de vacances. En effet, le rayon parascolaire se voit enrichi de cahiers de vacances, de méthodes
de lecture, de cahiers de soutien et plus encore. Au programme : des révisions, des bilans pour évaluer sa progression, des aide-mémoire pour aider à la réussite des
exercices, des histoires, des jeux pour une pause récréative, des corrigés détaillés et plus encore. Des ouvrages aussi ludiques que pédagogiques, dans le but de
renforcer l’apprentissage des enfants en dehors du cadre scolaire.
Les jeux Auzou
Un nouveau domaine voit le jour en 2016. Voulant offrir une nouvelle approche amusante et éducative, la maison Auzou sort sa première gamme de jeux en l’inaugurant par des jeux de cartes. À présent, l’assortiment est également composé de jeux de plateau, de jeux en bois, de puzzles et de peluches. De plus,
il existe aussi des coffrets pour se mettre dans la peau d’un détective, d’un archéologue, d’un jardinier ou d’un scientifique. Des outils pour développer l’imagination, tout en apprenant à comprendre le monde et en travaillant sa mémoire et sa dextérité.
Les bandes dessinées
En 2021, Auzou se lance dans la création des bandes dessinées avec deux collections. Une pour les enfants âgés de sept ans et plus et l’autre à destination des
enfants âgés de dix ans et plus. Une autre manière de continuer à lire tout en profitant de magnifiques dessins.
Cherche et trouve !
Grâce aux Cherche et trouve, les enfants, dès un an, aiguisent leur sens de l’observation, étoffent leur vocabulaire et s’amusent en développant leur curiosité.
La conteuse Auzou
Les éditions Auzou continuent de se diversifier. Cette fois, elles mettent une conteuse à l’honneur. À destination des enfants entre trois et sept ans, la boîte à histoires
proposera trois heures d’aventures. En effet, les enfants pourront embarquer dans les aventures de Loup, Simon, Moustache, Azuro et Petite Taupe. De nombreuses histoires à écouter sont disponibles à l’achat en deux, trois clics. Un stockage jusqu’à cinquante histoires est possible pour une autonomie entre six et huit heures. La
conteuse est intuitive, rechargeable via une prise USB et est facilement transportable grâce à une anse souple et flexible. Le petit plus : Auzou a pensé à intégrer une
veilleuse !
Un monde imaginaire
Le Fantasy
Le merveilleux n’a cessé de fasciner depuis des siècles. Les contes transmis oralement autrefois et les oeuvres fantastiques emblématiques ont permis à un nouveau genre de se faire une place, jusqu’à devenir un courant à part entière. C’est dans les années trente que de nombreux auteurs ont dévoilé cet univers dans lequel tout devient possible. En effet, Robert E. Howard, C. S. Lewis et J. R. R. Tolkien ont contribué à le faire briller en créant des mondes qui ont pris vie et se sont inscrits dans l’histoire. Prenons l’exemple de J. R. R. Tolkien qui a créé de toute pièce son propre univers. S’inspirant de nombreux mythes, J. R. R. Tolkien a passé sa vie à mettre sur pied et structurer ce monde complexe. Depuis, Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux ont vu énormément de dérivés. Ces oeuvres fondamentales ont marqué les esprits, mais également le marché du divertissement sous toutes ses formes.
Dystopie
Bien que souvent liée à la science-fiction, la dystopie est une oeuvre d’anticipation décrivant le monde tel qu’il pourrait devenir. Désignant les dérives possibles de
notre société en se basant sur l’actualité, ces histoires anticipent le sort de l’humanité avec pessimisme. Les premiers gros succès de ces fables sociologiques à but préventif se sont inspirés des ennemis de la démocratie, c’est-à dire les principaux régimes politiques du XXe siècle. Présentés au monde via 1984 de George Orwell, Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou encore Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, ces classiques ont donné naissance à des auteur·es qui ont popularisé le genre.
Entre autres, Margaret Atwood avec La servante écarlate et Suzanne Collins avec Hunger Games.
Horreur
Tandis que le fantastique et la fantasy relèvent d’un surnaturel pas forcément effrayant, le genre horrifique est de nature plus sombre. Autrefois, nous retrouvions ce côté obscur dans les contes pour enfants, qui ont été édulcorés au fil du temps. Au XIIIe siècle, les histoires surfaient sur l’influence de l’Inquisition, puis cela a été amené à travers les romans gothiques (Frankenstein de Mary Shelley et Dracula de Bram Stoker sont considérés comme les pionniers)
du XVIIIe siècle pour se tourner progressivement vers des oeuvres macabres qui dénoncent la société, les violences et la décadence. Au XXe siècle, les auteurs s’inspirent du policier, du fantastique et de la sciencefiction, faisant briller les années septante, en permettant un renouveau et une expansion. Alfred Hitchcock, H. P. Lovecraft et Stephen King font partie des auteurs emblématiques qui suscitent angoisse, frissons et malaise.
La Mythologie
La mythologie nordique
J. R. R. Tolkien, grande référence de l’imaginaire, s’est fortement inspiré du folklore scandinave. Ces légendes ont inspiré de nombreuses oeuvres de Neil Gaiman,
dont American Gods, le conte Odd et les Géants de Glace. Son étude l’a amené à résumer ce qu’il a appris dans son recueil d’histoires La mythologie viking. Chez George R. R. Martin, les références scandinaves dans Game of Thrones se font sur de nombreux niveaux et à travers plusieurs dimensions. Nous retrouvons aussi des aspects de cette mythologie dans la saga Magnus Chase et les Dieux d’Asgard de Rick Riordan, la série jeunesse Bjorn aux enfers de Thomas Lavachery et la saga Grisha de Leigh Bardugo. Dans celle-ci, cela se ressent dans la culture de certains royaumes, notamment celui de Fjerda. Vous l’aurez compris, les oeuvres puisant leur inspiration dans les légendes scandinaves sont nombreuses.
La mythologie grecque
Cette mythologie est un trésor d’histoires extraordinaires et captivantes. Son influence s’est manifestée dans d’innombrables oeuvres et continue dans la littérature contemporaine. Les séries Percy Jackson, Héros de l’Olympe et Les Travaux d’Apollon de Rick Riordan sont connues pour exploiter la mythologie grecque avec modernité, humour et suspense. Tandis que David Gemmell s'inspire de la guerre de Troie de façon très intéressante dans sa saga Troie, Bernard Werber mêle science-fiction et mythologie grecque dans le Cycle des dieux. Chacun à sa façon se réapproprie les personnages historiques. Même J. K.Rowling y a trouvé de l’inspiration
pour écrire Harry Potter. Elle y a intégré de nombreuses références. À côté de cela, Alexandra Bracken a su proposer un “Hunger Games” de la mythologie grecque plein
d’action avec Lore. Une catégorie de livres fait récemment fureur : englobant la fantasy et la romance, comme Hadès et Perséphone, La Saga d’Auren ou encore Witch and God brillent de leur succès. Hugo BD joue aussi sur la tendance avec le webtoon Lore Olympus.
Les créatures de l'imaginaire
Les dragons
Impressionnant par sa taille, sa force et sa capacité à cracher du feu, le dragon est exploité dans différents récits. Parmi les créatures imaginaires de J. R. R. Tolkien,
si Smaug est l’antagoniste dans Le Hobbit, Ancalagon est considéré comme le plus grand de tous les dragons et décrit comme le premier dragon ailé de la Terre du
Milieu. Du côté de Robin Hobb, sa série Les Cités des Anciens est majoritairement consacrée aux dragons. Et puis, qui n’a pas entendu parler des dragons de
Game of Thrones ou encore de Saphira dans Eragon ? En revanche, vous ne connaissez peut-être pas la réécriture de conte Déracinée de Naomi Novik dans
laquelle le dragon Sarkan est un personnage hors norme. Même Stephen King s’y est mis avec Les yeux du dragon.
Les Faes
Les Faes sont issues du folklore celtique. Ces créatures honorables et respectueuses des promesses craignent le fer. Il existe plusieurs races de Faes regroupées en trois espèces différentes : les Faes sauvages, les Faes élémentaires (Nymphes) et les Faes humanoïdes. Grâce à des auteurs comme Margaret Rogerson, Holly Black, Sarah J. Maas ou encore Elise Kova, ce peuple magique, maître des illusions, est de nouveau au goût du jour.
Les vampires
Dracula représente l’essence même du mythe du vampire. Popularisé par Bram Stocker, le vampire est à chaque fois réinventé. Il a toujours été dépeint comme
un personnage blafard, mystérieux et charmant. Dans Entretien avec un vampire, d’Anne Rice, nous constatons que Lestat est représenté différemment. Celui-ci fait
face à sa nature violente tout en mettant en lumière les parts d’ombre de l’être humain. Dans une approche plus contemporaine et inédite, Edward Cullen, dans
Twilight, illustre l’interdit et le danger face à l’innocence et à la candeur. Aujourd’hui, la saga Assoiffés de Tracy Wolff continue sur la lancée en prônant une mythologie
du vampire fraîchement revisitée.
La Magie
Les pouvoirs de l’imagination sont en quelque sorte une forme très puissante de magie. Dans les fictions de l’imaginaire, la magie est considérée comme une source d’énergie, une force et une puissance effective. Elle peut être dissimulée, mais également connue et acceptée par tous, tout comme elle est pratiquée et enseignée. Par exemple, dans la high fantasy, elle est naturellement présente, tandis que dans des sagas fantastiques telles que Harry Potter, elle se révèle aux protagonistes qui apprennent à la maîtriser tout en initiant progressivement les lecteurs aux mystères de ce monde imaginaire. Par-delà la magie de Tom Felton va vous saupoudrer de nostalgie. Dans cette autobiographie, l’acteur revient sur sa carrière dans Harry Potter, les films mythiques et pleins de magie qui l’ont propulsé à l’âge de douze ans sous les projecteurs. Pour l’occasion, nous vous avons déniché des marque-pages autour de l’univers onirique. Des signets magnétiques mystiques pour s'évader en
compagnie d’outils très esthétiques. Nous avons également pensé aux friands de tours de magie ! Découvrez des coffrets permettant d’organiser un véritable spectacle de magie et d’avoir recours à des expériences à la fois magiques et scientifiques.
L’imaginaire au service de la créativité
L'imagination transcende les frontières de la littérature, s'étendant bien au-delà des pages d'un livre. Elle prend vie dans chaque coin de notre esprit, façonnant des mondes insoupçonnés et des idées étincelantes. L'imagination est une force vitale, le carburant qui alimente nos créations les plus audacieuses. L'écriture, telle une baguette magique, transforme les mots en univers parallèles où les héros naissent de lettres et d'émotions enchevêtrées. Les pages deviennent des portails vers des réalités imaginaires. La peinture déverse des arcs-en-ciel d'idées sur des toiles blanches, faisant danser les couleurs au gré des émotions et des visions de chacun.
Toute création conçue à partir du terreau de l’imaginaire ouvre une certaine conception du possible, à la surprise, à l’onirique et à l’aventure. En fin de compte, l'imagination est la magie qui réside en nous, prête à transformer le banal en extraordinaire, à éveiller notre curiosité et à libérer les ailes de la créativité. Exprimez-vous et laissez-nous vous guider et vous conseiller grâce à notre large gamme de produits !
Onirisme
L’imaginaire se révèle dans la puissance du rêve, la force du symbole et le rendement de l’image. La beauté de l’onirisme réside également dans la magie de l’esprit, là où tout est possible.
Made In Belgium
On vous présente une maison d'édition Belge : ONLIT éditions
ONLIT Éditions se consacre à l'exploration et à la diffusion de la création littéraire contemporaine. Basée à Bruxelles, la maison publie avec passion et exigence des romans, principalement d'autrices et d'auteurs belges. Son catalogue présente des oeuvres signées Ariane Le Fort, Juan d'Oultremont, Isabelle Wéry, Stefan Liberski, Pascale Toussaint, Marcel Sel, ou encore Pascale Fonteneau. Elle a été distinguée à maintes reprises par des prix littéraires. De nombreux titres de son catalogue ont été traduits ou coédités à l'étranger, notamment à Paris en collaboration avec les Éditions des Équateurs. En cette rentrée littéraire, ONLIT s'associe à la maison parisienne pour la réédition du bouillonnant Écume de Véronique Bergen, la plus rock-and-roll de nos académiciennes.
POP de Sophie Museur 927 de Tuyêt-Nga Nguyên Comment (et pourquoi) j'ai mangé mon amant
de Pascale Fonteneau
Retrouvez ONLIT editions sur notre site
Rencontre avec ZEP
Fan de Led Zeppelin, Philippe Chappuis dit Zep a créé Titeuf en 1992. Titeuf fête donc ses 30 ans et il n’est plus le même aujourd’hui. L’innocence a changé et le monde des réseaux sociaux a enlevé une forme de liberté aux enfants.
CV EXPRESS
• Âge : 55 ans
• Nombre d’albums : 53
• Lieu de résidence : Genève
• Votre BD de chevet : En ce moment Les amants d’Hérouville de Yann Le Quellec et Romain Ronzeau
• La BD qui vous a le plus touché : Le voyage en Italie de Cosey
• La BD que vous aimez offrir en cadeau : Actuellement, Préférence Système d’Ugo Bienvenu
Titeuf est de retour, sa mèche blonde est toujours rebelle. Il est toujours en classe et reste espiègle. Il a pourtant 31 ans. Comment le faites-vous évoluer
avec les préoccupations actuelles ?
Je me glisse dans le personnage, je pars en enfance et j’écris mon journal d’observation à la première personne. Tout cela est à la fois magique et très naturel. C’est un exercice que j'adore.
Plus de 20 millions d’albums vendus, Titeuf est publié dans 25 pays, un vrai phénomène. Quel est votre défi pour ce 18e album ?
M’amuser et amuser mes lecteurs. Je suis toujours épaté d’être lu par autant de gens ! Le succès est toujours fragile. Je suis épaté et reconnaissant.
Glénat et Zep, une belle et longue collaboration. Quels sont vos prochains projets ?
Pour l’instant, je suis encore accaparé par les festivités des 30 ans de Titeuf. Une grande exposition est en préparation pour le festival de BD Quai des Bulles de Saint-
Malo, fin octobre. Un spectacle avec Aldebert. Après, on verra...
Retrouvez le tome 18 de Titeuf sur notre site
Agnès Martin-Lugand
Âge : 44 ans
Mon livre de chevet : Ces messieurs de Saint-Malo de Bernard Simiot
Le dernier livre qui m'a le plus touchée : Les fureurs invisibles du coeur de John Boyne
Le livre que j'offre le plus : je m'adapte à la personne à qui je destine le livre... mais j'ai beaucoup offert la saga Le goût du bonheur de Marie Laberge
Le livre que je souhaite que l'on m'offre : j'attends puisque c'est une surprise !
Lorsque vous n’écrivez pas, comment occupez-vous votre temps ?
Quand je n’écris pas, je consacre mon temps à mes enfants et mon mari, afin d’être pleinement présente, car durant mes périodes d’écriture qui durent en général plusieurs mois, enfermée dans mon bureau, je suis présente, mais pas totalement. Donc, quand je n’écris pas, j’ai besoin de contrebalancer et de prendre le temps de vivre, tout simplement, de me reposer et de me nourrir l’esprit. Quand j’ai besoin de me défouler et de me dépenser, je marche beaucoup et je fais pas mal de nage.
Votre carrière d’auteure a débuté en décembre 2012, lorsque vous avez auto-édité le travail de deux années d’écriture. « Les gens heureux lisent et boivent du café » a grimpé en trois semaines dans le top des ventes et s’est fait remarquer auprès de l’éditeur Michel Lafon. Aujourd’hui, vos livres sont traduits dans trente-cinq pays et vous avez gagné de fidèles lecteurs au fil des ans. Comment vivez-vous cette notoriété ? Quel a été le moment qui vous a fait prendre conscience du chemin parcouru et de la position que vous occupez à l’heure actuelle ?
J’ai réalisé au fil du temps, en allant dans les salons du livre et en voyant des queues absolument extraordinaires de lecteurs-trices, en ressortant d’une dédicace qui devait durer deux heures et qui finalement en avait duré quatre, ainsi que via la rencontre de personnes me partageant des choses tellement bouleversantes et émouvantes. J’ai vécu aussi des moments particuliers lorsque j’ai eu l’opportunité de faire de la promo à l’étranger. Je ne m’attendais pas à découvrir des librairies de pays et cultures différents remplies de gens pour me rencontrer.
Je ne me suis jamais mis en tête d’écrire pour devenir célèbre. Je n‘ai jamais couru après ça. C’est vraiment l’amour de l’écriture et le fait de partager des tranches de vie et d’amener les lecteurs-trices à réfléchir sur certaines épreuves qui m’ont guidée.
Depuis 10 ans de cette aventure et cette nouvelle vie, je n’ai jamais cherché à intellectualiser les choses, à me dire « pose-toi », réfléchis sur ce qui t’arrive ». J’ai plutôt tendance, depuis le début, à me dire « profite, parce que tout ça peut être tout à fait éphémère. Et si tu souhaites que ça continue, travaille ! ». Je travaille beaucoup, mais j’aime ça. Ça ne me coûte pas du tout, loin de là. Quand je me retourne et que je regarde cette décennie, j’ai la chance de voir mes romans rencontrer un grand lectorat.
J’ai conscience de ce que je vis et j’en suis fière et honorée. Pour cela, je remercie mes lecteurs-trices, sans qui, je ne serais pas là.
Considérez-vous que l’écriture soit un exutoire, une thérapie ?
Je n’écris que de la fiction. J’aime me plonger dans mon imaginaire, j’aime créer des histoires, rencontrer des personnages que je ne connais pas dans la vraie vie, vivre des choses à leurs côtés que je n’ai pas vécues, et pour la plupart des cas, j’espère ne jamais vivre. Traverser certaines épreuves ou certaines violences me permet d’avancer dans mon cheminement personnel en tant que femme de 44 ans. Je ne cherche pas à me guérir ou à me soulager de quelque chose en écrivant. En revanche, j’ai pu chercher à poser mes angoisses. Je pense notamment à mon roman « La déraison » qui parle de la mort. C’est un livre qui a fait parler mon inconscient, car j’y ai retranscrit mes propres angoisses. Plus le temps passe, plus je réalise vraiment que tous mes personnages m’ont fait grandir. Je ne suis jamais la même au début et à la fin d’un roman, car il s’est forcément passé des choses dans mon inconscient. Écrire est un moyen de mieux me comprendre et de prendre du recul sur des choses que je ressens dans ma propre vie, mais aussi d’avoir un éclairage nouveau.
Lorsque vous parlez de vos livres, vous transmettez une certaine passion et semblez très proche de vos personnages. Vous est-il déjà arrivé d’être émue et au bord des larmes lors de l’écriture de vos livres ?
Beaucoup de personnes m’ont demandé si je n’avais pas fini par terre en écrivant « La déraison ». Certes oui, car les personnages de Joshua et Madeleine sont des personnages extrêmes et bouleversés. Ils m’ont terriblement fait grandir, mais malgré que ce soit une thématique lourde, j’ai eu une écriture hyper sereine. Cela a été une expérience d’écriture d’une intensité folle. J’ai beaucoup pleuré, mais je n’ai pas pleuré de chagrin. C’était plutôt des émotions brutes. J’avais tout un tas de choses qui se passaient à l’intérieur de moi. C’était très fort et très charnel.
Parmi tous vos romans, y a-t-il un personnage qui vous ressemble le plus ? Un personnage dans lequel vous avez mis beaucoup de vous ?
Je pense que c’est plus subtil. Il y a des petits bouts, des petites anecdotes ou un petit détail par-ci, par-là, dont je n’ai pas toujours conscience quand je les écris. Parfois je mets des petites choses en forme de clin d’œil à mes amis ou à ma famille.
Je dirais que les personnages ont tous un petit morceau de moi et en même temps, ils m’ont tous laissé un petit morceau d’eux. C’est-à-dire qu’il y a des petites choses qui ont évolué dans ma manière d’être ou dans ma personnalité parce que j’ai vécu un quotidien hyper fusionnel avec mes personnages, donc forcément ça laisse des traces. C’est un peu comme quand nous avons des amitiés très fusionnelles et très profondes, et que nous finissons par attraper les tics de nos amis les plus proches, tout comme l’on parle des amoureux qui finissent par se ressembler.
« « L’homme des mille détours » est aussi une manière de dire que nous ne sommes pas tous résilients. »
Avez-vous une méthode d’écriture ? Vous imposez-vous une certaine discipline ?
Il y a une (longue) phase durant laquelle je n’écris pas, je cogite. J’ai un petit carnet que je traîne et dans lequel je prends des notes. Cependant, je ne me suis jamais relevée en pleine nuit après avoir eu une idée durant une insomnie. Je pars du principe que si je m’en souviens le lendemain matin, c’est que c’était une bonne idée.
Donc, pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, ça mouline dans ma tête. Il y a un ou plusieurs personnages qui s’imposent à moi et je m’interroge sur ce que je peux vivre avec eux ou sur ce qu’ils ont besoin de vivre. Puis, une fois que je sens que je suis prête, je rentre vraiment en phase d’écriture. Durant cette phase, je m’impose une discipline qui m’amène à écrire tous les jours, sept jours sur sept, même si c’est un peu moins le week-end.
Tout en étant devant l’écran et les mains sur le clavier, je commence à écrire dans ma tête et puis il y a toujours un moment où je cherche de la musique pour accompagner la scène que je m’apprête à écrire. Généralement, le matin je commence toujours par relire ce que j’ai écrit la veille. Je corrige, modifie et parfois, je repars d’un peu plus loin.
Avant, je commençais très tôt le matin. Mais depuis quelques années, je rentre dans mon bureau vers 9h et m’enferme pour la journée. Je n’en sors que pour manger et marcher. Je peux y rester jusqu’à une heure du matin, cela ne me pose pas de problème. Ce rythme-là dure plusieurs mois. J’ai besoin de quelque chose de très immersif, très intensif et je n’écris que dans mon bureau et pas ailleurs.
Vous publiez une pépite par an. Avez-vous déjà été touchée par le syndrome de la page blanche ?
Non. En l’occurrence, cette année avec mon nouveau roman, il y a quand même une petite différence. Je sortais toujours mon livre au printemps, mais au bout de dix ans, j’ai eu envie de briser le rythme d’une parution tous les douze mois. J’ai eu envie de resacraliser l’écriture, car j’ai eu peur de rentrer dans une espèce de surconsommation d’écriture. Il me fallait briser cette routine et accorder plus de temps à l’écriture. J’ai pris six mois de plus, car « L’homme des mille détours » m’a demandé de prendre mon temps. Il m’a fait comprendre qu’on avait besoin de temps pour faire connaissance lui et moi.
« Je pense que le fondement même de l’écriture et de la littérature, c’est le doute permanent. »
Que pouvez-vous nous dire sur votre nouveau roman, quelle en est la source d’inspiration ?
Je sors des clous par rapport à ce que j’ai fait jusque-là. Le titre a une dimension symbolique par rapport au temps que j’ai pris et au détour pris versus mes habitudes. C’est une femme, il y a déjà quelque temps, qui m’a guidée vers « L’homme des mille détours ». Et très vite, le sujet s’est imposé à moi : ça allait être un roman à plusieurs points de vue.
L’Odyssée d’Homère a été le fil rouge de ce nouveau roman. Deux des personnages ont un attachement très particulier à ce texte d’Homère.
Le livre aborde de multiples thématiques : la violence, la disparition, la fuite – d’où « Les mille détours », la paternité et la parentalité. L’histoire tourne autour de deux hommes : un qui rêve de fonder une famille et un autre qui fuit toute attache dans sa vie. Nous sommes face au désir d’être père et en même temps face au non-désir d’être père. La mer est omniprésente parce qu’un des personnages est plongeur scaphandrier. Donc en rapport à l’apnée, à la plongée et à la sensation de s’exclure du monde quand on est sous l’eau pour oublier ses propres blessures. Une maman de trois enfants sera aussi essentielle dans le roman.
Habituellement, les protagonistes de vos romans sont toutes des femmes. Pouvez-vous nous dire comment vous en êtes venue à procéder différemment, cette fois-ci ?
J’avais beaucoup aimé écrire le point de vue de Joshua dans « La déraison ». J’ai senti que j’avais cette envie de me glisser dans la peau d’un homme d’une manière très prégnante. « L’homme des mille détours » change de mes autres livres, car il met les hommes à l’honneur dans ce qu’ils ont de meilleur et de pire. Avec une très grande intensité, les hommes, qu’ils soient dans le meilleur ou dans le pire, m’ont vraiment bousculée et bouleversée tous autant qu’ils sont, même le personnage le plus violent et le plus trouble, car nous ne devenons pas violents et troubles sans raison. « L’homme des mille détours » est aussi une manière de dire que nous ne sommes pas tous résilients. C’est un roman qui m’a emmenée beaucoup plus loin que ce que je pensais à l’origine. Au même titre que les autres, il m’a surprise, car je ne connaissais pas la fin quand j’ai commencé à écrire, mais je ne m’imaginais pas aller aussi loin avec celui-ci.
Éprouvez-vous de l’appréhension face à l’accueil que le public pourrait réserver au petit dernier ?
Toujours et en même temps, c’est essentiel de l’éprouver. J’aime avoir cette espèce de boule au ventre avant la sortie. Je pense que le fondement même de l’écriture et de la littérature, c’est le doute permanent.
Il faut avoir conscience que certaines histoires peuvent bousculer des lecteurs qui vous suivaient depuis longtemps et qui ne vont pas forcément adhérer à l’histoire. Ce n’est pas parce que la rencontre entre mes personnages et moi s’est opérée que d’emblée elle va s’opérer entre les lecteurs-trices et les personnages.
Le déclic de l’écriture vous est venu à la fin de vos études en psychologie, pendant la rédaction de votre mémoire. À cette époque, vous est-il venu à l’esprit que vous pourriez en faire votre métier ?
Pas du tout. Quand j’ai commencé l’écriture de « Les gens heureux lisent et boivent du café », c’était vraiment par défi personnel. Ce qui m’animait était de savoir si j’allais vraiment trouver le plaisir que j’imaginais dans le fait d’écrire des histoires et d’être capable d’arriver au bout. C’était une bataille entre moi et moi-même. Lorsque j’ai auto-édité mon premier livre, à aucun moment je n’ai pensé trouver un éditeur. J’ai adoré l’écrire et je me disais que même si ça ne marchait pas, je continuerais à écrire pour moi.
La musique fait partie intégrante du processus de réalisation de vos romans. Y a-t-il une chanson en particulier qui vous a accompagnée sur plusieurs de vos livres et qui ne cesse de vous inspirer ?
Je ne peux pas vous en donner une, parce que chaque thème de mes romans a minimum son morceau dédié. Donc, sur onze romans, vous imaginez le nombre de morceaux. Chaque roman a une bande originale avec une atmosphère complètement différente. Elles sont toutes disponibles sur Spotify et Deezer. Pas encore celle de « L’homme des mille détours », elle arrive.
Retrouvez son roman L'homme des Mille Détours sur notre site
Young Adult, Quésaco ?
Qu’est-ce donc cette « nouvelle » tendance littéraire qui a conquis d’innombrables lecteurs, su toucher des personnes dont la lecture ne faisait pas forcément partie de leur quotidien et comment a-t-elle séduit le monde ?
Le Young Adult qui se traduit littéralement par « jeune adulte » n’est pas un genre, mais plutôt une catégorie de la littérature, car elle se nourrit de tous les genres existants. Adolescent ou adulte, tous deux ont leur place dans cet univers très éclectique ! C’est une porte vers le plaisir de la lecture.
Initialement, ce pan de la littérature s’adresse à un lectorat de jeunes adultes, au sens large du terme. C’est-à-dire, dès l’adolescence, jusqu’à trente ans. Nous
constatons qu’il attire également les plus matures d’entre nous. Objectivement, la catégorie Young Adult s’adapte à son public en lui proposant des mises en situation
qui lui ressemblent et/ou des personnages qui permettent aux lecteurs de s’y identifier d’une façon ou d’une autre. Qu’elle soit de nature fantastique ou réaliste, on
y trouve des caractéristiques qui reviennent indéniablement. En effet, cette littérature regroupe de nombreuses sous-catégories qui s’étendent sur énormément
de thématiques. Elle couvre le domaine de l’imaginaire, mais également celui d’un contenu initiatique accessible, passant par des combats contre le monde et contre
soi et favorisant une réflexion sur l’humanité et notre société. Son émergence a permis une quête qui transgresse les âges. Les lignes éditoriales
qui avaient été auparavant définies ont été bouleversées. Renversant la frontière d’âge entre les livres jeunesse et les livres « pour les grands », afin de proposer un
seuil intermédiaire et en faveur d’un public bien plus large.
L’émergence de cette nouvelle étiquette littéraire.
C’est à partir des années 90 que le terme Young Adult a commencé à être connu du public. Particulièrement avec la mise en lumière de la célèbre saga d’Harry Potter,
suivie par Twilight, Hunger Games, Divergente ou encore Nos étoiles contraires. Le succès de cette catégorie est tel qu’il dépasse le cadre littéraire. Beaucoup de dérivés ont vu le jour : au cinéma, sur le petit écran, mais également via des adaptations graphiques. Cette performance dure depuis une vingtaine d’années et actuellement, elle est à son apogée. Notamment depuis le confinement. Ce dernier a été un vecteur de ces lectures via les réseaux sociaux, qui jouent présentement un rôle extraordinaire dans les tendances littéraires et donc dans le milieu de l’édition. Booktok et Bookstagram ont aidé à remettre des ouvrages sur le devant de la scène et à amener des contrats de traduction sur la table. Les plus emblématiques s’inscrivent dans le genre contemporain, historique, thriller, dystopique, mais surtout fantastique.
"Si vous n’aimez pas lire,
c’est que vous n’avez pas trouvé le bon livre." J.K Rowling
Young Adult Contemporain
Du côté des francophones, Nine Gorman s’impose comme une des autrices françaises les plus prospères de sa génération. Elle est une des pionnières des youtubeuses
littéraires francophones, plus communément appelées booktubeuses. C’est en 2015 qu’elle entreprend d’écrire son premier roman Le Pacte d’Emma, faisant ses débuts sur la célèbre plateforme d’écriture Wattpad, qui a vu naître plusieurs best-sellers, pour se voir publiée en 2017 chez Albin Michel et en 2019 au Livre de Poche. Nine a
fait ses preuves, car ses écrits se vendent comme des petits pains. Que ce soit sa duologie La nuit où les étoiles se sont éteintes coécrite avec Marie Alhinho ou celle
d’Ashes falling for the Sky coécrite avec Mathieu Guibé, toutes deux vous feront pleurer dans les chaumières. Le préquel d’Ashes falling for the Sky, paru en janvier
2023 est aussi empreint d’émotions que le diptyque en question. Il s’agit d’une histoire touchante et bouleversante sur l’adolescence, les premières amours et une amitié émouvante. Cette dernière entre Zach et Ash n’était dans les tomes 1 et 2 qu’une entrée en matière à côté de celle qui vous happe dans Just wanna be your brother.
Si, comme nous, un livre vous marque beaucoup plus lorsqu’il a malmené votre petit coeur, Jennifer Niven ne vous est peut-être pas inconnue. Autrice américaine
du New York Times et de bestsellers internationaux, elle est surtout connue pour avoir écrit Tous nos jours parfaits, adapté en 2020 par Netflix. Traitant du suicide et de la maladie mentale, le récit serévèle bien plus sombre que le scénario qui reste tout aussi poignant. Inspirée d’une histoire vraie, Jennifer Niven a mis sur papier sa propre histoire. Celle d’une romance entre deux adolescents qui ne sont pas épargnés par la vie. Après avoir parlé de dépression en 2015, trois ans plus tard, Gallimard Jeunesse traduit également Les mille visages de notre histoire qui s’intéresse, cette fois, au surpoids et à la prosopagnosie. Aujourd’hui, L’été de tous les possibles, cette oeuvre authentique mettant en avant les thèmes de la famille, de l’amitié, des promesses qu’il est parfois difficile de tenir et de la sexualité, est disponible en poche depuis le mois de mai. Et si vous voulez découvrir et/ou retrouver la plume de Jennifer Niven, nous sommes heureux de vous annoncer la traduction de son tout dernier roman Ne pars pas sans moi (co-écrit avec David Levithan) qui verra le jour au mois de juin.
Vous avez aimé le film (paru en 2019) ou le livre Five Feet Apart de Rachael Lippincott et Mikki Daughtry ? Dans ce cas, vous allez certainement apprécier All This Time des mêmes auteurs. Le deuil, l’acceptation et la reconstruction sont les sujets amenés avec beaucoup de poésie dans cette histoire d’amour où le personnage principal est confronté à la réalité de sa fragilité et de ses doutes, mais aussi à une renaissance inattendue.
Young Adult Historique
Si je dois te trahir, de Ruta Sepetys, qui est sorti en mars, ne déroge pas à la règle de la qualité et du succès des autres romans de l’autrice. Connue pour nous avoir chamboulés avec Le sel de nos larmes et Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, le talent d’historienne de la romancière américaine revient nous en mettre plein la vue. Dans Le sel de nos larmes, nous étions face à un récit à quatre voix, celles de quatre jeunes faisant face à un naufrage qui a tué des milliers de personnes en 1945 et devant affronter une guerre dont l’histoire oublie les noms. Dans Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre, nous nous étions pris d’affection pour Lina, une jeune Lituanienne déportée en 1941 avec sa famille en Sibérie. Avec le soutien de sa mère et l’aide d’Andrius, dont elle tombe amoureuse, elle est prête à prendre tous les risques pour retrouver son père. Cette fois, dans Si je dois te trahir, Ruta Sepetys nous livre les secrets les plus glaçants de la dictature roumaine à l’ère de la guerre froide.
C’est la peur, la faim et le froid qui rythment le quotidien de Cristian. Le régime oppressant a anéanti tous ses espoirs. Nous sommes transportés dans ce questionnement d’un adolescent qui oscille entre soumission et rébellion. Cependant, fin 1989, un vent d’espoir souffle au sein de la population et il est décidé à se battre pour retrouver sa liberté.
Rappelez-vous, dans Anatomy Love Story, Dana Schwartz nous immergeait en 1817 dans une Écosse à l’atmosphère assez particulière
et macabre. Il y avait une certaine dénonciation de la condition féminine et une mise en lumière des enjeux éthiques de la science dans une ambiance gothique à la Mary Shelley. Bonne nouvelle ! Le tome 2 intitulé Immortality Love Story est enfin disponible !
Dans le cas où vous voudriez lire d’autres livres dans le même esprit, nous vous invitons grandement à découvrir The CorpseQueen, de Heather M. Herrman, qui comporte des similarités : une ambiance glauque, la misogynie sociétale de l’époque et plus précisément dans la médecine et des vols de cadavres pour l’étude.
Young Adult Thriller
Meurtre mode d’emploi, le tome 1, de Holly Jackson est un thriller Young Adult qui a beaucoup fait parler de lui. Sa forme narrative est originale ! L’autrice y mêle
journal de bord, compte rendu et narration classique. Rendant le tout très prenant et immersif. Dans cette saga, Pippa doit mener un travail de recherche
sur le sujet de son choix qui va l’amener à choisir d’enquêter sur une affaire classée qui date de cinq ans afin de prouver à tout le monde que Sal Singh, qui s’est
accusé du meurtre de sa petite amie est en réalité innocent. En tout cas, les fans de la duologie One of Us Is Lying de Karen M. McManus adorent ! Tandis
que Qui ment ?, le tome 1, a été adapté sur Netflix au mois de mars, Virée mortelle, le dernier livre de l’autrice n’attend plus que vous.
Nous les menteurs, de E.Lockhart, un suspense dramatique familial traduit en français pour la première fois en 2015 a vu ses ventes se multiplier ces dernières
années grâce au pouvoir des réseaux sociaux. Il s’agit d’un huis clos se déroulant sur une île privée au large du cap Cod avec des personnages qui nous mentent tout du long jusqu’au dénouement final. C’est pesant et enivrant. On nous dépeint une jeunesse dorée pour qui tout abasculé du jour au lendemain. Le préquel Famille de menteurs qui s’annonce encore plus prenant peut désormais faire partie de votre pile à lire.
Young Adult Fantasy
Pour le plus grand bonheur des lecteurs, ces dernières années, la diversité est beaucoup plus présente dans la littérature. En fantasy, beaucoup de chefsd’oeuvre
ont vu le jour. Notamment du côté de la culture asiatique. Plusieurs autrices telles que Samantha Shannon avec Le Prieuré de l’oranger, R. F. Kuang avec La
Guerre du pavot ou encore Shelley Parker-Chan avec Celle qui devint le soleil ont marqué les esprits. Depuis, de beaux projets Young Adult ont été traduits.
Jay Kristoff, connu pour Nevernight, Illuminae ou encore Aurora Squad a également publié La Guerre du lotus qui est une trilogie steampunk dans un monde digne du Japon médiéval, avec des créatures mythiques, de la magie, des samouraïs, des katanas et une technologie de pointe.
La Joueuse de cithare, de Joan He, se penche sur une autre partie de l’Asie. Dans cette réécriture féministe du conte chinois des Trois Royaumes, nous sommes plongés
dans un récit de guerre, surplombé d’intrigues politiques, de complots et de stratégies militaires. Ce tome 1 annonce une saga très prometteuse.
Parmi les traductions les plus attendues de 2023 se distingue Six Couronnes Écarlates, le tome 1, d’Elizabeth Lim, qui a, par ailleurs, écrit quelques Twisted Tales chez
Hachette Heroes. Entre autres, Réflexion, qui est une réécriture de Mulan. D’ailleurs, Six Couronnes Écarlates est aussi une réécriture de conte. Cependant, il s’agit cette
fois d’une interprétation du conte Les Cygnes Sauvages d’Andersen à laquelle l’autrice a ajouté des éléments de folklore, de légendes et de traditions chinoises et japonaises.
Si vous préférez vous lancer dans une saga plus courte, la duologie de La Fille de la Déesse de la Lune, de Sue Lynn Tan est pour vous ! Cette réécriture à la plume
onirique s’inspire du conte chinois Chang’e s’envole dans la Lune.
Young Adult Romantasy
Le terme ‘romantasy’ est une contraction des mots ‘romance’ et ‘fantasy’. Ce courant littéraire existe depuis une quinzaine d’années, mais s’affirme aujourd’hui
grâce aux réseaux sociaux. Ce phénomène très en vogue et en pleine insertion chez nous a déjà bien pu s’installer au-delà des frontières. Voici quelques incontournables du moment.
Vous avez lu tous les Twilight et ne parvenez pas à mettre la main sur quelque chose de similaire, voire d’encore plus plaisant ? Eh bien, nous vous conseillons de lire
la saga Assoiffés de Tracy Wolff. Si au contraire, vous avez peur de tomber sur une pâle copie du succès mondial de Stephenie Meyer, nous vous rassurons, Tracy Wolff
parvient à s’émanciper et à se démarquer grâce à une mythologie du vampire fraîchement revisitée.
Un livre objet magnifique pour une histoire superbe ! Le Pont des tempêtes, le tome 1, de Danielle L.Jensen est une combinaison parfaite entre une intrigue pleine d’action et très bien développée, une très douce romance qui prend son temps tout en nous faisant rêver et des personnages drôles et attachants. Lara est une héroïne forte et réaliste. Une héroïne qui admet ses erreurs et qui a un grand coeur.
Violet Made of Thorns est le premier roman de Gina Chen. C’est à la fois féerique et sombre. Un condensé d’une protagoniste ambitieuse aux dons de voyance qui
utilise ses visions à son avantage, un prince idéaliste et surtout maudit et un roi manipulateur. L’intrigue sort de l’ordinaire : chaque royaume a sa voyante pour aider
le roi. Dans ce cas-ci, Violet déforme les prophéties et manipule le peuple, selon ce que le roi lui demande. Cependant, ses mensonges ne passent pas inaperçus aux yeux de certains…
Belladonna, d’Adalyn Grace, qui a écrit la saga Le Trône des sept îles, nous comble enfin de bonheur avec cette traduction tant désirée par les lecteurs francophones !
Cette lecture vous emmènera dans un monde gothique d’inspiration victorienne, à la plume poétique, pour vivre une histoire romantique à travers Signa et la Mort elle même, qui sont des énigmes que nous apprenons à déchiffrer et à apprécier tout au long de l’histoire. Des personnages bien creusés dont il nous tarde de connaître l’évolution. De plus, l’enquête qui est mise en place maintient le rythme du récit et le dénouement est absolument inattendu.
Rencontre avec Patrick Bruel
CV EXPRESS
Artiste
• Nombre d’albums : 10 albums studio et 10 albums live
• Lieu de résidence : France
Patrick Bruel estime que la lecture est un symbole d’expression, de compréhension et de connaissance et qu’elle lui a donné le goût des mots. Il rend hommage aux instituteurs et institutrices, qui donnent les premières clés aux enfants pour entrer dans la vie et il scande au travers de son nouveau single L’instit le pouvoir de la transmission, transmission offerte par sa mère institutrice.
Elle disait qu'une main tachée d'encre Est une main qui n'tiendra pas d'arme
Les paroles de la chanson L’instit sont fortes et résonnent au coeur du monde du livre :
Elle leur parlait de tous les livres
Elle leur a appris toutes les lettres
Pour devenir des hommes libres
Et se fabriquer des fenêtres
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut changer une vie
Elle leur apprenait, voyez-vous
Qu'un livre peut être un ami
(Patrick Bruel, Paul Ecole, L’instit, 2022)
La magie de la musique opère et Patrick vit de nombreuses rencontres avec des élèves et des enseignants tant en France qu’en Belgique.
organisé dans le cadre de La Foire du Livre de Bruxelles et s’est rendu à l’Athénée Royal de Koekelberg dans le cadre du programme contre le décrochage scolaire « Une étoile, un destin » Il nous a aussi donné rendez-vous dans plusieurs boîtes à livres, même à Bruxelles, pour partager quelques coups de coeur et quelques surprises
#unlivrepeutchangerunevie Vous aussi, partagez les livres qui ont changé votre vie !
Retrouvez son drnier album sur notre site
Le Routard célèbre son demi-siècle
Le 26 avril 2023, le Routard est devenu quinquagénaire. Avec 55 millions d’exemplaires
vendus depuis la création de la plus grande rédaction touristique de France, le Routard a
su proposer des guides évoluant au fil des âges et offrant à la société de l’inspiration et un
accompagnement idéal pour découvrir le monde.
Là où tout a commencé…
À son retour d’un voyage documenté de deux mois et demi en Asie, Philippe Gloaguen, qui était encore un jeune étudiant en commerce rêvant de devenir journaliste,
soumet en 1972 son article « La Route des Indes » au magazine Actuel, dont le rédacteur en chef, Jean-François Bizot, qui le surnommait « le routard » lui souffle l’idée
d’un guide de voyage. Ce fut le déclic. En effet, son carnet de route débouche sur le premier Guide du Routard. D’abord refusé par dixneuf éditeurs, le guide paraît enfin
en 1973 via la - petite, mais visionnaire - maison d’édition Gedalge. L’ouvrage se démarquait déjà des autres qui étaient plus élitistes. Ce qui différait des guides de l’époque était cette perspective de voyage économe utilisant l’auto-stop comme moyen de déplacement et ayant recours à des logements à peu de frais. Le but était de partager des bons plans dans un livre de voyage d’un nouveau genre, afin d’offrir des expériences accessibles à tous et de se rapprocher des lecteurs en répondant aux besoins de la société. Malheureusement, deux ans plus tard, la maison d’édition finit par mettre la clé sous la porte suite au décès tragique de l’éditeur. Par la suite, le cofondateur du Routard se rend à un colloque d’éditeurs de guides touristiques pour exprimer son mécontentement face aux nombreux refus qu’il a essuyés. Gérald Gassiot-Talabot, le patron des Guides Bleus chez Hachette, se montre intéressé en rétorquant qu’il ne se sentait pas concerné par son discours étant donné que le Routard ne s’était jamais présenté à lui. Ainsi débute l’alliance de toute une vie ! En 1975, à l’ère où le voyage se démocratise, Hachette publie Le Guide du Routard qui se fait une place sur le marché en embrassant une vision plus humaniste du voyage, focalisé sur le respect et les rencontres pour un minimum de dépenses.
Le logo emblématique de la marque, qui est reconnaissable entre mille, a été initié par le dessinateur Jean Solé, un ami de Philippe Gloaguen, dont il s’est inspiré pour incarner le personnage du globe-trotteur en sac à dos. Un symbole de liberté, d’indépendance et d’émancipation du voyage qui, après nous avoir conquis, n’a cessé de nous séduire. En 2001, les couvertures subissent un rafraîchissement en paraissant avec une photo de la destination en question, en plus du mythique insigne.
Un incontournable compagnon de voyage
En 1990, les chiffres parlent déjà d’eux-mêmes : les ventes sont estimées à plus d’un million par an. Tandis que ce développement éditorial se transforme en phénomène de société, les destinations se multiplient et l’équipe s’agrandit. Cette dernière n’hésite pas à s’engager contre le racisme, pour l’écologie et la lutte contre le SIDA, en intégrant des textes soutenant des causes et des combats dont elle se sent proche. Entre autres, Amnesty International, Greenpeace, Médecins du Monde,…
En 1994, la collection célèbre ses vingt ans en gagnant sa première place de guide touristique en France, en Belgique et en Suisse avec plus de cinquante-quatre
titres. De fil en aiguille, Le Routard devient une marque déposée à laquelle on s’intéresse beaucoup et qui voit naître des produits dérivés. Mais le nouveau millénaire est surtout marqué par une révolution technologique dont le Routard tire profit en mettant sur pied un portail de voyages sur internet qui recense six millions de visiteurs par mois à ce jour. Devenu une institution humaniste, le Routard entreprend, en 2003, des actions et des engagements sociaux et écologiques en ouvrant,
entre autres, une école pour les enfants des rues au Cambodge et en dévoilant, l’année suivante, la première édition des « Trophées du Routard », qui encourage des projets de solidarité en récompensant des actions humanitaires. Dans un esprit d’amélioration de la société, le « Tourisme durable », un ouvrage didactique proposant des ressources diverses et variées pour un tourisme plus responsable, paraît en 2008. Et pour continuer le combat de la protection de l’environnement, tous les guides, depuis 2019, sont munis d’une rubrique « Pas de côté » comportant des conseils pour voyager plus vert.
La liberté !
Le Routard a toujours prôné la liberté, l’indépendance, la découverte, les valeurs humaines et l’écologie. La collection a su se développer à travers les générations
et les tendances sans pour autant perdre son identité. L’équipe de 120 collaborateurs, qui édite 2,5 millions d’exemplaires chaque année y a toujours veillé. 150 titres plus tard, elle a su innover en offrant différents supports et projets tout en restant fidèle à ses valeurs. Des valeurs qui ont donné naissance aux guides de voyages, à des beaux livres, aux guides de conversation, ainsi qu’à un magazine publié quatre fois par an.
Une diversification au fil des ans
Le Routard n’est jamais à court d’idées. Entre les guides de camping, les guides du terroir, le Routard à vélo et les éditions spéciales, la collection n’a pas fini de nous
surprendre. En 2005, les guides de conversation se sont doucement fait une place. Deux ans plus tard, le Routard propose d’enrichir le catalogue avec « G’palémo », qui permet de se faire comprendre lorsque nos connaissances de la langue du pays que l’on visite sont inexistantes. Parmi les beaux livres, le Routard offre une palette de destinations à vous faire rêver. Des plus beaux coups de coeurs aux voyages les plus insolites, les plus marquants ont été composés pour célébrer des étapes importantes. Pour ses 30 ans, en 2003, un collector regroupant 30 destinations coups de coeur a été publié. En 2013, l’album des 40 ans, qui réunit 1200 coups
de coeur, a eu un tel succès qu’une édition centrée sur la France a suivi. Dans la même lignée, « 52 weekends en Europe » a vu le jour en 2016. Et l’année suivante, le Routard a publié sa bible « Voyages », une magnifique encyclopédie du voyageur. Le dernier en date, intitulé « Les 50 voyages à faire dans sa vie », a été élaboré en lien avec les destinations les plus consultées du site web. Afin de compléter sa collection pleine de variétés, le Routard s’est lancé, en 2021, dans une publication d’un magazine trimestriel consacré au voyage, dans lequel toute l’équipe rédactionnelle partage ses coups de coeur. Un rendez-vous qui permet de faire découvrir aux
lecteurs des endroits incroyables à travers des reportages, des rencontres et des anecdotes.
L’avenir
Les deux années de pandémie que nous avons vécues ont durement affecté beaucoup de secteurs. Notamment celui du voyage qui n’a pas pu reprendre de goulée d’oxygène entre le covid et la crise du papier, qui a impacté le milieu de l’édition. Alors que les prix grimpent, le Routard a tenu à rester raisonnable. En trois ans, le prix s’est vu accroître d’un euro en moyenne seulement. Forcément, après ces quelques années qui ont mis le monde sur pause et qui ont vu les prix augmenter de
manière générale, il y a eu pas mal de changement au niveau des gens et de leur rapport au voyage. D’une part, nous avons une cadence aérienne plus prudente et donc moins présente, qui engendre une augmentation parfois colossale des prix proposés. D’autre part, suite à cette coupure d’évasion, les voyageurs sont bien plus nombreux. Selon Philippe Gloaguen, le tout est de viser des destinations ayant un niveau de vie moins élevé. Afin de compenser l’augmentation des prix
des billets, il est plus judicieux de s’orienter vers des pays comme la Turquie, l’Espagne, le Maroc, la Tunisie ou encore la Grèce, où le coût de la vie est beaucoup plus abordable. Ce sont des endroits magnifiques et beaucoup moins chers. En effet, la livre turque a perdu 80 % de sa valeur, la principauté des Asturies et la région de la Galice en Espagne du Nord sont des coins magnifiques et authentiques qui ne voient pas beaucoup de touristes et la Grèce qui a connu une crise quinze ans auparavant, se relève tout doucement, tout en ayant encore un niveau de vie moins conséquent qu’en Belgique. Néanmoins, une chose n’a pas changé. Il s’agit de la fréquence des déplacements de Philippe Gloaguen. Toujours accompagné, celui-ci voyage plus ou moins neuf jours toutes les cinq semaines.
Chaque voyage lui a laissé de bons souvenirs. Même les mésaventures en sont devenues. Le secret d’un beau voyage, c’est de partir avec la personne que l’on aime. Peu importe la destination, être bien entouré est la clé.
Soufflant sa 73e bougie, le cocréateur du guide est confiant pour l’avenir. Le Routard sera entre de bonnes mains, quoi qu’il arrive ! En effet, Gavin’s Clemente Ruiz, son
secrétaire général actuel, qui a débuté en tant que stagiaire en 1999, promet d’être un successeur accompli. Le pionnier de cette collection et l’auteur de multiples romans partagent la même vision d’évolution et l’amour du voyage. D’ici là, de nombreux projets sont en cours de préparation. Avant de quitter l’équipe du Routard, Philippe Gloaguen aimerait fouler le sol du site historique Al-‘Ula. En plein coeur du désert du nordouest de l’Arabie Saoudite, ce site est le premier du royaume classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette destination qui était autrefois habitée par des nomades, est un héritage d’une civilisation vieille de 7000 ans regorgeant d’anciennes tombes, de formations rocheuses et de canyons naturels spectaculaires. De surcroît, les scénaristes des Tuches, qui sont des lecteurs et des passionnés du Routard, ont prévu de produire un film en lien avec le Routard via StudioCanal. Pour cela, ils ont démarché Philippe Gloaguen, pour lui faire part de cette comédie pleine d’aventures mettant en scène un jeune rédacteur du Routard qui est envoyé au Maroc et qui se retrouve en quête de voleurs d’un parchemin sacré, tout en tombant amoureux de la jeune guide marocaine qui lui prête main-forte. Le projet serait en cours de production et sortirait en salle en 2024. Il se pourrait que Philippe Gloaguen y fasse une brève apparition et que les locaux de la collection fassent de même…
Pour célébrer les 50 ans du Routard, le hibou Club endosse son sac à dos !
Rencontre avec Anthony Passeron
Prix Première 2023 avec les enfants endormis
Dans ce premier roman, Anthony Passeron tente de dénouer le drame vécu par ses parents et ses grands-parents en nous plongeant dans les souvenirs de son enfance. Porté par des confidences emplies d’émotions, l’auteur s’interroge, d’une part, sur son passé familial et l’arrivée du sida dans ce dernier, d’autre part, nous sommes entraînés dans une quête relatant l’investigation menée par les médecins pour éradiquer ce virus.
Quel a été le déclencheur pour écrire cette histoire ?
Les membres de ma famille ne sont jamais parvenus à raconter eux-mêmes cette histoire. Cette absence de narration me semblait témoigner d'un malaise. Mes parents et mes grands-parents n'ont sans doute pas trouvé les mots pour surmonter les stigmates de cette histoire : la honte et le chagrin. Je me suis dit que c'était peut-être à la génération suivante, en l'occurrence celle à laquelle j'appartiens, d'écrire le roman de cette histoire qui s'est joué dans tant de familles.
L’histoire se passant dans votre famille, comment avez-vous vécu l’écriture de ce roman ?
Bien qu'il s'agisse en grande partie de l'histoire de ma famille, il fallait avoir l'humilité du roman. D'abord parce que la vérité n'est plus disponible, certains membres de la famille ne souhaitent pas parler, d'autres sont morts. Il était évident de faire appel à une part de fiction pour organiser les souvenirs dont j'avais hérité. Ils constituaient une sorte de "roman familial premier". J'ai tâché de fondre ces souvenirs dans le "roman national" autour du VIH/sida en y ajoutant ce qui s'est joué dans d'autres familles ayant des histoires relativement similaires. C'est donc avec une certaine distance que j'ai travaillé, en me disant que je ne parlais pas seulement pour ma famille, mais pour toutes les autres.
Comment vivez-vous le fait d’avoir gagné le Prix Première ? Est-ce que cela a changé quelque chose dans votre carrière d’auteur ?
C'est mon premier prix hors de France et en plus un prix remis par un jury de lecteurs. C'est une double satisfaction. D'abord parce que je voulais que cette histoire sorte des frontières françaises, car il me semblait qu'elle s'était jouée bien au-delà et notamment en Belgique. Enfin parce que les jurés que j'ai eu l'occasion de rencontrer lors de la remise du prix sont des lecteurs au sens le plus large du terme, c'est-à-dire ceux à qui est destiné ce livre. À ce titre, je tiens à remercier tous les lecteurs, libraires et journalistes belges que j'ai eu l'occasion de rencontrer pour des échanges passionnants grâce à ce prix.
Avez-vous de nouveaux projets ? Envisagez-vous d’écrire un autre roman ?
Je travaille à des adaptations des Enfants endormis sous d'autres formats et j'ai effectivement deux autres projets d'écriture qui vont certainement m'occuper pendant de longs mois. C'est une chance d'avoir déjà des envies d'écrire d'autres romans, car c'est un formidable moteur.
Retrouvez Les enfants endormis sur notre site
Interview croisée Clarence Pitz & Dominique Van Cotthem
Interview croisée Clarence Pitz & Dominique Van Cotthem
Comment avez-vous vécu le fait d’être lauréate du prix de l’auteur belge Club ?
Clarence Pitz: L’annonce a été pour moi une véritable surprise. J’étais heureuse et fière comme un paon d’avoir été sélectionnée, mais je n’imaginais pas du tout devenir LA grande lauréate ! Je vis donc un rêve éveillé. Partager ce bonheur avec Dominique Van Cotthem est la cerise sur le gâteau. C’est une femme talentueuse que j’apprécie énormément.
Dominique Van Cotthem: J’étais déjà honorée qu’Adèle figure parmi les six romans finalistes, vu la qualité des autres ouvrages. Quand j’ai appris que j’étais lauréate, ce fut tout d’abord une explosion de joie suivie d’une intense émotion. Je n’arrivais pas à y croire. Aujourd’hui encore, la semelle de mes chaussures ne touche toujours pas le sol.
Cela ne fait que quelques semaines que vous avez reçu le prix de l’auteur Belge Club, est-ce que cela a déjà changé quelque chose pour vous en tant qu’auteure ?
D.V : Un Prix littéraire change la vie d’un auteur. Non seulement c’est une belle mise en lumière de son livre, mais surtout, c’est une reconnaissance qui donne confiance. Le jury du Prix Club est constitué de lecteurs issus de différents horizons, leurs retours m’ont touchée en plein cœur. J’ai reçu leurs impressions comme des cadeaux. Assurément, le Prix de l’auteur belge a changé ma vie d’auteure. Plus que jamais je veux me consacrer à l’écriture.
C.P : Ce prix est une reconnaissance énorme. Grâce à lui, je réalise vraiment que je suis auteure et que mes livres plaisent aux lecteurs. Il me donne une énergie folle pour travailler et poursuivre mon petit bonhomme de chemin dans le grand paysage littéraire. Malgré tout, je garde les pieds sur terre et je continue à me remettre en question en permanence. Le doute est mon moteur. Il me rappelle que rien n’est acquis et que je ne dois pas me reposer sur mes lauriers.
Comment avez-vous vécu l’écriture de ce roman lauréat ?
D.V : Le roman Adèle a une histoire. Il est né d’une photographie, celle de la couverture du livre, et d’une nouvelle que j’avais écrite pour participer à un concours. En achevant le texte, j’étais bouleversée par cette femme sous emprise. J’ai éprouvé le besoin de raconter de bout en bout la vie d’Adèle, le schéma de la manipulation, le jugement facile à l’égard des victimes et la minimisation des actes commis par les bourreaux. Durant les mois d’écriture, Adèle était près de moi. C’est particulier la relation qui s’établit entre un auteur et ses personnages. Certains passages ont été difficiles à rédiger, l’émotion était forte. J’ai parfois repoussé la rédaction d’un chapitre, le temps d’accepter son contenu. Là encore, aussi étrange que cela puisse paraître, un auteur ne choisit pas toujours la direction que prend son récit. Lorsque j’ai posé le point final, une impression de séparation m’a envahie et j’étais déjà en manque de ces personnages.
C. P : L’écriture de ce roman a été très intense émotionnellement. Nous étions en pleine crise sanitaire et le contexte était plus que compliqué. J’ai profité d’une longue période de vacances « confinées » pour écrire quatorze heures par jour. Quatorze heures pendant lesquelles je me suis plongée entièrement dans la peau de mes personnages. Surtout dans celle d’Anja. J’ai pleuré et souffert avec elle. Elle m’a bouleversée. Je n’avais jamais rien ressenti d’aussi fort en écrivant.
Que pouvez-vous dire de votre roman aux lecteur·rice·s qui hésitent à le lire ?
D.V : Quoi, vous hésitez !? Ce roman a reçu le Prix de l’auteur belge Club, alors foncez !
Plus sérieusement, je dirais qu’il n’y a aucun risque à lire un livre, sauf celui de s’évader du quotidien. Avec Adèle, vous voyagerez dans l’Histoire, vous embarquerez à bord du Normandie, vous cultiverez la vigne, vous dégusterez un délicieux Chardonnay, vous découvrirez la région de Mons, vous mènerez la vie de château, vous tenterez de résoudre une enquête policière et vous rencontrerez des personnages inoubliables.
C.P : Je leur dirais qu’à travers la lecture de « Meurs, mon ange » je les ferai voyager loin, en Indonésie, dans des paysages de rêve, exotiques et luxuriants. Mais que je les emmènerai aussi dans les profondeurs de la noirceur humaine. Et comme j’ai respecté tous les codes.
Parlez-nous de votre ‘belgitude’
C.P : Comme beaucoup de belges, je déteste me prendre au sérieux et je fais preuve de beaucoup d’autodérision. Je cultive mon « petit » accent bruxellois et j’utilise des belgicismes. J’adore mon pays, son esprit cool et multiculturel, la poésie et la sincérité de Brel, le surréalisme de Magritte, le côté décalé de Poelvoorde et le goût trop sucré des cuberdons. J’aime les tons froids de la Mer du Nord en hiver, me promener dans le Parc du Cinquantenaire quand il fait beau et l’odeur écœurante des gaufres dans les rues du centre de Bruxelles.
D.V : Je suis belge et fière de l’être ! Ceci explique que la majorité de mes histoires se situe en Belgique, avec une prédilection pour Liège, ma ville natale. J’aime notre simplicité, notre autodérision, notre humour décalé et notre chaleur humaine inégalable. C’est pourquoi obtenir ce Prix compte énormément à mes yeux.
Quels sont vos projets à venir ? Un prochain roman est-il déjà en cours d’écriture ?
C.P : Mon quatrième roman est entre les mains de mes éditeurs depuis début avril. Je ne peux pas encore en divulguer le titre, mais je peux vous dévoiler qu’il s’agira une nouvelle fois d’un thriller, qu’il vous plongera au cœur de l’Afrique et qu’il sortira au mois d’octobre. Je suis impatiente de le faire découvrir aux lecteurs. J’espère qu’il leur plaira autant que « Meurs, mon ange ». En attendant, je réfléchis déjà au thème et au scénario de mon cinquième roman. Mon cerveau est en ébullition créative constante.
D.V : Les projets se bousculent dans ma tête, ce n’est donc pas l’inspiration qui me manque, mais le temps. Actuellement j’écris un nouveau roman qui, si tout se passe bien, sortira en automne 2024. Il est trop tôt pour en parler, mais je peux déjà vous dire que cette histoire touchera tout particulièrement les lecteurs belges.
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Adeline Dieudonné
Âge : 40 ans
Ville : Bruxelles
Ce que j’adore lire : De tout, essais, littérature.
Mon coup de cœur du moment : Champion de Maria Pourchet
Mon livre de chevet : Il faut qu’on parle de Kevin de Lionel Shriver
Le livre qui m’a le plus touché ? Des souris et des hommes de Steinbeck
Le livre que j’aimerai que l’on m’offre ? Le prochain roman de Thomas Gunzig
Le livre que j’aimerai offrir en cadeau ? Pas dans le cul aujourd’hui de Jana Cerna (mais je ne sais pas à qui)
Vous avez remporté de nombreux prix, est-ce que cela a marqué un tournant dans votre carrière ? Oui, bien sûr. Le plus émouvant de tous étant sans doute le tout premier, le Grand Prix de la nouvelle de la fédération Wallonie-Bruxelles.
Vous avez remporté de nombreux prix, est-ce que cela a marqué un tournant dans votre carrière ? Oui, bien sûr. Le plus émouvant de tous étant sans doute le tout premier, le Grand Prix de la nouvelle de la fédération Wallonie-Bruxelles.
Vous attendiez-vous au succès et à la traduction dans plus de 20 langues de votre roman La vraie vie ? Est-ce que ce succès littéraire à changer quelque chose dans votre projet de vie ?
Non, évidemment, je ne m’y attendais pas. Quand on écrit son premier roman, on ose à peine espérer qu’il trouve un éditeur. Sur 50 manuscrits reçus, les éditeurs en publient 1 en moyenne. Et sur les 500 romans publiés en rentrée littéraire de septembre, seuls une dizaine connaîtront un destin exceptionnel. Les chances de succès sont extrêmement faibles.
Et oui le succès a complètement changé ma vie, il m’a mise en sécurité matérielle pour quelques années et il me permet d’être écoutée par les éditeurs, les producteurs. Aujourd’hui je sais que si j’ai un manuscrit ou un scénario, il y a de fortes chances qu’il trouve preneur. Je peux travailler en ayant l’assurance d’être publiée, c’est énorme.
Reste est totalement différent de Kérozène et de la Vraie vie, vous vouliez changer de registre ? Non, je n’ai pas de volonté particulière au moment de commencer à écrire. J’ai une situation en tête et je vois où elle me mène, où vont mes personnages. Mon écriture est nourrie par mes obsessions du moment, par mes angoisses, mes questionnements. Ce roman parle d’amour, il allait forcément être plus doux que ce que j’ai fait précédemment.
Comment a germé la trame de l’histoire ? Avez-vous un processus d’écriture ?
J’ai une situation de départ, ici c’était cette femme qui se retrouve au bord d’un lac de montagne avec le corps de son amant qui vient de se noyer. Comme leur couple est illégitime, elle sait que si elle appelle les secours on va lui prendre l’homme qu’elle aime et que son deuil n’aura pas d’existence sociale. Alors elle décide de le garder près d’elle et se met à écrire à l’épouse légitime.
Je n’ai pas de processus en tant que tel. Je mets de la musique dans mon casque et je laisse l’histoire m’emmener, ce qui me vaut parfois de grands moments d’angoisse, des blocages, des impasses. Il faut alors continuer d’écrire quoi qu’il en coûte pour les traverser.
Vous écrivez, décrivez des mots d’amour (notamment dans la lettre) sont-ils inspirés ou rêvés ? J’écris avec ce que j’ai, mon vécu, mes expériences ou celles qu’on m’a rapportées. Il y a une part de projection de ce que je voudrais vivre, ou de ce que je voudrais avoir vécu, et une part de ce qui est réellement advenu.
Mention spéciale pour la playlist, on adore (et on en redemande 😇) a quand une autre ?
Merci ! J’ai adoré utiliser la musique pour tisser la trame, la lier intimement au récit. Il n’est pas impossible que je réutilise ce procédé à l’avenir…
Quel personnage de vos romans vous ressemble le plus et pourquoi ?
L’héroïne de Reste, sans aucun doute. C’est une femme de 40 ans, qui fait le bilan de sa vie amoureuse, se demande comment son ancrage social, familial, culturel l’a façonnée, comment le #metoo a changé son regard, a révélé sous un jour nouveau ses expériences passées. Toutes ces questions me traversent, j’ai été particulièrement puiser dans mes ressources personnelles pour ce roman. Ce n’est pas de l’autofiction pour autant, et je trouve justement intéressant de créer cette distance, à travers la fiction, qui permet de se voir et de se comprendre mieux.
Quels sont vos projets à court et moyen termes ? (Dans le monde des livres ou autre)
Je ne sais pas. J’ai envie de me concentrer sur le roman. J’ai accepté beaucoup de propositions de travail ces dernières années, trop heureuse d’avoir enfin des sollicitations professionnelles. Mais là je voudrais me recentrer un peu. Il y a l’adaptation de La Vraie Vie au cinéma qui devrait voir le jour dans les prochains mois, et j’ai également co-écrit un scénario de long-métrage avec Thomas Gunzig, Le Ventre Idéal, qui devrait être produit également dans les prochains mois.
Y-a-t-il déjà un prochain roman en cours d’écriture ?
Non, je reprends un peu mon souffle avant de me replonger dans l’écriture.
Quels sont les thèmes sur lesquels vous voudriez écrire ?
Je reste obsédée par les effondrements à venir, ça fait des années que je veux écrire là-dessus, mais je ne trouve pas l’angle pour l’instant.
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Clarisse Sabard
Âge : 38 ans (beaucoup moins dans l'esprit)
Ville : Angers
Le livre qui m’a le plus touchée ? Beignets de Tomates Vertes, de Fannie Flagg. C'est une belle histoire d'amitié au coeur de l'Amérique des années 30, je pleure à chaque fois.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre ? Le dernier roman de Stephen King, dont je suis une inconditionnelle lectrice (puisque c'est bientôt Noël, j'en profite ;-) )
Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ? J'ai récemment dévoré la trilogie de Maude Mihami, Les dix voeux d'Alfred. C'est typiquement le genre de romans que j'aime offrir car c'est à la fois drôle, tendre, authentique et émouvant.
Mon plaisir coupable ? Un seul, vraiment ? Alors là, comme ça, je dirais un bon bain chaud avec un livre pour me tenir compagnie. Un plaisir que je m'octroie la plupart du temps quand je suis en déplacement, car je n'ai pas de baignoire chez moi.
Mon coup de coeur du moment ? Je ne vais pas être très originale, mais j'écoute en boucle le dernier album de Taylor Swift. Et j'ai aussi récemment découvert les mochis, de délicieuses pâtisseries japonaises fourrées à la pâte de haricot rouge. Un régal !
Mon livre de chevet ? Consuelo, de George Sand. Un roman que j'ai dévoré pour la première fois à dix-huit ans, une grande destinée de femme à travers l'Europe du XVIIIe siècle que j'aime relire de temps en temps.
Ma devise ? Il n'y a pas de honte à préférer le bonheur. J'ai fait de cette phrase d'Albert Camus mon mantra personnel.
Mettre votre imagination à plat et combiner vos mots avec le fruit de vos recherches vous passionne depuis toujours. Quel métier exerceriez-vous si vous n’aviez jamaisosé envoyer ce premier manuscrit à Charleston ?
J’ai toujours été attirée par les livres, même si jamais je n’aurais osé penser vivre un jour de ma plume. Avant de me lancer, je travaillais dans la vente, dans l’optique d’ouvrir un jour ma propre librairie. Alors qui sait, peut-être serais-je libraire à l’heure actuelle ?
L’écriture est un travail minutieux, mais tellement plaisant. Est-il déjà arrivé que votre activité finisse par déborder et vous accaparer plus que prévu ? Comment vous
organisez-vous ?
Oui, bien sûr qu’à un moment ou un autre, l’écriture finit par déborder sur le reste. J’essaie d’être organisée au maximum en me fixant des objectifs d’écriture au quotidien, mais il peut y avoir des imprévus. En règle générale, j’écris quand mon fils est à l’école, c’est ma façon de « me rendre au bureau » et surtout de me discipliner. Mais lorsque j’arrive en fin de roman, les derniers jours, je peux taper sur mon clavier jusqu’à trois ou quatre heures du matin. C’est un rythme très intense !
Avez-vous d’autres projets à côté de l’écriture ?
J’ai envie de consacrer plus de temps aux voyages. Angleterre, États-Unis, Irlande… Je ne manque pas d’idées quant aux prochaines destinations. Les voyages contribuent à nourrir mon imagination, et depuis la pandémie de covid, le besoin d’évasion est très présent. Dans un tout autre registre, j’ai également le projet
d’acheter une maison en Anjou, la région dans laquelle je vis depuis un an et demi.
Quel type de roman préférez-vous écrire, les romans de Noël ou les romans historiques ? Quelles sont les différences de méthodologie de travail ?
Les deux se complètent et m'apportent autant de plaisir, je serais bien incapable de choisir. J’aime me consacrer aux romans historiques car ils me permettent d’explorer pas mal de pistes et d’apprendre des choses que je peux ensuite transmettre à mes lecteurs et lectrices. Quant à mes romans de Noël, ils sont une manière de souffler et de me détendre entre deux projets plus « lourds ». La méthodologie n’est donc pas la même puisque mes comédies de fin d’année ne nécessitent aucune recherche d’un point de vue historique. Ce sont presque des vacances pour moi.
Dans vos romans de Noël, nous retrouvons des personnages hauts en couleur, mais également touchants. Nous rions, mais nous sommes aussi saisis d’émotions, car
vous abordez des sujets plus sérieux qui peuvent toucher n’importe lequel d’entre nous. Comment arrivez-vous à trouver cet équilibre entre les situations amusantes et
celles qui sont sérieuses ?
Je m’inspire de la vie réelle, tout simplement. Je fais partie de ces personnes optimistes par choix, parce que trop conscientes des dures réalités que nous sommes amenés à affronter au quotidien. Alors autant le faire avec le sourire, c’est en tout cas le message que je m’efforce de faire passer à travers ces romans.
L’on dit des auteurs qu’une partie d’eux se retrouve dans leurs personnages. Quel est celui sur lequel vous avez le plus déteint ? Le personnage en qui vous pensez avoir
insufflé le plus de votre personne ?
Je ne pense pas qu’il y ait un personnage qui me ressemble plus qu’un autre. Disons qu’il y a peut-être un petit bout de moi en chacun d’entre eux, et un petit bout de chacun d’entre eux en moi.
Vallenot est le village que nous retrouvons dans chacun de vos romans de Noël. Un village inspiré d’un endroit existant. Comment vous est venue cette idée d’explorer
la vie de différents personnages dans un lieu que vous nous avez si bien vendu que l’on voudrait aller y boire du lait de poule ?
Merci pour le compliment ! Au départ, je n’avais pas imaginé qu’il y aurait plusieurs romans se déroulant dans ce village. L’idée m’est venue alors que j’écrivais le chapitre du premier tome, La vie est belle et drôle à la fois. Je ne pouvais pas quitter mes personnages et cette ambiance comme si de rien n’était. J’ai alors
pensé à certaines séries américaines, comme Les Chroniques de Virgin River ou les romans de Kristan Higgins et Debbie Macomber, qui font évoluer différents personnages dans ce genre de petites villes chaleureuses où tout le monde se connaît. Je me suis dit : pourquoi pas ? Les retours enthousiastes de mes lecteurs m’ont
vite confortée dans ce choix.
Quel livre recommanderiez-vous chaudement à vos lecteurs pour un super moment cocooning en cette période automnale ? Et que lisez-vous en ce moment ?
Je suis très fan de l’ambiance cocooning des romans de Debbie Macomber. Ils sont parfois dignes d’un téléfilm, mais ça fait du bien. Tous les ingrédients sont réunis pour nous donner envie de nous plonger dans ses intrigues, avec un bon chocolat chaud. Pour ma part, en ce moment je suis plongée dans un roman paru il y a quelques années, Le Cirque des rêves, d'Erin Morgenstern. L’univers est aux antipodes de ce que j’écris, puisque le roman se déroule à Londres, à la fin du XIXe siècle, et
contient une certaine part de fantastique. Le soir, après une journée d’écriture, j’ai besoin de m’évader avec quelque chose de complètement différent.
Photo : (c) Guillaume Poli
Retrouvez son roman Sous un ciel étoilé sur notre site
1 Jour au sein du magasin Club de Drogenbos
Afin de vous fournir les meilleurs conseils de lecture et en papeterie,
Alexis, manager du magasin Club de Drogenbos, et son équipe
se font un plaisir de vous accueillir du lundi au samedi.
Les maîtres-mots de l’équipe ? La polyvalence et le service.
Chacun-e doit en effet pouvoir effectuer toutes les tâches liées au fonctionnement quotidien du magasin.
9 : 30 C’est le début de la journée pour les collaborateurs qui travaillent en magasin. Parmi les premières tâches à eff ectuer, il y a l’installation des caisses, la réception et l’installation de la presse ainsi que la gestion des retours des magazines et des journaux invendus. Tout ceci doit avoir lieu avant 10:00, heure d’ouverture du magasin.
10 : 00 Le magasin ouvre ses portes et très rapidement, un camion arrive avec la livraison du jour. S’ensuit la réception de la marchandise, librairie ou papeterie, arrivant sur des palettes ou dans des rolls. Les collaborateurs doivent par la suite la déballer et la trier afin de séparer les commandes des clients des marchandises qui seront mises en vente directement en magasin. Toute la marchandise à destination du magasin doit alors être mise en rayon et rangée convenablement.
Tout au long de la journée En fonction du flux des clients, depuis l’ouverture jusqu’à la fermeture du magasin, Alexis et ses collaborateurs effectuent de nombreuses tâches diverses et variées telles que vous accueillir, vous conseiller, passer des commandes pour des livres ou articles qui ne sont pas disponibles en magasin ou encore réaliser des emballages cadeaux qui raviront vos proches. Une des tâches les plus stimulantes dans la journée est la recherche d’ouvrages qui sortent de l’ordinaire et qui pourront vous satisfaire. C’est en effet toujours très gratifiant de conseiller un client et qu’il soit convaincu du choix après sa lecture. En période de rentrée scolaire, depuis le mois d’août jusqu’au mois de septembre inclus, l’équipe se charge également de préparer des listes de fournitures scolaires. Aux clients
présents en magasin s’additionnent les clients optant pour le click & collect sur notre site ou ceux qui nous déposent leur liste de fournitures à préparer. Nos
collaborateurs mettent tout en oeuvre pour répondre aux demandes omnicanales.
18:15 Toute l’équipe du jour commence à préparer la fermeture du magasin en précomptant les caisses afin d’anticiper au mieux la fermeture du jour. Une fois les derniers clients servis et sortis du magasin, l’équipe clôture la journée en suivant les procédures informatiques et se donne rendez-vous le lendemain.
Rencontre avec Arnaud Delvenne
Arnaud Delvenne est un chef de 36 ans, venant de Xhendremael (province de Liège). Candidat a la saison 13 de top Chef en 2022 il a commencé sa carrière comme serveur au restaurant "Menta e Rosmarino'" avant de devenir assistant manager chez "Quick'". Il fut ensuite cuisiné en prison. En 2013, il ouvre son premier restaurant L'Atelier du goût (depuis fermé) puis chef restaurant Le Moment et ensuite chef exécutif du groupe Van der Valk dans la région liégeoise. En mars 2022, il ouvre son second restaurant d’inspiration italienne, à Liège, Le Nono. C’est le premier candidat belge dans l'histoire du concours à être parvenu jusqu'à la grande finale de Top Chef.
Tu ouvres ton livre de recettes avec une playlist et tu dis que cuisine rime avec musique, mais quelle est la place de la lecture dans ta vie ?
Je lis un peu des choses totalement hétéroclites, parce que quand je ne sais pas quelque chose, je me renseigne pour ne pas passer pour un idiot en société. Donc je lis vraiment de tout. Ça passe par des BD, des livres de cuisine, des livres de bricolage… J’aime bien aussi tout ce qui donne une bonne énergie, par exemple le dictionnaire du positif, j'aime bien les petites phrases que chacun peut interpréter comme il veut.
Je lis aussi la presse, ça passe du Soir Mag au Vif L'Express. Je lis vraiment beaucoup de choses, mais j'ai du mal à me mettre dans un roman. Je préfère les choses qui sont véritables, les livres avec une vraie histoire, biographie, documentaire ou alors je suis très fleur bleue.
Est-ce que tu as 3 coups de cœur qui auraient changé ta vie ou qui t'ont marqué ?
Ce sont des livres de cuisine. Le premier livre de cuisine que j'ai reçu, c'était le Larousse, le Petit Larousse de la cuisine, donc je pense que ça me suit depuis des années. Il y a aussi le Petit livre d’Escoffier avec tout le lexique de la cuisine. Le dernier que je me suis acheté et qui m’a porté chance dans Top Chef c'était Ne jamais faire confiance à un chef italien trop mince, il se trouve dans mon restaurant, placé à l’entrée : quand les gens rentrent, ils le voient.
Et évidemment le mien ! Celui-là, il a changé ma vie. Je voulais un livre de cuisine différent. Je trouve que les livres de cuisine, souvent, c'est assez droit, moi je voulais un truc un peu plus dynamique et que tu puisses utiliser et salir sans te dire « Ah non, je l'ai payé 300 balles et j'ai mis une tache de graisse dessus ! ».
Quels sont tes plus grands apprentissages dans l'expérience Top Chef ?
C'était écouter les autres, parce que j'étais quelqu'un – je le suis encore un peu, mais beaucoup moins – de fonceur et de tête brûlée, et je n'écoutais pas trop les autres. Et là, j'ai dû écouter les autres. J'ai appris aussi à m'écouter moi-même. Grâce à ça, le cheminement est plus facile et plus beau, plus serein. Et voilà, je pense qu'il faut apprendre à écouter tout le monde et que toutes les visions sur un sujet sont bonnes.
Quelles rencontres ont été cruciales dans ta vie ?
Ça peut être très fleur bleue, mais c'est mon compagnon actuel. Je pense qu’il est arrivé vraiment au bon moment. C'est quelqu'un qui arrive à me structurer, à me stabiliser et à m'apaiser. Il y avait une personne qui pouvait le faire avant, c'était ma maman. J'ai retrouvé en lui cet apaisement et cette bonne direction. Même quand il y a une question qui n'est pas au beau fixe, il arrive quand même à me faire entendre raison. Il est l’une des rares personnes qui osent me dire cette vérité et il en faut parfois. C’est l’une des personnes que j'écoute vraiment, parce qu’il a cette valeur à mes yeux qui est inestimable. Il fait toujours tout dans l'intérêt de la personne ou de la mienne, pas dans son intérêt à lui ou pas dans un intérêt financier. C'est vraiment quelqu'un de très droit. Il me fait évoluer dans le bon sens, il me permet de m'ouvrir, de penser les choses différemment.
Quel partage retiens-tu et que tu souhaites communiquer ?
Ce que j'ai envie de communiquer et partager avec les gens, c'est l'apprentissage que j'ai pu avoir sur le concours (Top Chef). Je pense que dans notre métier, la première chose, c'est le partage, que ce soit avec les clients ou avec même avec les équipes. Je pense que si tout le monde donnait un peu de son temps, mais aussi un petit peu de son écoute, même à un inconnu, tous les jours 2 minutes, je trouve que le monde serait déjà beaucoup plus beau. Ça peut changer une vie.
Est-ce que tu pourrais nous partager quelques « gaufres » de Proust ?
Ce que j'aime énormément – et ça je pense que ce n'est un secret pour personne – c'est les spaghettis bolognaise. Quand je suis bien, j'ai envie de manger ça. Quand je ne suis pas bien, j'ai envie de manger ça. Quand je n’ai pas le temps, j'ai envie de manger ça. Du truc le plus industriel au meilleur avec la meilleure viande. La bolo, c'est toujours ensemble. Quand tu n’as pas de fric, tu manges des pâtes. Quand tu n’as pas le temps, tu manges des pâtes. Quand tu n’es pas bien, tu manges des pâtes. Quand tu n’as pas d'idée aussi. On a une grande communauté italienne en Belgique. Ils nous ont amené ça et je trouve qu'ils ont bien fait. J'étais en tournage avant-hier, et j'ai mangé des pâtes.
Il y a quelque chose que j'adore, je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas l'expliquer, ce sont les petits Gervais banane, c'était un souvenir que j'avais avec ma maman. Et puis il y a les Mélo-cakes ! Je les achète par boîtes de 24 et le gros problème, c'est que je n'ai aucune mesure, même en ayant fait un bypass, donc la boîte de 24 disparaît en 10 minutes et après, je suis mal dans mon lit parce que c'est beaucoup trop de sucre.
Une petite recette inavouable à nous partager ?
Il y a quelques mois, j’ai mangé un tiramisu spéculoos. J'ai trouvé ça très bon, mais je ne pouvais pas le dire, parce que j'ai beaucoup d'amis italiens. Il faut que je travaille un petit peu la recette parce que le spéculoos, ça prend le dessus sur le mascarpone et ce qui est bon dans le tiramisu, c'est le mascarpone et le sucre, tandis que le spéculoos amène un truc un petit peu exotique, insolite, belge.
Le truc un peu inavouable, c'est quand je fais des gaufres et que je mange la pâte crue. Je trouve le goût de la levure tellement bon ! La levure au départ, pour beaucoup de gens ce n’est pas spécialement bon mais je trouve que la levure a un goût dingue. Si je dois faire une vingtaine de gaufres, il n’y en a peut-être que 5 ou 6 qui seront cuites et le reste, c'est déjà parti.
Je ne mangeais pas beaucoup de sucre, mais depuis mon bypass je mange beaucoup plus sucré qu'avant, donc c'est assez spécial. Oui, j'ai un amour pour le sucré, je découvre des choses qui sont très agréables dans le sucré. Après, c'est très addictif donc il faut faire très attention.
Ses adresses coup de cœur à Liège :
Darius café : Pour une pause-café gourmande
Bistrot d’en face : pour une pause brasserie traditionnelle
Point de vue : pour de bon boulet à la liégeoise
Ô’Wine : pour les amateurs de vin et les autres !
Et bien sûr le Nono, sont restaurant place du 20 août.
Mais aussi à Bruxelles :
Chez Lola : brasserie conviviale et contemporaine
Au Vieux Saint Martin : pour son filet américain.
La brouette : pour son esprit vieux café.
Et bien sûr la Maison Dandoy : pour ses spéculos et autres biscuits !
Retrouvez le livre de cuisine d'Arnaud Delvenne sur notre site !
Rencontrez l'auteur de polar Paul Colize
Auteur de 69 ans et lauréat de plusieurs prix dont le Prix Landerneau Polar reçu en 2013 pour « Un long moment de silence », Paul Colize se place parmi les chefs de file du polar belge.
Largement influencé par sa grand-mère dans son enfance, c’est en 1999 qu’il publie son premier roman « Les sanglots longs ». Une vingtaine de livres et d’années plus tard, l’écrivain régale une nouvelle fois ses lecteur·rice·s adeptes du roman noir avec la sortie de deux nouveaux livres : « Un monde merveilleux » en grand format, ainsi que « Toute la violence des hommes » publié en format de poche et pour lequel il s’est inspiré des fresques polémiques réalisées anonymement à Bruxelles en 2016. Une documentation minutieuse et une intrigue qui passionne, tels sont les ingrédients qui caractérisent les œuvres de Paul Colize.
Âge : 69 ans
Signe / Traits de caractère particulier : Je bénéficie d’un tarif réduit dans les trains, je paie moins cher au cinéma et j’ai une place assise dans les avions.
Comment en êtes-vous arrivé à écrire des romans ?
Déjà tout petit… non, c’est à la suite d’une expérience professionnelle que j’ai écrite pour ne pas l’oublier et faire plaisir à mes associés.
Avez-vous une routine d’écriture ?
Aucune routine, j’écris seulement quand j’ai envie. Il m’arrive de ne pas écrire une ligne pendant des semaines, puis d’écrire dix heures par jour.
Vous prenez du temps pour bien vous documenter lors de l’écriture de vos romans, combien de temps cela-vous prend-il ? Est-ce facile d’obtenir des rendez-vous avec des spécialistes ?
Je suis toujours épaté par la facilité qu’il y a à prendre un rendez-vous avec un spécialiste. Les mots « auteur de romans policiers » sont un véritable sésame.
Dans votre dernier roman, « un monde merveilleux » les deux protagonistes sont décrits avec précision. Avez-vous été inspiré par des personnes réelles ?
Tous deux sortent de mon imagination, mais à force de les côtoyer, j’ai l’impression qu’ils existent.
C'est la semaine de la fête nationale belge, quelque chose de prévu pour le week-end du 21 juillet ?
Vu la canicule annoncée, je vais lire sous mon pommier.
Avez-vous été inspiré par des auteurs belges en particulier ?
Je pense avoir lu tout Jean Ray, ou presque.
Si vous deviez mettre un livre belge dans toutes les mains ?
Un texte de Barbara Abel ou de Nadine Monfils, parce que ce sont deux amies talentueuses.
Mon livre de chevet
Je termine Le mage du Kremlin, aussi instructif que bien écrit, je recommande.
Le livre qui m'a le plus touchée
Le Choix de Sophie, de William Styron, je l’ai lu il y a quarante ans et j’y pense encore souvent.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre
Le Larousse médical, pour les images.
Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ?
La noble maison, de James Clavell, plus qu’un livre, un séjour d’une semaine à Hong Kong.
Retrouvez les ouvrages de Paul Colize sur notre site
1 Jour avec Mehdi, Regio Manager
En tant que Regio Manager, donc manager de région, Mehdi le sait, sa journée est chaque jour différente et
c’est ce qui fait toute la richesse de la fonction. Polyvalence, adaptation, écoute…
Ce sont quelques ingrédients bien nécessaires au poste de Regio Manager. Coup d’œil sur ce métier à plusieurs facettes.
Regio Manager : quésaco ?
En tant que managers de région, les Regio sont responsables de plusieurs magasins au sein d’un secteur, habituellement délimité géographiquement. Ils sont le lien direct entre les équipes de la centrale d’une part et celles des magasins d’autre part, et remontent les problèmes aux services concernés quand cela s’avère nécessaire. En leur qualité de garants du concept et des valeurs de Club, les Regio Managers veillent également à la bonne mise en place dans les magasins, analysent leurs chiffres et établissent des plans d’action en collaboration avec les Store Managers afin d’atteindre leurs objectifs de vente.
Un jour fixe : le lundi
La journée de Mehdi et de Christophe, tous deux Regio Managers, commence par le tri des e-mails et la gestion des appels et des messages éventuellement reçus en cas de problème. La journée du lundi, qui constitue le seul jour fixe dans la fonction de Regio Manager, se déroule à la centrale de Club, située à Anderlecht. S’ensuivent des réunions avec les responsables des achats et le directeur des ressources humaines sur la semaine qui vient de s’écouler. Au programme : analyse des chiffres et discussions qui portent sur l’achat, le marketing et les collaborateurs. Afin d’aider les magasins à gérer leur stock et d’organiser au mieux les visites dans ces derniers durant la semaine, le Regio leur communique en début de semaine leur chiffre d’affaires et les meilleures ventes. Mehdi et Christophe analysent aussi les retours des clients, qu’ils soient positifs ou négatifs, et les transmettent aux responsables afin d’améliorer leur expérience en magasin. C’est sur base de ces analyses et des échanges inter-départements que débute la semaine et que s’axent les visites en magasin.
Durant la semaine
Le reste de la semaine est réparti entre les différentes visites des magasins, et étant donné le nombre de magasins à gérer par Regio Manager, la gestion du quotidien est très importante. L’objectif premier d’une visite en magasin est de faire le point avec son responsable. Durant celle-ci, Mehdi se comporte comme un client lambda : il s’efforce d’avoir un regard critique et constructif sur l’ambiance générale du magasin, la présentation des produits, la théâtralisation et la mise en place des différentes actions, ainsi que le respect des accords qui pourraient exister avec le service marketing ou les fournisseurs. Il s’assure également qu’il y ait suffisamment de marchandises destinées à la vente et veille à une répartition équilibrée et efficace des effectifs selon les jours, en fonction de l’affluence. Le Regio Manager échange donc sur le quotidien de quinze à vingt magasins, les objectifs et résultats et sur les tendances des semaines à venir. Une diversité de tâches, d’équipes et d’environnements, c’est ce qui plait tout particulièrement à Mehdi dans son rôle.
Françoise Bourdin
Photo : BOURDIN (c) Meülania Avanzato
Âge : 69 ans
Signe / Traits de caractère particulier : L’indépendance. Enfant, j’étais déjà très éprise de liberté, je détestais qu’on me dise ce que je devais faire. J’ai voulu voler de mes propres ailes rapidement. Je me suis mariée deux fois et j’ai également divorcé deux fois car je ne me sentais pas libre de faire ce que je voulais. Je suis quelqu’un d’assez solitaire et d’indépendant.
Auteure française à succès mais aussi mère et grand-mère aimante, profondément attachée à sa maison située en Normandie et à sa liberté, Françoise Bourdin se confie sur ses romans passés et futurs,
son parcours de vie, mais aussi ce qui l’anime au quotidien.
Vos livres ont énormément de succès et à chaque nouveau roman, vous vous situez dans le top des ventes des magasins Club. Comment vit-on ce succès au quotidien ?
C’est un succès qui est venu petit à petit, qui s’est confi rmé d’année en année sans me monter à la tête. J’ai construit ma carrière sans changer ma façon d’écrire mais ça a forcément changé ma façon de vivre puisque ça m’a apporté un peu plus de confort matériel. Pour un auteur, c’est une liberté extraordinaire de pouvoir vivre de sa plume, en particulier pour une femme. En écrivant et en travaillant à la maison, je pouvais vraiment être là pour mes fi lles au quotidien. Être écrivain est un très beau métier et pour chaque roman, j’essaye de penser avant tout à ce qui me plait et à l’histoire que j’ai envie de raconter ou que j’aimerais lire en tant que lectrice.
Vous avez commencé à écrire à l’âge de 19 ans. Qu’est-ce qui vous a poussée à prendre la plume si jeune ?
Écrire a toujours été une vocation, ma manière de m’exprimer. J’appartiens à une famille de chanteurs lyriques d’opéra. Ils ont fait des carrières merveilleuses mais il n’était pas question pour moi de faire le même métier. J’ai publié deux livres quandj’étais très jeune et puis, durant les années suivantes, j’ai fait plein d’autres choses comme me marier et avoir des enfants. Je suis restée une longue période sans publier de romans mais pas sans écrire. Au fil des ans, les manuscrits se sont empilés dans les tiroirs. Après de longues années, quand j’ai souhaité republier, je n’étais pas attendue, mon retour a donc été difficile. Je n’imaginais pas à l’époque qu’en envoyant mon livre chez des éditeurs, c’était comme envoyer une bouteille à la mer. Finalement, j’ai eu beaucoup de chance car la première réponse positive est venue des éditions Denoël et le lendemain matin, j’ai eu la même réponse des éditions de La Table Ronde et ce, pour le même manuscrit ! J’ai donc proposé à cette maison d’édition un autre roman que j’avais dans mes tiroirs et ils l’ont pris. À cette époque, quelqu’un m’a dit que pouvoir republier serait comme de gagner au Loto. Après ça, j’ai pu dire que j’avais gagné deux fois au Loto en vingtquatre heures (rires).
"J’écris de la fiction mais je pense que chez tous les
auteurs, il y a un petit bout de vous-même et des autres."
Aujourd’hui, vous êtes l’auteure de nombreux romans. Est-ce toujours aussi facile de trouver le sujet d’un nouveau livre ?
Je suis un peu comme une éponge et j’absorbe les idées à droite et à gauche en écoutant les conversations dans les bistrots, dans les files d’attente au supermarché... J’écoute également ce que disent mes filles, qui sont elles-mêmes mères aujourd’hui. Je suis très réceptive au monde qui m’entoure. L’inspiration peut aussi venir quand je lis un magazine. Un article peut d’un coup susciter une envie, une idée. Je n’ai donc pas le vertige de la page blanche. J’écris de la fiction mais je pense que chez tous les auteurs, il y a un petit bout de vous-même et des autres. Dans mes livres, il y a une volonté d’être dans la réalité des gens, dans la réalité de la vie, et à travers ceux-ci, il y a un petit message féministe, pour dire aux femmes qu’elles peuvent le faire, qu’elles peuvent recommencer et prendre leur vie en main à tout moment.
Vos romans abordent d’ailleurs toujours des préoccupations très contemporaines, des questions auxquelles les lecteurs peuvent s’identifier…
Dans notre époque actuelle de familles recomposées, de haut taux de divorces, beaucoup de gens se retrouvent confrontés à des problèmes de confiance, d’amour... J’aime bien parler de ces thématiques actuelles et ce, non pas pour être dans l’actualité à tout prix mais parce que ça m’intéresse et que les gens en parlent autour de moi.
Comme dans votre dernier roman, Le meilleur est à venir, qui aborde la question de l’adultère mais aussi de l’amour et du pardon…
Tout à fait. Après la lecture d’un livre écrit par un psychanalyste autour de l’amour et de l’adultère, je trouvais ça intéressant d’écrire à ce sujet. Plus important encore, je voulais que ce soit elle, Margaux, mon personnage principal, qui ait trompé son mari et non l’inverse, ce qui aurait été peutêtre plus convenu. Les femmes ont tendance à mettre du sentiment dans l’acte de tromperie et auront plus rarement une petite liaison de 5 à 7 avec la secrétaire, comme les hommes pourraient en avoir (rires). Margaux s’aperçoit d’ailleurs avec horreur qu’on peut aimer deux hommes à la fois. Or, le sentiment, c’est quelque chose de plus grave, la faille est plus profonde. Ici, je souhaitais aborder le cheminement suite à l’adultère : comment s’en sortir et un couple peut-il y arriver ? Je me suis laissé emporter par mes personnages. Pour s’en sortir suite à une tromperie, il faut parfois prendre un nouveau départ mais il faut en parler, le non-dit est à proscrire. La question du pardon et de la culpabilité se pose aussi. Tous ces sentiments m’intéressaient.
En septembre, votre roman Rendez-vous à Kerloc’h, paru une première fois en 2004, sera réédité. Que cela représente-t-il pour vous ?
J’aime bien les rééditions. D’abord, je m’oblige à relire le livre avant qu’il soit réédité et je retrouve toujours avec plaisir mes personnages d’il y a quelques années. En plus, la Bretagne est une région que j’adore. La chose la plus importante à mes yeux lors d’une réédition est de ne pas changer les ingrédients de mon roman. Par exemple, si j’ai écrit avant 2002 et que je parle de francs et non d’euros, je ne modifie rien lors de la réédition. Changer pour actualiser, c’est prendre le risque de rendre l’histoire bancale. Or, ce qui est intéressant dans un livre avant tout, c’est l’histoire, le vécu des personnages, leur psychologie.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Pour qu’un roman sorte au mois de mai, il faut que je l’aie terminé début février, ce qui signifie que je dois le commencer durant l’été. J’ai donc attaqué mon prochain roman cet été et je peux déjà vous dire que l’histoire se déroule en Corse dans un hôtel. J’essaye d’écrire un roman par an, c’est une sorte de rendez-vous avec mes lecteurs qui sont d’ailleurs très fidèles. Je sais qu’ils attendent mon livre au printemps afin de se le procurer pour la fête des mères ou l’été. Pour ce qui est de l’avenir, tant que j’aurai envie d’écrire, j’écrirai. À la fin de chaque livre, une fois le manuscrit corrigé et parti à l’impression, je pense toujours prendre quelques jours de vacances mais je n’y arrive pas. Trois jours après, je suis déjà de retour dans mon bureau à tourner en rond (rires). À côté de l’écriture, je continue et continuerai à m’occuper de ma maison en Normandie, que j’ai achetée avec mes droits d’auteur il y a vingt ans. Elle me prend beaucoup de temps mais je l’adore, elle est très fédératrice et me permet de recevoir mes filles, mes gendres, mes petits-enfants et mes chiens. L’essentiel de ma vie, c’est ça : mon écriture, ma famille, ma maison. J’aime écrire et raconter des histoires, donc je ne me vois pas arrêter.
Mon livre de chevet
En ce moment, je lis un livre formidable qui s’appelle Frangines d’Adèle Bréau (en livre de poche). C’est un livre à la fois gai et triste qui emmène le lecteur dans l’univers d’une sororité car elles sont trois soeurs. C’est un monde qui me parle car j’ai moi-même une soeur et deux filles. C’est un très chouette livre que je recommande.
Le livre qui m'a le plus touchée
Le Lion de Joseph Kessel. Il répond à mon amour pour les animaux sauvages, pour les lions, les décors magnifiques du Kenya… C’est un livre qui m’a profondément marquée et touchée.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre
Le prochain Stephen King : Billy Summers. Il vient de sortir aux USA mais nous ne l’aurons ici qu’en 2022. Je suis une fan inconditionnelle de cet auteur.
Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ?
J’aime tellement Baudelaire que je l’offrirais bien, mais pour proposer un livre plus abordable et universel, je choisirais Malevil de Robert Merle.
RetrouvezUn si bel horizon sur notre site
L'interview de Cécile Coulon
Romancière, poétesse et éditrice, Cécile Coulon possède de multiples casquettes. Lauréate du prix des Libraires en 2017 pour son roman « Trois saisons d’orage », puis du prix Guillaume-Apollinaire en 2018 pour son recueil de poèmes « Les Ronces » et enfindu prix littéraire du Monde en 2019 pour son roman « Une bête au Paradis », la jeune femme de tout juste 31 ans étonne par son parcours et le regard authentique qu’elle pose sur celui-ci. Rencontre.
Votre tout dernier roman vient de sortir avec la rentrée littéraire. « Seule en sa demeure » fait référence à la demeure du mari d’Aimée, le personnage principal, puisqu’elle vit chez lui, mais aussi à son propre corps…
Absolument. Ce roman est l’enquête d’Aimée, 19 ans, pour découvrir le passé de son mari mais aussi comprendre son milieu de vie, son corps et son désir, dont elle ne connait rien. Ce qui est intéressant, c’est le jeu de mots derrière ce titre. « Seul-e » peut s’écrire avec ou sans « e » et le mot « demeure » peut faire référence à la maison où elle va vivre, magique, belle et ensorcelante à la fois, mais c’est aussi sa demeure à elle, c’est-à-dire son corps et son âme qu’elle doit comprendre et découvrir.
Sans en dévoiler trop, votre livre donne une impression de suite à venir…
En tant que lectrice, j’aime quand un roman finit avec une ouverture, permettant, pourquoi pas, de retrouver les personnages. Avec ce roman, c’est la première fois que je laisse cette possibilité. C’est donc tout à fait possible mais pour publier une suite, mon livre doit d’abord plaire à mes lecteurs et il faut une attente vis-à-vis de celle-ci. Affaire à suivre donc…
Vous avez écrit votre roman, « Le voleur de vie », à l’âge de 16 ans. Comment en vient-on à écrire un livre si jeune ?
Quand j’y repense, c’était un processus assez naturel. Petite, j’adorais qu’on me lise des histoires et en grandissant, je me suis mise à dévorer les livres. J’ai imaginé raconter des histoires pour la première fois en lisant Stephen King, alors que j’avais 10 ans. Quand j’étais au lycée, un prof de français m’a encouragée à continuer
dans cette voie et au même moment, à Clermont-Ferrand, celui qui allait devenir mon premier éditeur lançait sa maison d’édition. J’ai été sa première publication. C’est donc une belle histoire et j’ai eu la chance d’être bien entourée.
"Recevoir ces prix a été un honneur mais pour moi,
ce n’est pas l’aboutissement d’une carrière ou d’une publication."
Vous avez déjà reçu plusieurs prix pour vos romans et recueil de poèmes dont le prix littéraire du Monde en 2019 pour « Une bête au Paradis ». Cela vous met-il davantage de pression pour vos prochains écrits ?
En effet, ça met une pression à deux niveaux. La première est celle de l’âge : cela fait pratiquement 15 ans que je publie des livres, ce qui pourrait créer de l’ennui chez mes lecteurs et rendre mes écrits communs. Il faut pouvoir tenir sur le long terme et je me demande parfois s’il y aura encore des gens pour me lire dans 10 ans… La deuxième pression vient des prix littéraires. Je n’ai pas eu de grands prix comme le Goncourt ou le Renaudot mais j’ai toujours considéré les prix que j’ai reçus comme une tape dans le dos de la part de la profession. Les recevoir a été un honneur mais pour moi, ce n’est pas l’aboutissement d’une carrière ou d’une publication. La pression fi nalement vient de l’attente qu’il y a derrière : une fois qu’on a ces prix, il faut prouver qu’on est à leur hauteur et pour ça, il faut continuer à écrire.
Romans dramatiques, poésie, éloge du running, traduction… Vous avez de nombreuses cordes à votre arc ! D’où vous vient cette inspiration pour vos écrits ?
En raison de la situation du secteur de l’édition pendant des années, je ne pouvais pas vivre uniquement de l’écriture de mes romans. Je me suis donc diversifi ée. Mais au-delà de ça, selon moi, les différentes formes d’écriture se nourrissent. Je ne peux pas concevoir de rester enfermée uniquement dans le romanesque ou la poésie, je prendrais le risque de me fatiguer et d’ennuyer mon lectorat. De plus, les deux me passionnent tout autant. La poésie est une émotion fulgurante, elle arrive et repart quand elle veut et je poste mes écrits sur les réseaux sociaux dès que j’ai terminé. En revanche, l’écriture d’un roman est différente. Je construis mon intrigue pendant des mois dans ma tête et cela part toujours d’un lieu qui m’inspire et qui est en fait le personnage principal de mon histoire. Pour cela, il me faut un endroit fort, naturel, oppressant mais rassurant à la fois… La phase d’écriture est la fin du processus.
Vous vous inspirez donc d’un lieu réel pour construire une histoire imaginaire…
Tout à fait. Je m’interdis l’autobiographie en roman. Le socle est l’émotion que va me transmettre un lieu mais dans les personnages et la conduite de l’intrigue, rien n’est autobiographique. En revanche, mes poèmes le sont presque tous. J’y mets mes émotions et des moments de vie personnelle.
Vous êtes également éditrice de l’Iconopop. Comment vivez-vous le fait d’être de l’autre côté du miroir ?
Je trouve ça super d’avoir un pied dans les deux mondes. D’un côté, on comprend l’importance pour l’auteur de devoir faire confi ance à un éditeur avec lequel il va devoir travailler et de l’autre, on se rend compte du pouvoir de l’éditeur qui a entre ses mains le texte mais aussi les angoisses et attentes d’un auteur. Ça permet de se défaire des clichés, d’appréhender les deux parties et je trouve ça très bénéfi que.
Quels sont vos futurs projets ?
Pendant six mois, je serai en tournée des librairies pour mon dernier roman. Ensuite, mon prochain recueil de poèmes sortira. J’ai également un projet en lien avec l’opéra et la musique, l’idée serait d’écrire une histoire vouée à être chantée à l’opéra. Je saurai d’ici quelques semaines s’il sera concrétisé et si ce n’est pas le cas, alors je me lancerai dans l’écriture de mon prochain roman. Dans tous les cas, ce sont de grands challenges à venir !
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Valérie Perrin
Âge : 54 ans
Signe / Traits de caractère particulier : Le courage de travailler, de ne pas abandonner. C’est ma ténacité qui m’a
le plus portée dans ma vie. Écrire un troisième roman après le succès de Changer l’eau des fleurs était compliqué. Il fallait passer au-dessus, je l’ai fait et j’en suis fière.
Un nouveau roman addictif aux thèmes forts, des personnages énigmatiques aux destins inextricablement liés, le tout sur un fond d’enquête policière. Sorti il y a tout juste quelques semaines, Trois a déjà conquis les coeurs de nombreux lecteurs, pour la plus grande fierté de Valérie Perrin, son auteure. Rencontre.
Vos romans connaissent un succès fou en Belgique et à l’étranger. Cela crée sans doute un certain stress, peut-être une pression lors d’une nouvelle sortie…
Il y a effectivement une grande pression derrière un succès. J’avais énormément d’appréhensions pour la sortie de Trois, notamment concernant les thèmes abordés
dans le roman, sur la manière dont les lecteurs allaient les recevoir. Sortir un nouveau roman après avoir laissé Violette Toussaint, de Changer l’eau des fleurs, c’est compliqué. Je me posais de nombreuses questions sur l’accueil de mon prochain roman, les attentes de mes lecteurs. Quinze jours avant sa sortie officielle,
Trois a été envoyé à des blogueurs et des influenceurs. Quand j’ai eu les premiers retours, j’ai très vite été rassurée, ils étaient fantastiques. Du coup, ça m’a apaisée et
encore aujourd’hui, les retours sont très bons, j’en suis ravie.
Trois, c’est le titre d’un album du groupe Indochine. Vous abordez d’ailleurs tout au long du roman le thème de la musique et les chansons de ce groupe…
La musique tient une immense place dans ma vie depuis toujours. J’avais 13 ans la première fois que j’ai entendu L’aventurier. Je venais de découvrir Indochine. C’est donc un groupe qui parle à ma génération, qui fait partie de notre vie depuis qu’on est jeune. Pour Trois, un roman qui se déroule sur 30 ans, j’avais besoin d’un groupe qui existait déjà à l’époque et qui existe encore aujourd’hui. Or, Indochine est le seul groupe qui continue à composer et à remplir les salles, en tout cas en France. Il n’y en a pas d’autres.
"La musique tient une immense place
dans ma vie depuis toujours."
Vous dédiez d’ailleurs notamment votre roman à Nicola Sirkis, le chanteur du groupe…
Et ce pour de nombreuses raisons. Indochine a chanté, ces quarante dernières années, de grands thèmes comme l’adolescence, l’amour, les premières fois, la question du genre, l’homosexualité. Par ailleurs, ce groupe a connu, exactement comme tout un chacun, des moments merveilleux mais aussi des drames et des tragédies. Pourtant, ils ont survécu ! C’est incroyablement lié à l’histoire de mon roman. Indochine a d’ailleurs écrit dans sa chanson La vie est belle : « Nous irions faire la vie, réussir au moins ça ». Ici, on imagine parfaitement une bande d’amis qui écouteraient ce morceau ensemble. Cette image colle tout à fait à l’histoire de Trois
et à ces trois amis d’enfance. Je ne pouvais pas mieux choisir.
Le livre aborde des thèmes comme le passage à l’âge adulte, l’amitié et les premiers amours, les choix de vie… C’était une évidence pour vous d’aborder ces sujets ?
Je voulais en effet aborder la sortie de l’enfance et cette transition importante entre le CM2, à dix ans, et la sixième. C’est une période particulière qui peut parfois s’avérer difficile. Je voulais aussi parler de l’adolescence, la jeune vie d’adulte et le regard qu’on porte ensuite sur nos actes passés. Pour cette raison, je souhaitais y aller par paliers et c’est également la raison pour laquelle il s’agit d’un gros roman : ce sont trois destins, trois histoires, trois vies qui se croisent et se décroisent au fil du temps.
Vous abordez également le harcèlement scolaire au travers du personnage Py et ajoutez toutes des anecdotes de la vie réelle qui permettent une identification aisée aux personnages...
L’instituteur de CM2 a d’ailleurs réellement existé ! J’ai changé son nom bien sûr, mais un de mes proches, qui était bon élève, a vécu ce type de harcèlement. Tout le monde en avait conscience mais il y a trente ans, c’était rare d’en parler. D’autant que, tout comme Py dans mon roman, c’était un bon instituteur, les élèves qui sortaient de sa classe avaient un très bon niveau. Dès lors, on laissait faire les choses et je pense que c’est en partie dû à la figure importante que représentait l’instituteur dans un village à cette époque. Dans mes trois romans, il n’y a rien de totalement inventé. Pour aborder l’écriture de Trois, j’ai questionné des adolescents mais aussi ma propre adolescence et mes enfants. Je me suis ainsi rendue compte que les grandes questions existentielles qui nous taraudent quand on est adolescents traversent les années. Les questionnements restent les mêmes au fil des ans.
Il y a d’ailleurs aussi cette recherche de la vérité qui constitue un élément symbolique et récurrent de vos 3 romans…
C’est vrai. Dans Les oubliés du dimanche, Justine, le personnage principal, est à la recherche de sa propre histoire personnelle et, en questionnant les personnes âgées,
elle recherche une vérité. Dans Changer l’eau des fleurs et Trois, il y a une grande enquête autour d’un événement dramatique. Le point commun également de ces romans, ce sont les rencontres et la manière dont celles-ci peuvent influencer nos vies, dans la bienveillance ou dans la malveillance. J’aborde également des thèmes récurrents comme la monoparentalité ou les enfants élevés par des grands-parents.
En 2018, votre livre Changer l’eau des fleurs a notamment reçu le Prix des Maisons de la presse, marquant probablement un tournant dans votre carrière…
Ça été un grand bonheur d’obtenir ce prix. En juillet 2019, la version poche de Changer l’eau des fleurs est d’ailleurs arrivée en tête des ventes en France, ce qui a marqué un deuxième grand tournant dans ma vie d’auteure. Au fur et à mesure, en 2018 puis en 2019, mon livre s’est exporté dans d’autres pays d’Europe, puis aux États-Unis, au Canada et jusqu’en Asie. J’en suis très fière.
Vos romans se lisent comme un scénario, une sorte de film qui se déroule devant les yeux… Est-ce dû à votre métier de scénariste ?
Mes romans ressemblent à des films,c’est certain. Changer l’eau des fleurs est très cinématographique. J’ai d’ailleurs des offres pour de futures adaptations mais je ne sais pas encore si ce sera développé sur plateforme ou au cinéma. À suivre…
Quels sont vos projets pour l’avenir ? Un autre livre en préparation peut-être…
Je vais peut-être adapter Les oubliés du dimanche au théâtre mais rien n’est encore sûr à ce jour. Je débuterai cet été l’écriture de mon quatrième roman mais je ne me mets pas de pression. Mes romans ont tous trois ans d’écart, ce n’est pas anodin, cela me permet de m’immerger complètement dans l’histoire, de vivre avec mes personnages. Selon mes calculs, vous pouvez donc vous attendre à découvrir le prochain en 2024 (rires). J’ai déjà le thème en tête ainsi que le lieu et des idées sur les personnages, mais pour ce qui est du reste, je le découvrirai au fur et à mesure de l’écriture.
Mon livre de chevet
Je viens de terminer La plus précieuse des marchandises, de Jean-Claude Grumberg. C’est un petit conte qui se lit rapidement et qui très précieux pour la littérature.
Le livre qui m'a le plus touchée
Mal de pierres, de Milena Agus. C’est le livre qui m’a donné envie d’écrire. J’en fait d’ailleurs la mention dans Les oubliés du dimanche.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre
Si un ami devait m’offrir un livre, je voudrais que ce soit un livre qu’il aurait adoré avant tout.
Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ?
Quand un livre me plait, je l’achète en plusieurs exemplaires pour l’offrir à mes proches. C’est ce que j’ai fait avec mon dernier coup de coeur.
Mon album préféré
Pour moi, l’album de l’année est sans aucun doute Haute fidélité, de Raphaël. Un autre album que j’adore est celui de Pomme : Les failles cachées. Je le trouve sublime.
Mon film préféré
Amadéus de Miloš Forman. Je le connais par coeur !
Retrouvez Changer l'eau des fleurs sur notre site
1 Jour au sein du centre de distribution des librairies Club
1 Jour au sein du centre de distribution des librairies Club
Un livre doit parcourir un long chemin avant de vous tenter dans l’un de nos magasins.
Intéressés de découvrir une journée de travail dans notre centre logistique ?
6 : 00 Chaque jour, le centre de distribution traite des dizaines de milliers de livres pour les fournir dans les magasins Club & Standaard Boekhandel et les expédier à nos clients en ligne. C’est en soi un tour de force, mais c’est encore plus impressionnant en cette période car le télétravail est bien sûr impossible. Une première équipe est déjà présente tôt le matin, un sourire derrière le masque.
6 : 30 Pour s’assurer que toutes ces livraisons se déroulent correctement, le directeur de la chaîne d’approvisionnement, Mario Dewarier, établit un planning pour le nombre de livres à traiter ce jour-là. Certains arrivent par camion, d’autres sont pris dans notre propre stock.
7 : 30 Les chefs d’équipe et les superviseurs des différents départements du centre de distribution travaillent sur base de ce programme quotidien. Une équipe reçoit les livraisons et les vérifie. Après le déballage, ils placent les articles livrés sur le tapis roulant qui les trie grâce à un nouveau système de numérisation. À différents endroits de la bande de triage, une autre équipe s’assure que les scans d’EAN sont bien effectués, afin que les colis de livres soient assemblés correctement pour chaque commande. Les livres sont ensuite étiquetés et placés dans un bac numéroté qui correspond à un magasin spécifique. Les commandes passées en ligne sont également préparées.
9 : 00 Dans les bureaux, le suivi des opérations générales fait l’objet de consultations quotidiennes entre les superviseurs, le planificateur des transports, les informaticiens et Mario. Les points d’action et les priorités sont définis.
11:00 Lorsque, pour une raison ou une autre, les collaborateurs doivent se rendre chez d’autres collègues du vaste entrepôt, l’usage d’un vélo est courant : pratique et efficace, car à travers les immenses halls du centre de distribution, il est habituel de parcourir 3 ou 4 km par jour. Les podomètres atteignent facilement 10 000 pas par jour. Le centre de distribution traite non seulement les livres provenant des livraisons quotidiennes mais stocke également un vaste assortiment de base.
Ici aussi, une équipe dédiée s’affaire à partir de 7 heures du matin à prélever (order picking) dans les rayons les livres disponibles et commandés.
Lorsque Mario voit arriver une palette d’un nouveau best-seller, rien ne peut l’empêcher de prendre un exemplaire, de respirer la bonne odeur du papier
et de parcourir la quatrième de couverture : « Cela me donne toujours envie de lire à nouveau. »
15:00 Certains collaborateurs sont en charge des contrôles de qualité : ils vérifient l’exactitude des triages et leur répartition dans les bacs numérotés par magasin. Une fois ce contrôle effectué, ils préparent les envois pour les livraisons.
20:30 Pour l’équipe du soir, le travail est presque terminé. Au cours des dernières heures, au-delà des préparations pour l’expédition, ils ont traité les commandes passées en ligne et si vous l’avez demandé, les ont emballées dans du papier cadeau. Leur objectif : vous satisfaire !
Photo: Josée Lecompte
L'univers de Léa Olivier
Catherine Girard-Audet
Âge : 40 ans
Léa Olivier en chiffres ? 1,5 million d’exemplaires vendus dans le monde.
Si, à l’origine, ces romans ont conquis les coeurs des jeunes québécois-ses, ils sont aujourd’hui également attendus avec impatience par de nombreux ados du pays ! Adapté d’abord en bande dessinée et plus récemment en série TV, La vie compliquée de Léa Olivier est un phénomène jeunesse signé Catherine Girard-Audet.
Léa Olivier est un personnage phare aujourd’hui chez les adolescent-e-s. Comment se réveille-t-on et en vient-on à écrire un jour sur une enfant/une ado ?
J’ai écrit ces romans en m’inspirant de ma propre adolescence. C’était important pour moi d’écrire à propos de quelque chose que j’avais vécu. Léa Olivier est d’ailleurs inspirée de ma vie. J’ai choisi comme point de départ son déménagement car je l’ai vécu à l’adolescence, j’ai quitté mon patelin natal pour suivre ma famille à Montréal. Je crois que plusieurs jeunes peuvent s’associer à ce déracinement.
Écrire un livre sous forme de SMS, d’e-mails et d’échanges en ligne, cela peut paraître surprenant au premier abord… Est-ce une volonté de parler d’autant plus à la jeune génération, qui surfe sur internet au quotidien ?
Plus ou moins. Je n’ai pas juste fait ça parce que les jeunes communiquent ainsi mais aussi parce que ça représente la majorité de mes communications, surtout à distance. Ça me semblait réaliste.
Y a-t-il un message particulier que vous souhaitiez faire passer derrière Léa Olivier ?
Je voulais que mes lectrices comprennent que les épreuves font partie de la vie mais qu’on peut les surmonter et en sortir plus fortes. Par ailleurs, c’est normal de ne pas se sentir au top tous les jours de notre vie, de douter de nous, d’avoir des hauts et des bas.
À l’origine, on parlait de 9 tomes pour Léa Olivier. Aujourd’hui, vous en êtes déjà au 19e. Quel avenir voyez-vous pour Léa, maintenant qu’elle termine ses secondaires ?
Au Québec, c’est le cégep qui précède l’université. Il s’agit de deux ans d’études collégiales, une sorte de transition du secondaire vers l’université, qui représente aussi un premier pas dans le monde adulte. Personnellement, c’est là que j’ai vécu une plus grande crise d’identité. On se questionne, on se positionne… C’est une étape que je tiens à raconter pour Léa. Je n’ai jamais eu de plan précis en tête (rires). Je m’adapte selon mes idées et selon mes lectrices.
"Penser que ma vie et mes mots sont adaptés à l’écran…
Je me rends compte que c’est une chance inouïe."
On peut découvrir l’univers de Léa Olivier en livres, mais aussi en BD et même en série télévisée !
En effet. Je dois cette transition vers la bande dessinée à mon éditeur belge Dimitri Kennes. C’est lui qui a vu le potentiel de la BD chez Léa. Pour ce qui
est de l’adaptation à l’écran de La vie compliquée de Léa Olivier, je trouve ça irréel encore aujourd’hui. Penser que ma vie et mes mots sont adaptés
à l’écran… Je me rends compte que c’est une chance inouïe.
En Belgique, Léa Olivier plaît énormément ! Comment percevez- vous la Belgique par rapport au Québec ?
Mes lectrices belges sont des lectrices très loyales. Plusieurs d’entre elles m’accompagnent depuis le début et ont grandi avec Léa. Hors pandémie, j’adore les revoir dans les séances de dédicaces.
Vos livres sont truffés d’expressions québécoises… Pouvez-vous nous confier vos préférées ?
« Je capote ». Définitivement mon expression préférée ! Aussi : « Tu me niaises ? », « moron » et « choker ».
Avez-vous quelques conseils à donner à vos jeunes lectrices pour vivre au mieux cette période d’adolescence qui peut parfois s’avérer compliquée ?
Je dirais à mes lectrices que le malaise finit par s’apaiser, que c’est normal de se sentir mal dans sa peau mais que ça s’ajuste souvent avec le temps.
Et surtout, qu’il ne faut jamais, jamaishésiter à chercher de l’aide quand ça ne va pas.
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Pad'R
Âge : 69 ans
Signe / Traits de caractère particulier : Je suis capricorne ascendant balance. Il parait que l’ascendant prend le dessus avec l’âge. Mais j’hésite à vous le dire (rires). Mon trait de caractère ? Confiné de naissance et ça aide en ce moment !
Dessinateur et caricaturiste belge, Pad’R, de son vrai nom Pascal Decubber, s’est confié à nous avec bonne humeur le temps de quelques questions. Vous souhaitez le rencontrer ? Découvrez vite toutes ses dates de dédicaces sur notre site. Et parce qu’une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, une petite chasse « Où est Pad’R » est lancée dès ce mercredi 15/12 !
Que représente pour vous le métier de caricaturiste ?
Il faut avoir l’esprit de synthèse, être drôle, pertinent de préférence, être témoin de son époque, dénoncer des choses et aller droit au but en tirant sur l’élastique de la caricature. Mais zut ! Pourquoi j’ai choisi de faire ça, moi au fait ?
Belle Armada, c’est un recueil de vos dessins de l’année 2021 - et d’autres inédits - que vos lecteurs auront le plaisir de retrouver dans certains de nos magasins Club avec une dédicace… Quel regard portez-vous sur l’année écoulée ?
L’année sportive a été riche pour la Belgique. Même si on reste sur sa faim, à deux reprises, avec les Diables (l’Euro et la Nations League), il y a malgré tout les exploits de notre Nafissatou Thiam, des Red Lions, et de tous les autres médaillés olympiques. Il y a la montée en puissance de l’Union Saint-Gilloise également, toujours première au classement de notre championnat. J’ai voulu en donner plus aux lecteurs, tout en me faisant plaisir, en gribouillant des inédits. Il y en a plus de 45 dans Belle Armada. Une première me concernant.
Quels sont vos futurs projets ?
Me mettre en danger - avec mon éditeur ! (rires). Sortir une première BD avec un scénariste... Travailler à deux, ça non plus, je ne l’ai pas encore fait. J’ai déjà le personnage principal, mais chut ! Il y aura peut-être aussi un recueil de mes dessins que j’ai pu réaliser en hommage aux personnalités décédées. Ça va être mortel !
Mon livre de chevet
Actuellement, c’est Born in the USA d’Obama et Springsteen. J’ai énormément de respect pour ces deux grands bonhommes, ces deux grands esprits tranquilles. Mais quel gros bouquin ! Heureusement que j’ai une solide table de chevet (rires).
Le livre qui m'a le plus touchée
La bande dessinée Ne m’oublie pas, qui évoque la maladie d’Alzheimer. Poignant, tendre, et surtout superbe, tant au niveau graphique qu’au niveau scénaristique. Le genre de BD qui vous met la larme à l’œil. La larme fatale donc…
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre Get Back des Beatles. J’ai été subjugué par le travail réalisé par Peter Jackson pour Disney+ sur le groupe mythique de Liverpool. J’ose même dire que c’est historique puisqu’on a une autre vision sur les relations qu’ils avaient, alors que le groupe était sur le point de se séparer. Il est parvenu à créer le manque après plus de deux heures pour chaque film. Ce livre est donc le prolongement idéal de ses films, surtout si on est fan, comme moi, des Beatles.
Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ?
La bande dessinée La Bombe qui traite, bien sûr, d’Hiroshima. C’est très didactique. Comment en est-on arrivés là ? Pourquoi ? Qui ? Ce livre devrait se trouver dans toutes les écoles. Là aussi, il faut une solide table de chevet : 472 pages, ça pèse un peu ! Ne la mettez pas dessus en même temps que le bouquin de Springsteen et Obama.
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Interview de notre cher auteur confiné : Lapuss
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Le soir vers 23h quand je prépare mon café et que je peux commencer à travailler calmement dans mon atelier. C'est ironique d'être content de bosser mais j'ai la chance de faire un métier qui est une passion et rien n'est plus enthousiasmant.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
Je vais plutôt choisir un DVD parce que la comparaison m'avait un peu frappé : Demolition Man... Voilà une société divisée en trois parties. Le peuple aseptisé et docile qui a peur de tout, agissant dans l'exagération à tous les niveaux et craignant chaque information comme une annonce de fin du monde. Un peuple je-m'en-foutiste qui brave les règles par égoïsme, planqué sous un argument de liberté et de dictature, mettant les autres en danger pour leur propre bien-être. Et les politiciens, menteurs, manipulateurs, œuvrant pour faire tenir debout la société consommatrice, tout en essayant de planquer les problèmes et intéressés par le profit et le pouvoir. Étrangement familier non ?
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Oui et non. Je suis confiné depuis toujours puisque je bosse à la maison. Mes seuls moments de sortie m'ont été enlevés avec le confinement. Du coup, j'ai l'impression d'être au travail en permanence mais sans pouvoir en profiter en journée puisque je ne suis plus seul. Cela dit, ça m'a permis de mettre en route plusieurs nouveaux projets, notamment une BD en ligne qui s'appelle « En Quarantaine » et qui devrait bientôt voir le jour au format papier.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Tout se fait via les réseaux sociaux, mais c'était déjà un peu le cas avant la crise. On a la chance de vivre une époque technologique qui permet de rester en contact avec les amis, aussi loin soient-ils.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Jacques Brel. C'est mon mentor à bien des niveaux et c'est vers lui que je me tourne quand je suis en plein doute existentiel. Sinon Tété, Sanseverino, Brassens, Mathieu Boogaerts. Pour le reste, j'écoute vraiment de tout, de Gims à la Compagnie Créole en passant par AC DC et les Beatles...
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
En ce moment, je lis Collector, d'Olivier Bonnard : une histoire qui tourne autour de la collection de jouets dont je suis fanatique fou furieux. Ma prochaine lecture se fera en anglais avec le livre qui retrace la vie de Lou Scheimer, producteur et fondateur de la société Filmation, responsable entre autres des Maîtres de l'Univers ou Bravestarr pour ceux qui s'en rappellent (les vieux donc).
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Les pasta alla carbonara mais les vraies, pas celles de mémère qui rajoute de la crème ou des lardons. La vraie se fait avec de l'œuf, de la guanciale, du vin blanc, du sel et du poivre. Je passe beaucoup de temps sur les chaînes culinaires Youtube italiennes en ce moment, à défaut de pouvoir y retourner cette année, mais je ne désespère pas.
8. Un moment sport à partager ?
Je me suis repassé avec nostalgie les victoires des Lakers aux NBA finals début 2000. L'occasion de revoir Kobe Bryant dont la disparition m'a beaucoup affecté.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Un magasin de jouets sans aucun doute. Pour être honnête, j'y suis déjà allé... J'y passe énormément de temps, au moins 2 ou 3 fois par semaine et les employés finissent par me connaître. Cela dit, les règles de sécurité rendent la visite beaucoup moins sympathique et je m'y rendrai forcément beaucoup moins qu'avant.
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
On est un peu passés à côté de choses assez évidentes avec le stress de la vie en général. Je commence un peu à m'apaiser et à retrouver des activités plus saines. Le plus difficile va être de garder le cap une fois le déconfinement acté et le virus enrayé, mais j'avoue que j'ai assez peu d'espoir sur l'humanité, cette crise a une nouvelle fois été l'occasion de se rendre compte du néant intellectuel de certains, qu'ils s'appellent Monsieur Tout-le-monde, Francis Médias ou Michel Politique...
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Interview de notre cher scénariste confiné : Hemberg
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Le matin, sans aucun doute. J’utilise le temps passé habituellement dans les transports en commun pour balader mon chien pendant une à deux heures. Comme je me lève généralement à l’aube, cela me permet de découvrir ou redécouvrir ma ville de façon inédite. Les rues sont vides et à certains moments, il m’arrive de penser que je suis seul au monde.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
La vie intérieure de Christophe André. Issu d’une émission de France Culture, le livre propose d’explorer le royaume de l’intime, à travers quarante leçons. Je trouve que le moment se prête bien à des lectures « feel good ».
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Je vis dans mes histoires en permanence, du matin au soir, en semaine comme le weekend. Le confinement n’y a rien changé.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Les réseaux sociaux comme tout le monde, je pense.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Pour le moment, j’écris en écoutant la bande-son du film « Un Homme d’exception » de Ron Howard, tiré de la biographie de John Forbes Nash Jr.
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
Je viens de commencer un roman d’espionnage : La Maison Russie, de John Le Carré. En parallèle, je relis l’intégrale de la série De cape et de crocs. Si le confinement se maintient, j’envisage sérieusement de me lancer dans l’œuvre de Marcel Proust.
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Avec ce temps et à cette période l’année, je conseillerais une mousse de courgettes avec asperges.
8. Un moment sport à partager ?
Durant ma jeunesse, j’ai bien fait un peu de kicker…mais j’ai abandonné depuis longtemps.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Je me précipiterai chez mes amis et mes parents…pas dans les magasins. D’une façon générale, j’ai tendance à les éviter et à acheter en ligne. Ma dernière livraison venait d’ailleurs d’un Club et j’en suis très satisfait.
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
Je ne retiendrai pas un message mais je me souviendrai de cette sensation de calme et de plénitude qui m’a envahi le matin qui a suivi l’annonce du confinement.
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Interview de notre cher auteur confiné : Salvatore Minni
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
C’est lorsqu’à la fin de ma journée de travail, je descends dans mon jardin, je m’installe avec ma moitié et que nous partageons l’apéro pour nous détendre.
Nous en profitons pour appeler nos proches, ce qui nous fait beaucoup de bien à tous les deux.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
Mis à part « Claustrations », mon premier roman, vous voulez dire? (rires)
Plus sérieux, je dirais qu’il y en a deux.
« Des noeuds d’acier » de Sandrine Colette, dont le thème de l’enfermement est omniprésent et « Pandémia » de Franck Thilliez, le titre est plus qu’évocateur.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Je ne dirais pas que le confinement m’inspire… Il m’offre davantage de temps pour écrire, c’est indéniable! Mais le thème de l’enfermement apparaît dans mes écrits déjà naturellement. Confinement ou non, mes personnages se retrouvent piégés d’une manière ou d’une autre.
Oui oui, le roman 3 est en cours. Je ne peux pas en dire grand-chose à ce stade-ci, mais il est en phase de relecture. Je le peaufine, le corrige, l’améliore pour qu’il vous fasse frémir encore plus que mes deux premiers romans. Il s’agit une fois encore d’un thriller psychologique qui se déroule à Bruxelles.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
En ces temps compliqués, je privilégie les appels vidéo, les sms, les réseaux sociaux, tout ce qui me permet de rester en contact immédiat avec ceux que j’aime et qui me manquent terriblement.
Bien que la lettre ait un côté poétique qui manque cruellement à notre époque, le contact n’est pas assez immédiat.
Par contre, je surprends des amis et des membres de ma famille en leur envoyant des fleurs ou des chocolats. Une petite attention qui, je l’espère, réchauffe les coeurs, particulièrement pendant cette claustration forcée.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Toutes les musiques me font du bien, je dirais. Chez moi, il y a toujours de la musique en arrière-fond.
Généralement, je mets mon iPhone en mode aléatoire et je le connecte à mon enceinte Bose.
Évidemment, certains morceaux me donnent plus la pêche que d’autres.
Je pense notamment à « I’m a bad guy » de Billie Eilish ou encore « God Control » de Madonna, morceau qui dénonce le port des armes aux États-Unis (sujet très sérieux) sur une musique disco endiablée. Et comme j’adore chanter et danser, je l’écoute au moins une fois par jour à plein volume pour me défouler.
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
J’ai une PAL aussi haute que la Tour de Pise! (rires)
Un avantage du confinement : avancer dans ses lectures. Je viens de terminer « L’Escalier du diable » de Dean Koontz (le maître du thriller à mes yeux) et j’ai commencé « Les jumeaux de Piolenc » de Sandrine Destombes qui arrive à me faire lire et apprécier du polar, ce qui n’était pas gagné! Les livres que j’aime le plus lire sont ceux de Dean Koontz, Franck Thilliez, Maxime Chattam, Karine Giébel, Barbara Abel, etc. Je ne peux pas tous les citer ici, mais les auteurs de thrillers, en somme.
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Le fondant au chocolat noir mascarpone.
Une tuerie!
J’en ai fait le week-end dernier pour la première fois, nous nous sommes régalés! Sinon, pour le plat, je dirais pâtes au mascarpone et truffes.
Un bonheur pour les papilles et très simple à préparer. De cette manière, vous achetez un pot de 500g de mascarpone et vous en utilisez 250g pour le plat et 250g pour le dessert. Faites-vous plaisir!
8. Un moment sport à partager ?
Euh… Je ne suis pas une personne très sportive.
« Just Dance » sur Nintendo Switch, ça compte?
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Dans ma librairie Club, pardi!
Je ne suis pas friand de magasins ou de lèche-vitrine, pour être franc.
Après le déconfinement, la première chose que je ferai, c’est inviter mes amis proches, ma famille pour un énorme barbecue chez moi. J’ai hâte de les revoir et de leur distribuer des câlins.
En y repensant, la toute première chose que je ferai, c’est rendre visite à ma coiffeuse!
Cette tignasse doit disparaître!
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
Le message à retenir est que même si ce confinement m’a terrorisé au début, car je suis une personne qui a grand besoin de contacts humains et de bouger dans tous les sens, il a des avantages. D’abord, la planète s’est remise à respirer! Ce qui m’a énormément surpris, c’est d’ailleurs la capacité qu’a la nature à reprendre ses droits. Finalement quelques semaines suffisent pour voir réapparaître une faune qui avait quasiment disparu de nos villes.
Le temps qui passe a pris une tout autre dimension aussi. Je redécouvre le plaisir de prendre du temps pour moi, pour cuisiner, pour pâtisser également.
Ce confinement permet de revenir peut-être à l’essentiel aussi. Il fait prendre conscience de pas mal de choses.
Maintenant, je dois avouer que j’ai la chance de pouvoir faire du télétravail et d’écrire en parallèle. Sans ces activités, je ne suis pas sûr que mon état de confiné aurait été des plus joyeux. Non pas que voir ma moitié 24h sur 24 me dérange, bien au contraire, mais simplement le besoin d’avoir l’esprit occupé et garder un certain rythme de vie.
Retrouvez les romans de Salvatore Minni sur notre site
Interview de notre cher dessinateur confiné : Hamo
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Il n’y en a pas en particulier. Pas de rendez-vous régulier, en tout cas. Le quotidien est tellement chamboulé que je suis incapable de savoir à l’avance comment la journée va se passer et à quoi ressemblera ce fameux moment privilégié. Je suis à la maison avec mes deux jeunes enfants pendant que ma femme travaille à l’hôpital… Alors certains jours, tout s’enchaine à merveille et presque tout est un plaisir… Mais à d’autres moments, rien ne va. Tout le monde s’ennuie et le quotidien n’est que frustration. Bref, depuis ce confinement il a bien fallu accepter de lâcher prise et comprendre que les bonnes choses ne se planifient plus. Mais ça peut être une bonne bière au soleil, du bricolage imprévu, une heure de musique, … ou le moment où tout le monde finit par s’endormir et qu’on peut regarder un épisode d’une série.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
S’il existe un livre où il se passe aussi peu de choses que pour le moment, eh bien il me semble qu’il ne serait pas d’un grand intérêt.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Pour dessiner, j’ai besoin d’une journée complète et sans interruption. 6 à 8 heures minimum, où je peux installer un rythme et le travailler. Ici, c’est devenu impossible. Mais pour l’écriture, j’avais un projet de série jeunesse que j’ai pris le temps de retravailler ces jours-ci. Est-ce que ça a un lien avec le confinement, je n’en suis pas certain. Par contre, j’ai composé quelques nouveaux morceaux. Ça fera du stock pour la reprise des activités. J’aimerais sortir davantage de projets acoustiques ; c’est l’occasion d’y travailler.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Toujours par les réseaux sociaux, ça n’a pas changé de ce côté-là. Mais bien sûr, je préférerais voir mes amis (en répet’, en festivals ou en sorties) plutôt que de s’échanger des messages.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Hier, j’ai demandé sur ma page Facebook que les lecteurs et collègues me conseillent des groupes Pop-Rock, pour varier ma playlist. J’ai eu plus de 140 réponses. Et donc probablement 300 artistes cités. De manière générale, je peux écouter des trucs assez pointus (en musique traditionnelle ou world par exemple) aussi bien que du métal, du punk ou du skate punk. Mais pour bosser, l’idéal pour moi, c’est d’écouter du rock assez mélodique. Et avec ce qu’on m’a envoyé comme conseils hier, j’ai de quoi me rafraîchir les oreilles pendant quelques mois de confinement !
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
Absolument aucune pour le moment. Mais je suis allé mettre mon nez dans la boite à livres de la gare en face de chez moi… Et j’ai retrouvé « L’homme des vagues », un petit roman jeunesse que j’avais dévoré quand j’avais 12 ans. Ces dernières années, c’est ce qui m’intéresse ; de (re) plonger dans des univers d’aventure jeunesse.
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Par un temps pareil les amis, ouvrez-vous une bonne IPA en cannette et faites cuire du lard et des saucisses au barbecue ! Sauce andalouse bien sûr… Et un peu de salade ou un quelconque légume frais pour dire de fluidifier un peu la circulation sanguine. Et répétez la première opération à volonté si le stock le permet.
8. Un moment sport à partager ?
Ahahah. Déjà qu’à la base, je ne suis pas très sportif… Mais alors là. Ah si, je me suis repassé quelques résumés de matches des Diables Rouges. C’était un bon moment.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Mon plaisir sera plutôt dans les petits restaurants. Les amis, un bon verre, un plat simple… Ce sera ça, le bonheur !
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
Les gens qui avaient un job inutile et rébarbatif en tireront certainement plein d’enseignements. Ils voudront peut-être changer de cap, essayer de nouvelles choses. Ceux qui menaient des vies sans réelle passion tenteront d’en créer tant bien que mal. Et c’est très bien pour eux. Mais moi, j’étais très heureux avec ma vie « d’avant »… Alors dès que ça sera possible, je la retrouverai avec le plus grand des plaisirs.
Par rapport à ce qui se passe, je suis assez pragmatique… Ce n’est pas un message de la planète ou de Dieu qui viserait à nous faire changer d’état d’esprit. C’est un virus et on le combat. Alors quand ce sera fini, tout le monde va finir par se ruer sur ses petites habitudes !
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Interview de notre cher auteur confiné : Sylvestre Sbille - lauréat du Prix des Lecteurs Club 2019
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Le cinéclub familial de 20h30. Hier, c’était « Le Mans 66 » de James Mangold, avec un Christian Bale qui arrive à nous prendre par surprise à chaque film. Il y a aussi un cycle Woody Allen en cours, qui a beaucoup de succès. Et un autre François Truffaut. C’est fou comme ses films vieillissent bien. « Le dernier métro » par exemple : l’occupation, le milieu du théâtre, le besoin de créer malgré tout, la culture comme ciment de toute activité humaine… Tout ça prend beaucoup de relief dans un contexte de confinement.
Sinon, nous avons aussi la soirée déguisée hebdomadaire (déjà trois éditions) où toute la famille joue le jeu. C’est important de marquer des rendez-vous forts, avec une portée symbolique, à présent que les jours de la semaine ont presque disparu. L’importance de la fête.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
Il y en a beaucoup. Je dirais « Le mur invisible » de Marlen Haushofer. C’est un classique de la littérature en Autriche. On l’a découvert, mon épouse et moi, il y a quelques années. Emmanuelle me lisait tellement de passages intéressants que finalement on se l’est lu intégralement à haute voix. C’est l’histoire d’une femme qui se retrouve seule avec une vache et un chien dans un chalet perdu dans la montagne. Impossible de bouger car après quelques centaines de mètres, un mur invisible s’est créé en une nuit. Tous les gestes deviennent importants : la réserve de bois est primordiale, les animaux deviennent des compagnons extrêmement précieux, des figures tutélaires, presque divines. Le livre nous en dit beaucoup sur ce qui compte réellement. L’héroïne est obligée de sortir du quotidien, et la solitude la recentre. C’est ce qui nous arrive collectivement aujourd’hui. Il y a le contexte sanitaire, avec le deuil, le danger, mais il y a aussi beaucoup de gens que le « lâcher-prise obligatoire » va reconnecter à eux-mêmes, à ce qu’ils espéraient de la vie quand ils avaient 10 ou 15 ans. Nous sommes pris dans une sorte de farandole permanente : ce rythme imposé par le capitalisme, par cette nouvelle religion du confort et par le culte du moi. Quand on fait partie de la farandole, on ne la voit plus. En sortir enfin donne à la fois le tournis et l’impression de revenir à soi. Je ne pense pas qu’après le confinement nous soyons capables de remettre en cause massivement notre modèle, cette nouvelle religion au dieu Argent, au dieu Consommation, au dieu Virtuel. Mais pas mal d’individus auront retrouvé des gestes. Faire du vélo. Préparer à manger… J’entends même beaucoup d’amis qui me parlent de « progrès intellectuels » : le fait d’être en télétravail leur permet de pousser la réflexion car les tranches de concentration sont beaucoup plus longues. Une « vraie » séance de 3 heures où on va (enfin) toucher le nœud du problème est plus efficace que 10 séances d’1 heure où on ne fait qu’agiter la surface avec les collègues.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Oui, j’ai la chance d’être juste au bon moment, celui de la rédaction proprement dite. J’échappe donc plusieurs heures par jour à l’avalanche de ces « nouvelles informations primordiales » qui renforcent paraît-il la psychose de groupe. J’ai terminé la phase de documentation, je passe beaucoup de temps avec mes héros, en Judée, au 1er siècle de notre ère. Eux aussi sont confinés, donc le hasard fait relativement bien les choses.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Les réseaux sociaux ne me paraissent pas idéaux pour entretenir l’amitié. C’est bien pour envoyer de petites bouteilles à la mer ludiques, des clins-d’œil visuels, des réflexions en format court. Ou pour se plaindre.
Pour les amis et la famille, j’écris et je reçois des emails, et puis j’ai pratiqué plusieurs fois l’apéro-skype, ce qui est assez sympathique. Il y a également le bon vieux téléphone, qui a cessé en quelques jours d’être un facteur de stress collectif où il faut être à tout prix efficace, rentable, concis, pour redevenir ce qu’il était dans les années 70/80/90 : un moyen de faire circuler la confiance, la confidence, sur le mode « on a le temps, faisons le point sur nos vies ».
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Vivaldi. Et des musiques de film, dont Max Richter.
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
J’en ai plusieurs à la fois : Frank McCourt et son « Teacher Man » (reçu pour mon anniversaire), « Entretien avec un vampire » de Anne Rice, et le Belge Jeroen Olyslaegers avec « Trouble » qu’on ma offert lors d’une rencontre en librairie parce que ça se passe dans la même ambiance que « J’écris ton nom ».
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Aujourd’hui je fais un « agneau de 7 heures ». Donc 7 heures de cuisson à 120 degrés max, dans un plat fermé. Avec sel, poivre, ail en gousse, origan frais. A la moitié, j’ajoute des oignons en julienne, des pomme de terre mal dégrossies, de carottes et des patates douces. Tout cela fond. L’agneau est si tendre qu’il se mange à la cuiller. J’ai l’impression d’un peu moins mal respecter l’animal quand je le cuisine avec amour. Cela dit, chez nous on mange de moins en moins de viande. Le confinement a confirmé la tendance du goût retrouvé. Le temps nous permet de nous interroger sur ce qu’on aime manger, et on peut sortir des modèles de menus imposés par notre inconscient, où la viande est encore malheureusement présente en grande quantité (et pauvre qualité).
8. Un moment sport à partager ?
Bizarrement, moins de sport qu’avant. Je joue au tennis chaque semaine d’habitude, mais mon partenaire est aussi un médecin très demandé, il a mieux à faire.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Plus que des magasins, j’attends avec impatience des lieux et des moments de partage par la culture. Un concert, une pièce, une rencontre dans une librairie… L’important c’est de sentir la communion collective qui nous dit qui nous sommes. Manger, boire, être en bonne santé, c’est important. Mais si nous ne recevons plus que les nourritures terrestres, nous allons pernicieusement mourir de l’intérieur. Pour l’instant on compense comme on peut, chacun chez soi. Mais tout comme il faut un fixatif pour que les rayons du soleil nous soient bénéfiques, il nous faut le fixatif du culturel collectif pour que tout retrouve un sens.
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
Une citation dans un courrier reçu de l’école de ma fille cadette. Etty Hillesum est une jeune Hollandaise qui a tenu son journal au début des années 40, avant d’être déportée à Auschwitz, d’où elle n’est pas revenue. Dans ce contexte notre « épreuve » paraît bien légère – malgré le deuil et la peur.
« Même si on ne nous laisse qu’une ruelle exiguë à arpenter, au-dessus d’elle il y aura toujours le ciel tout entier ». Etty Hillesum
Interview de notre chère auteure confinée : Alia Cardyn
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
La vie me propose de passer beaucoup de temps avec les enfants en journée et d’écrire seulement le soir entre 17h et 21h quand mon mari prend le relais. C’est un autre équilibre qui m’apporte beaucoup. J’ai l’impression que dans cette nouvelle façon de vivre, chaque moment est privilégié.
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
Cette situation m’évoque souvent le roman « Dans la forêt » de Jean Hegland. Un de mes romans préférés qui m’a été recommandé par Monique du Club de Woluwé. Ce roman parle du retour à l’essentiel, de la puissance de la nature. C’est sublime.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
J’ai continué à écrire tous les jours avec beaucoup de joie. Avec Claire Do Sêrro, mon éditrice chez Robert Laffont, nous avons discuté du texte et finalisé les derniers détails (titre, couverture etc) de mon 4ème roman pour préparer sa sortie en octobre 2020. Tout ce travail est passionnant. Ils sont ultra dynamiques et continuent d’avancer sur leurs projets en télétravail.
J’ai l’immense chance que Robert Laffont ait également signé à l’avance mon 5ème roman et je suis heureuse de vous confier que je le termine cette semaine ! Je pense débuter l’écriture de mon 6ème roman en mai.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
C’est une excellente question ! Je me rends compte que lorsque je communique avec mes proches, je privilégie l’oral. Peut-être parce que j’écris déjà pendant plusieurs heures chaque jour…
5. Quelle musique vous console le mieux ?
La musique qui me fait danser sur la table de mon salon est « Love you so bad » de Ezra Furman. C’est la bande son de la fabuleuse série Sex Education ! Impossible d’y résister… !
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
Je suis plongée dans le fascinant « Les piliers de la terre » de Ken Follet dont le prequel sortira en septembre chez Robert Laffont. Je lis en parallèle un livre sur l’école démocratique « Libre pour apprendre » de Peter Gray chez Actes Sud. Avec les enfants à la maison, cette pédagogie me passionne !
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Ce soir, on a cueilli de l’ail des ours pendant notre balade (il y en avait plein). On l’a mixé avec du parmesan, des pignons de pin, de l’huile d’olive et un peu de sel. Sur les pâtes, c’est un régal et plein de vitamines !
8. Un moment sport à partager ?
Tous les matins, je fais trente minutes de Pilates et/ou yoga. Je l’ai toujours fait avec des vidéos gratuites sur Youtube et cela me fait un bien fou tant pour mon équilibre d’hypersensible que pour mon ventre après trois accouchements. Pour le yoga, je suis les fabuleux cours « Yoga with Adriene » et pour le Pilates, je fais les Master Class.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Je crois que j’irai faire un giga kiss à Monique du Club de Woluwé et dévaliser encore un peu plus la section jeunesse. Je trouve génial que Club ait, malgré les circonstances (distributeurs fermés etc) continué à livrer. Ma 7 ans dévore les ivres en confinement et elle avait des étoiles dans les yeux en faisant ses commandes. Le voyage grâce aux livres est essentiel et je crois que cela lui a permis de traverser plus facilement ces longues semaines sans ses copains.
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
L’importance de vivre à son rythme, de prendre le temps, de cueillir de l’ail des ours. On apprend à être heureux avec ce qui est, ce que la vie nous offre, on se réinvente aussi. Personnellement, j’apprends beaucoup sur moi en ce temps différent.
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Interview de notre cher auteur confiné : Ben Choquet
1. Quel est le moment privilégié de votre journée de confiné ?
Le moment où je vais me mettre à cuisiner le plat du jour ! A la maison, c’est l’homme aux fourneaux et c’est tant mieux, car ça me détend et me permet de jouer avec ma créativité. Je ne fais, d’ailleurs, jamais la même recette !
2. Quel livre de votre bibliothèque est selon vous le meilleur symbole de ce confinement que nous vivons tous ?
World War Z de Max Brooks et Je suis une légende de Richard Matheson. 😉 Blague à part, je ne lis que peu de romans et préfère de la non-fiction. A cet égard, j’en citerai deux : Irak, la revanche de l’histoire et Libye. Des révolutionnaires aux rebelles car ils me rappellent que la crise qu’on vit n’est qu’épisodique comparée aux quotidiens de certaines nations.
3. Etre confiné vous inspire pour écrire ? Un nouveau roman en cours ?
Hé bien non, je n’écris pas. J’ai terminé, juste avant le confinement, mon prochain roman qui sortira fin d’année. Avant de me lancer dans un nouveau projet, j’ai besoin d’un break. Néanmoins, j’en profite pour peaufiner le dernier né.
4. Comment contactez-vous vos proches, uniquement via les réseaux sociaux ou vous prenez votre plume pour écrire des lettres ?
Je n’écris pas de lettres pour la simple et bonne raison que j’ai une écriture déplorable et que dès lors, si je le fais c’est par PC et ça confère un côté impersonnel. Je préfère donc passer par appel vidéo.
5. Quelle musique vous console le mieux ?
Je suis un enfant du rock. Pour le moment, je suis fort branché sur Fleetwood Mac et Lynyrd Skynyrd.
6. Qui dit confinement dit lectures, quelles sont les vôtres en cours et à venir ?
Commençant fin mai comme Directeur Commercial et Communication chez Kennes Editions, mes lectures sont orientées vers les livres du catalogue. A cet égard, j’ai dévoré pas mal de bandes dessinées comme Ninn, Sous la surface, Obie Koul, Lord Jeffrey, Napoléon et au niveau roman, je me plonge dans les polars de Martin Michaud qui, en plus, me font voyager au Québec.
7. Quel plat, recette du chef nous conseilleriez-vous ?
Comme à la maison, on a des poules, une oie et une canne, je m’amuse à faire des gâteaux et autres pâtisseries pour les enfants ou encore des omelettes gourmandes. Niveau salé, une recette facile : des pâtes avec une sauce crème-estragon avec saumon fumé et crevettes grises.
8. Un moment sport à partager ?
Je suis un grand fan de football américain et le prochain gros event est la Draft, à savoir la sélection par les équipes pros des meilleurs joueurs universitaires.
9. Dans quel magasin vous précipiterez vous après le déconfinement ?
Un restaurant : la Villa Castelli à Jamioulx et pourquoi pas une séance de dédicaces dans un magasin Club pour la fête des mères ou des pères !
10. Quel message de vie retiendrez-vous à l’issue de cette épreuve ?
J’espère que le circuit court en sera le grand gagnant et pas qu’au niveau alimentaire.
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Victoria Hislop
Âge : 60 ans
Signe particulier : Tout comme ma fille, j'ai un petit tatouage de ruche d'abeille sur mon poignet. Ça nous fait penser l'une à l'autre, et puis il nous rappelle le pouvoir du féminin, un élément important pour nous deux.
Trait de caractère : Je suis perfectionniste. J'aime que chaque chose soit à sa place dans mon environnement, cela me rend peut-être difficile à vivre, mais je ne me sens bien qu'entourée de certaines couleurs, pareil pour la lumière ou encore la température de la pièce où je me trouve. Mais si tout cela est juste, comme il le faut, je suis heureuse et productive.
Diplômée de littérature anglaise, Victoria Hislop a connu d’emblée un énorme succès avec son premier roman L’île des oubliés. Elle nous parle à bâtons rompus, notamment de son dernier ouvrage, Ceux qu’on aime.
Dans votre œuvre, il y a une forte continuité thématique et géographique, mais vous multipliez les personnages, les points de vue, les émotions, les ‘secrets’, à tel point que vous touchez tout autant au cœur de l'âme humaine.
Merci pour le compliment. Pour moi les personnages (leurs émotions, leurs secrets, etc.) forment l'élément essentiel de mon écriture. Et en effet, la Grèce constitue la trame de fond récurrente de mes romans, mais je me concentre surtout sur la manière dont les gens vivaient à l'époque que j'aborde.
Comment construisez-vous ce délicat équilibre entre l'Histoire concrète et le récit de vos personnages ? Entre les ‘faits’ et le psychologique ?
Je débute toujours – bien entendu – par des recherches historiques très approfondies. En général j'y consacre deux ans : je passe de bibliothèques en service d'archives, d'interviews en visite de lieux clés de mon récit, je consulte également des photos et documentaires… Ensuite, à la fin de ce processus, je mets toutes ces informations sur le côté, et je laisse les personnages émerger et prendre corps, l'aspect historique devient la trame de fond. Je me mets à la place des protagonistes qui vivent dans l'instant ‘présent’, qui ne savent pas ce qui va leur arriver. Ils sont constamment dans une sorte d'était d'innocence. C'est là que se situe la difficulté : que ce soit crédible.
Avez-vous une ‘méthode’, une discipline particulière d'écriture ?
Oui ! Je suis très organisée. Je suis toujours derrière mon bureau vers 9 heures du matin, et j'écris toute la journée. Je bois plein de café le matin, et je passe au thé l'après-midi (mâcher du chewing-gum m'aide à me concentrer). Lorsque je suis dans le processus de rédaction d'un roman, je me fixe un quota de 1000 mots par jour. Je m'efforce à toujours atteindre ce but, même si une partie de ces écrits ne sera pas retenue au final.
"Lors du processus de rédaction d'un roman,
je me fi xe un quota de 1000 mots par jour."
Comment naissent vos récits? Plutôt une idée ou alors un fait historique (par exemple ici le poème de Epitáfios, de Yannis Ritsos), dans lequel vous plongez votre sensibilité et vos personnages ? Ou n'y a-t-il pas de début ‘type’ ?
Pour chaque roman que j'ai écrit, l'inspiration m'est venue de lieux précis. De là découlent mes premières recherches et la trame narrative. Dans le cas de Ceux qu'on aime, j'ai été intriguée par la vision – de loin – de l'ancienne prison située sur l'ile de Makronisos. Du coup j'ai commencé à lire des textes à propos des communistes qui y furent emprisonnés, et le pourquoi de cet exil. Les recherches à propos de la Guerre Civile en Grèce m'ont fait remonter à l'époque de l'occupation Nazi, etc. Le récit a pris de l'ampleur, et présent et le passé se sont connectés. Les ‘lieux’ possèdent une âme, une personnalité, et forment un point de départ essentiel dans mon travail : Spinalonga dans L'île des oubliés, la maison de Federica Garcia Lorca pour Une dernière danse, le mémorial juif de la Plathia Emeftheria (Thessaloniki) pour Le fil des souvenirs, Famaguste dans La ville orpheline…
Vos récits abordent les notions de Bien et de Mal sans jugement, vous cherchez la nuance plutôt que le manichéisme facile, l'universalité plutôt que la subjectivité…
Je préfère clairement la nuance… Je pense que l'humanité constitue une manne de complexité. Nous réagissons de bonne ou de moins bonne manière face aux situations auxquelles nous sommes confrontés indépendamment du fait que nous soyons bons ou mauvais… sauf dans le cas de personnalités au profil psychopathe, tel que Tasos Makris dans Ceux qu'on aime ou Markos dans La ville orpheline. Le meilleur et le pire cohabitent en nous, Themis – par exemple – prend part à des actes d'une grande cruauté dans Ceux qu'on aime. Elle n'est pas une sainte. Pour moi c'est la manière dont elle gère au fil du temps cette conscience du passé qui m'intéresse, et la rend ‘réelle’, enfin je l'espère.
La construction de Ceux qu'on aime, que ce soit au niveau de la temporalité, de la multiplicité des points de vue, apporte également un sentiment d'universalité à votre récit.
Pourtant la période historique que je décris et les circonstances qui en découlent sont très spécifiques. La chaîne d'événements désastreuse qui mène finalement à la dictature des colonels, une succession de mauvaises décisions, et de mauvais hommes (dictateurs sans pitié, leaders pleutres, coups d'états militaires…) sont propres à la Grèce et lui ont donné cette histoire tellement spécifique.
Que représente la Grèce pour vous ?
La Grèce c'est la beauté, mais aussi beaucoup de déchirures…
La Grèce fascine par son impact philosophique, son histoire très ancienne… mais pensez-vous que son histoire récente et son identité culturelle soient réellement comprises en-dehors des frontières du pays?
Beaucoup de gens associent la Grèce uniquement à ses monuments, à ses Dieux mythiques et à leurs aventures, à ses philosophes antiques, à des principes tels que la démocratie… mais il y a un grand écart entre la Grèce ancienne et celle d'aujourd'hui. Personnellement je m'intéresse plus à l'histoire récente, celle qui a défini la Grèce actuelle, à ses conséquences et à ce qui pourrait changer dans le futur. Des millions de touristes viennent passer des vacances en Grèce pour la beauté de ses paysages, pour son climat ensoleillé, ses vins, sa cuisine… Pour beaucoup d'entre eux, il est aisé de glisser sur cette surface. Moi, je dois plonger sous la surface et peut-être montrer le passé récent sous une lumière qu'un visiteur assis en bord de mer ou dégustant une retsina en terrasse de taverne ne verrait pas nécessairement.
Récit fleuve, véritable saga historique de près de 500 pages, Ceux qu'on aime constitue-t-il un livre ‘somme’ pour vous ? Est-ce aussi une manière de rassembler lieux et histoires qui transparaissent dans vos romans précédents ?
Je n'envisage pas vraiment les choses de cette manière, mais cela ne signifie pas que ce ne soit pas le cas. Il y a clairement une sorte de somme de ce que j'ai appris à propos de la Grèce ces dix dernières années. Durant cette période j'ai étudié la langue de manière intensive, j'y ai acheté une maison, j'ai commencé à y passer plusieurs mois par an, j'ai travaillé en Grèce, je m'y suis fait des dizaines d'amis proches, et je suis devenue orthodoxe. Donc oui, d'une certaine manière, Ceux qu'on aime englobe une bonne partie de cette expérience.
Du coup, est-ce un roman de transition, le signe d'une nouvelle orientation future?
Je crois que Ceux qu'on aime a beaucoup de points communs avec mes premiers romans, du coup je ne le perçois pas comme étant une œuvre de transition. Beaucoup de périodes de l'histoire contemporaine grecque me stimulent intellectuellement et je compte bien les explorer dans de futurs titres, toujours dans la perspective de mettre en lumière des événements tapis dans l'ombre. La manne reste remplie, mais il est possible par contre que je m'y attaque d'une autre manière. Chaque roman doit – d'une certaine manière – constituer un ‘nouveau départ’. J'espère que mon écriture évolue à chaque nouvelle publication, c'est un peu comme la pratique du violon ou des échecs : on espère toujours s'améliorer.
Mon livre de chevet
Mon recueil de poésie de Constantin Cavafy – édition bilingue – c'est une merveilleuse manière pour moi d'améliorer mon Grec ! Cavafy écrit à propos de la condition humaine avec tellement de force, d'honnêteté et originalité. C'est l'un des grands noms de la poésie grecque du 20e siècle.
Le livre qui m'a le plus touchée
La Porte Étroite d'André Gide. C'est le premier livre que j'ai lu en français, j'étais alors adolescente. Cette histoire gravitant autour d'amours douloureux et de sacrifice m'a totalement captivée par son aspect tragique et son intensité. Je n'ai jamais oublié ce livre.
Le livre que j'adore offrir en cadeau
Écriture : Mémoires d'un métier de Stephen King. J'ai offert ce livre à de nombreuses personnes qui me disaient vouloir écrire. En gros, Stephen King vous y explique comment vous y prendre. C'est le meilleur livre que je connaisse sur le sujet.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre
Une première édition de La Peste de Camus !
Mon disque préféré
Sunscreen de Baz Luhrman : Un titre plein de bon sens et au message profond. Rien que ces quelques lignes en font – pour moi – une des chansons les plus essentielles que je connaisse : « Ne perds pas ton temps en jalousie inutile. Parfois tu as de l'avance parfois du retard. C'est une course de fond que tu pratiques finalement face à toi-même ». Voilà un conseil à suivre je pense.
Mon film préféré
Melancholia de Lars Von Trier. C'est très sombre… mais tellement réaliste.
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Laetitia Colombani
Âge : 43 ans
Signe particulier : Je porte toujours mes deux bagues porte-bonheur, elles m'ont été offertes par mon mari, et du coup sont assez symboliques… Elles sont très importantes pour moi.
Traits de caractère : Je dirais 'obstinée', quand j'étais plus jeune, cela pouvait même être 'butée'. C'est un avantage dans ma vie professionnelle parce que ce trait de caractère m'a permis d'avancer. Après, au quotidien, cela peut parfois être compliqué, j'ai tendance à vouloir tout contrôler. J'aimerais pouvoir lâcher prise plus facilement… j'y travaille !
Forte de l'énorme succès de La tresse, Laetitia Colombani revient avec Les victorieuses, un récit à la longue maturation, empreint de force et de détails. Et surtout, au final, un magnifique portrait de femmes.
Vos deux personnages principaux, Blanche et Solène, vivent à deux époques différentes, mais sont unies à travers un même lieu : Le Palais de la Femme. Est-ce cet endroit qui vous a donné l'impulsion de départ pour écrire Les victorieuses ?
Il y a 3 ans, pendant que j'écrivais La tresse, je me suis rendue dans le XXIe arrondissement de Paris pour un rendez-vous professionnel. Et je me suis perdue. Je me suis donc retrouvée par hasard devant ce gigantesque bâtiment situé à l'angle de la rue de Charonne et de la rue Faidherbe. Il est inscrit Le Palais de la Femme sur l'énorme façade aux allures de forteresse, et ce nom m'a vraiment interpelée. Je me suis approchée et j'ai lu l'historique du lieu qui est inscrit sur deux plaques en bronze. J'ai été fascinée par cette histoire de couvent détruit, devenu un paquebot architectural racheté au final par l'Armée du Salut en 1926, pour devenir l'un des plus grands foyers féminins en Europe jusqu'à ce jour. Je savais que je tenais un sujet intéressant, et à partir de ce moment, j'ai commencé à faire des recherches.
Les victorieuses repose sur deux époques, mais aussi sur deux strates différentes : l'histoire à proprement parler avec en parallèle un côté plus ‘journalistique’, qui s'appuie sur des faits et statistiques précises.
Je travaille toujours de cette manière, que ce soit pour La tresse, mes scénarios ou ici pour Les victorieuses. J'ai passé – pour ce dernier roman un an à faire des recherches avant de commencer à l'écrire. D'une part sur l'histoire de l'Armée du Salut et du Palais de la Femme. J'ai rédigé une lettre à l'attention de la directrice de cet endroit particulier en lui expliquant mon intérêt pour le lieu, et j'ai eu la chance qu'elle m'ouvre grand les portes. J'ai visité l'ensemble du Palais, j'ai rencontré tous les employés, les résidentes à plusieurs reprises. Je me suis rendue à des manifestations, à des entretiens afin d'échanger avec les unes et les autres. J'avais besoin de m'imprégner de l'ambiance de cet endroit. J'ai aussi visionné de nombreux documentaires sortis des fonds audiovisuels de l'INAthèque sur la condition de la femme, sur la précarité... J'ai rempli un cahier entier de notes, et je suis allée de mauvaises surprises en mauvaises surprises tant la situation des femmes est encore tellement précaire de nos jours. J'ai tenté de restituer tout cela dans mon roman, sous forme de fiction.
"Pour La tresse, je suis allée au bout du monde,
pour Les victorieuses, je suis allée au bout de la rue"
Ces informations sont trop souvent peu ou mal traitées par les médias.
Oui, il y a beaucoup de sujets dont on parle peu ou parfois de façon fragmentée. Je me suis retrouvée avec tout ça, ce qui m'a légèrement bloquée à un moment donné, j'avais trop de sujets à traiter. Je me suis demandé par quel biais j'allais rendre compte de tout ça. J'ai mis du temps à trouver la structure – en deux récits – des Victorieuses, et je me sers d'un personnage, Solène, à la fois extérieure et progressivement reliée au Palais de la Femme et à l'histoire de Blanche, comme fil conducteur. Elle sort d'un milieu protégé, favorisé, et se voir confrontée à un monde, à une réalité qu'elle ne soupçonnait pas. Je m'identifie d'ailleurs beaucoup à Solène et à son expérience.
Vous citez comme traits de caractère l'obstination, la détermination, voilà qui définit les deux personnages principaux des Victorieuses… et peut-être même toutes les femmes que le lecteur va croiser dans votre roman.
Oui, absolument, c'est tout à fait vrai. Je me retrouve dans l'obstination et le caractère jusqu'au-boutiste de Blanche. Elle a dédié sa vie à une cause noble, généreuse, c'est une femme très courageuse. Je ne suis pas aussi engagée qu'elle, mais j'ai ce côté jusqu'au-boutiste. Et votre remarque est exacte, je ne l'avais pas analysé, mais toutes les femmes du roman sont en effet chacune très déterminées, que ce soit Binta qui a pris la décision de quitter son pays pour sauver sa fille ou ‘La Renée’ qui a survécu… malgré ses 15 années de galère dans la rue. Elles ont toutes une sacrée force et détermination.
D'une certaine manière, ce qui les sauve toutes, c'est une forme de ‘foi’, pas forcément religieuse…
En tout cas, elles se raccrochent à quelque chose, à des formes différentes de croyance, ou encore en la foi en soi-même. ‘La Renée’ par exemple, qui est quelqu'un de très solide, a toujours gardé la tête haute, s'est accrochée à la partie d'humanité qui lui reste malgré tous les mauvais traitements qu'elle a pu subir, malgré l'indifférence, malgré le fait d'avoir été mise au ban de la société. Blanche Peyron, elle, puise sa force dans la foi qui la guide, elle est extrêmement religieuse : protestante, fille de pasteur… une foi de surcroît évangéliste salutiste (ndr : L'Armée du Salut) qui revêt un aspect politique. Moi, j'ai voulu montrer que son énergie dépasse le simple cadre de la religion, elle était engagée physiquement, moralement, psychologiquement – à tous les niveaux – pour les autres.
Ce qui lui a aussi permis de dépasser la maladie omniprésente dans sa vie ?
Oui exactement, sa santé a toujours été fragile, elle souffre physiquement beaucoup de son infection des bronches, elle souffre des oreilles, et malgré tout, elle aura combattu jusqu'au bout. Et ce qui est fou, c'est que lorsqu’elle a appris qu'elle était atteinte d'un cancer généralisé, elle l'a gardé secret, et elle a continué jusqu'au bout, elle est morte au combat, dans la lutte. Elle n'a jamais abdiqué.
Vous touchez à une certaine universalité historique, sociale… Vos personnages sont quelque part toutes des femmes ‘emmurées’, à l'image de ces recluses du Moyen- Âge, ayant renoncé au monde.
D'une certaine manière, toutes ces femmes portent des chaînes. Quand vous parlez de ces religieuses emmurées, il faut remettre les choses en perspective. Il faut voir ce que la société avait à offrir aux femmes durant des siècles : elles n'étaient pas éduquées, elles étaient élevées pour être mariées, la plupart du temps sans leur consentement, pour enfanter et rester cantonnées dans un foyer. C'est vrai que j'ai voulu montrer que Blanche Peyron a choisi sa vie à une époque (la fin du XIXesiècle) où les femmes n'avaient ni le droit de vote, ni celui de posséder de compte bancaire, de travailler… Elle a mené une vie d'aventure, sur la route, une vie d'engagement et de mission. Sa démarche a été très moderne, elle a réussi à se libérer des carcans, même mariée et mère de six enfants. Son mari Albi était le partenaire idéal et idéaliste.
Bien entendu, il n'était pas question de refaire La tresse… mais pour vous, quels sont les points communs et les différences majeures entre vos deux romans ?
Pour moi, il y a une veine commune, une envie de parler des femmes et de la condition féminine partout dans le monde, et à différentes époques. J'admire la force et la résilience, malgré les souffrances, les frustrations endurées. La tresse m'a emmenée loin de chez moi : en Inde, en Sicile, au Canada, une manière de me plonger dans des cultures et des sociétés fort différentes. Pour Les victorieuses, j'avais vraiment envie d'aller voir ce qui se passait ici, à Paris, où je vis. Pour La tresse, je suis allée au bout du monde, pour Les victorieuses, je suis allée au bout de la rue. C'est un autre voyage…
Mon livre de chevet
Les heures de Michael Cunningham, un roman inspiré de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. C'est d'une beauté à couper le souffle et c'est un bel exemple de mise en abyme.
Le livre qui m'a le plus touchée
Je relis régulièrement – depuis mes 16 ans – L'amant de Marguerite Duras, une auteure qui m'envoûte complètement. L'amant m'a bouleversée et, à chaque nouvelle lecture, je ne peux m'empêcher de pleurer à la fin. J'en parle d'ailleurs dans Les victorieuses.
Le livre que j'adore offrir en cadeau
Une chambre à soi de Virginia Woolf que je cite dans Les victorieuses. L'auteure y parle avec beau- coup de justesse du lien entre l'écriture, la féminité, le temps et l'espace. Et surtout de cette chambre à soi, espace physique et mental.
Le livre que j'aimerais que l'on m'offre
Alors moi, j'achète énormément de livres, je n'attends pas du tout qu'on me les offre ! (Rire)
Mon disque préféré
The Essentials de Philip Glass, sa musique possède une émotion et une profondeur incroyable. J'utilise parfois ses compositions – entre autres – comme supports pour l'écriture.
Mon film préféré
Sans hésitation, c'est La leçon de piano de Jane Campion. En fait, je suis fan de tous ses films, depuis les débuts. J'ai la chance de connaître un peu Jane Campion, et, c'est amusant, je viens juste de lui envoyer un exemplaire de La tresse paru en anglais. C'est une femme qui a un univers extrêmement fort et singulier. Je suis une fan inconditionnelle. J'ai l'affiche de La leçon de piano depuis 20 ans dans le bureau où j'écris.
Retrouvez les Victorieuses sur notre site
Laetitia Colombani
Âge : 43 ans
Signe particulier : Je porte toujours mes deux bagues porte-bonheur, elles m'ont été offertes par mon mari, et du coup sont assez symboliques… Elles sont très importantes pour moi.
Traits de caractère : Je dirais 'obstinée', quand j'étais plus jeune, cela pouvait même être 'butée'. C'est un avantage dans ma vie professionnelle parce que ce trait de caractère m'a permis d'avancer. Après, au quotidien, cela peut parfois être compliqué, j'ai tendance à vouloir tout contrôler. J'aimerais pouvoir lâcher prise plus facilement… j'y travaille !
Forte de l'énorme succès de La tresse, Laetitia Colombani revient avec Les victorieuses, un récit à la longue maturation, empreint de force et de détails. Et surtout, au final, un magnifique portrait de femmes.
Vos deux personnages principaux, Blanche et Solène, vivent à deux époques différentes, mais sont unies à travers un même lieu : Le Palais de la Femme. Est-ce cet endroit qui vous a donné l'impulsion de départ pour écrire Les victorieuses ?
Il y a 3 ans, pendant que j'écrivais La tresse, je me suis rendue dans le XXIe arrondissement de Paris pour un rendez-vous professionnel. Et je me suis perdue. Je me suis donc retrouvée par hasard devant ce gigantesque bâtiment situé à l'angle de la rue de Charonne et de la rue Faidherbe. Il est inscrit Le Palais de la Femme sur l'énorme façade aux allures de forteresse, et ce nom m'a vraiment interpelée. Je me suis approchée et j'ai lu l'historique du lieu qui est inscrit sur deux plaques en bronze. J'ai été fascinée par cette histoire de couvent détruit, devenu un paquebot architectural racheté au final par l'Armée du Salut en 1926, pour devenir l'un des plus grands foyers féminins en Europe jusqu'à ce jour. Je savais que je tenais un sujet intéressant, et à partir de ce moment, j'ai commencé à faire des recherches.
Les victorieuses repose sur deux époques, mais aussi sur deux strates différentes : l'histoire à proprement parler avec en parallèle un côté plus ‘journalistique’, qui s'appuie sur des faits et statistiques précises.
Je travaille toujours de cette manière, que ce soit pour La tresse, mes scénarios ou ici pour Les victorieuses. J'ai passé – pour ce dernier roman un an à faire des recherches avant de commencer à l'écrire. D'une part sur l'histoire de l'Armée du Salut et du Palais de la Femme. J'ai rédigé une lettre à l'attention de la directrice de cet endroit particulier en lui expliquant mon intérêt pour le lieu, et j'ai eu la chance qu'elle m'ouvre grand les portes. J'ai visité l'ensemble du Palais, j'ai rencontré tous les employés, les résidentes à plusieurs reprises. Je me suis rendue à des manifestations, à des entretiens afin d'échanger avec les unes et les autres. J'avais besoin de m'imprégner de l'ambiance de cet endroit. J'ai aussi visionné de nombreux documentaires sortis des fonds audiovisuels de l'INAthèque sur la condition de la femme, sur la précarité... J'ai rempli un cahier entier de notes, et je suis allée de mauvaises surprises en mauvaises surprises tant la situation des femmes est encore tellement précaire de nos jours. J'ai tenté de restituer tout cela dans mon roman, sous forme de fiction.
"Pour La tresse, je suis allée au bout du monde,
pour Les victorieuses, je suis allée au bout de la rue"
Ces informations sont trop souvent peu ou mal traitées par les médias.
Oui, il y a beaucoup de sujets dont on parle peu ou parfois de façon fragmentée. Je me suis retrouvée avec tout ça, ce qui m'a légèrement bloquée à un moment donné, j'avais trop de sujets à traiter. Je me suis demandé par quel biais j'allais rendre compte de tout ça. J'ai mis du temps à trouver la structure – en deux récits – des Victorieuses, et je me sers d'un personnage, Solène, à la fois extérieure et progressivement reliée au Palais de la Femme et à l'histoire de Blanche, comme fil conducteur. Elle sort d'un milieu protégé, favorisé, et se voir confrontée à un monde, à une réalité qu'elle ne soupçonnait pas. Je m'identifie d'ailleurs beaucoup à Solène et à son expérience.
Vous citez comme traits de caractère l'obstination, la détermination, voilà qui définit les deux personnages principaux des Victorieuses… et peut-être même toutes les femmes que le lecteur va croiser dans votre roman.
Oui, absolument, c'est tout à fait vrai. Je me retrouve dans l'obstination et le caractère jusqu'au-boutiste de Blanche. Elle a dédié sa vie à une cause noble, généreuse, c'est une femme très courageuse. Je ne suis pas aussi engagée qu'elle, mais j'ai ce côté jusqu'au-boutiste. Et votre remarque est exacte, je ne l'avais pas analysé, mais toutes les femmes du roman sont en effet chacune très déterminées, que ce soit Binta qui a pris la décision de quitter son pays pour sauver sa fille ou ‘La Renée’ qui a survécu… malgré ses 15 années de galère dans la rue. Elles ont toutes une sacrée force et détermination.
D'une certaine manière, ce qui les sauve toutes, c'est une forme de ‘foi’, pas forcément religieuse…
En tout cas, elles se raccrochent à quelque chose, à des formes différentes de croyance, ou encore en la foi en soi-même. ‘La Renée’ par exemple, qui est quelqu'un de très solide, a toujours gardé la tête haute, s'est accrochée à la partie d'humanité qui lui reste malgré tous les mauvais traitements qu'elle a pu subir, malgré l'indifférence, malgré le fait d'avoir été mise au ban de la société. Blanche Peyron, elle, puise sa force dans la foi qui la guide, elle est extrêmement religieuse : protestante, fille de pasteur… une foi de surcroît évangéliste salutiste (ndr : L'Armée du Salut) qui revêt un aspect politique. Moi, j'ai voulu montrer que son énergie dépasse le simple cadre de la religion, elle était engagée physiquement, moralement, psychologiquement – à tous les niveaux – pour les autres.
Ce qui lui a aussi permis de dépasser la maladie omniprésente dans sa vie ?
Oui exactement, sa santé a toujours été fragile, elle souffre physiquement beaucoup de son infection des bronches, elle souffre des oreilles, et malgré tout, elle aura combattu jusqu'au bout. Et ce qui est fou, c'est que lorsqu’elle a appris qu'elle était atteinte d'un cancer généralisé, elle l'a gardé secret, et elle a continué jusqu'au bout, elle est morte au combat, dans la lutte. Elle n'a jamais abdiqué.
Vous touchez à une certaine universalité historique, sociale… Vos personnages sont quelque part toutes des femmes ‘emmurées’, à l'image de ces recluses du Moyen- Âge, ayant renoncé au monde.
D'une certaine manière, toutes ces femmes portent des chaînes. Quand vous parlez de ces religieuses emmurées, il faut remettre les choses en perspective. Il faut voir ce que la société avait à offrir aux femmes durant des siècles : elles n'étaient pas éduquées, elles étaient élevées pour être mariées, la plupart du temps sans leur consentement, pour enfanter et rester cantonnées dans un foyer. C'est vrai que j'ai voulu montrer que Blanche Peyron a choisi sa vie à une époque (la fin du XIXesiècle) où les femmes n'avaient ni le droit de vote, ni celui de posséder de compte bancaire, de travailler… Elle a mené une vie d'aventure, sur la route, une vie d'engagement et de mission. Sa démarche a été très moderne, elle a réussi à se libérer des carcans, même mariée et mère de six enfants. Son mari Albi était le partenaire idéal et idéaliste.
Bien entendu, il n'était pas question de refaire La tresse… mais pour vous, quels sont les points communs et les différences majeures entre vos deux romans ?
Pour moi, il y a une veine commune, une envie de parler des femmes et de la condition féminine partout dans le monde, et à différentes époques. J'admire la force et la résilience, malgré les souffrances, les frustrations endurées. La tresse m'a emmenée loin de chez moi : en Inde, en Sicile, au Canada, une manière de me plonger dans des cultures et des sociétés fort différentes. Pour Les victorieuses, j'avais vraiment envie d'aller voir ce qui se passait ici, à Paris, où je vis. Pour La tresse, je suis allée au bout du monde, pour Les victorieuses, je suis allée au bout de la rue. C'est un autre voyage…
Mon livre de chevet
Les heures de Michael Cunningham, un roman inspiré de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. C'est d'une beauté à couper le souffle et c'est un bel exemple de mise en abyme.
Le livre qui m'a le plus touchée
Je relis régulièrement – depuis mes 16 ans – L'amant de Marguerite Duras, une auteure qui m'envoûte complètement. L'amant m'a bouleversée et, à chaque nouvelle lecture, je ne peux m'empêcher de pleurer à la fin. J'en parle d'ailleurs dans Les victorieuses.
Le livre que j'adore offrir en cadeau
Une chambre à soi de Virginia Woolf que je cite dans Les victorieuses. L'auteure y parle avec beau- coup de justesse du lien entre l'écriture, la féminité, le temps et l'espace. Et surtout de cette chambre à soi, espace physique et mental.
Le livre que j'aimerais que l'on m'offre
Alors moi, j'achète énormément de livres, je n'attends pas du tout qu'on me les offre ! (Rire)
Mon disque préféré
The Essentials de Philip Glass, sa musique possède une émotion et une profondeur incroyable. J'utilise parfois ses compositions – entre autres – comme supports pour l'écriture.
Mon film préféré
Sans hésitation, c'est La leçon de piano de Jane Campion. En fait, je suis fan de tous ses films, depuis les débuts. J'ai la chance de connaître un peu Jane Campion, et, c'est amusant, je viens juste de lui envoyer un exemplaire de La tresse paru en anglais. C'est une femme qui a un univers extrêmement fort et singulier. Je suis une fan inconditionnelle. J'ai l'affiche de La leçon de piano depuis 20 ans dans le bureau où j'écris.
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Alia Cardyn
Âge : 42 ans
Signe particulier : Je suis quelqu’un d’assez spontané. Je me suis aussi toujours sentie différente des autres, pour le pire et pour le meilleur (rires).
Traits de caractère : Je suis assez énergique, décidée… parfois impatiente pour citer un aspect ‘négatif’. J’ai une personnalité entière, je dis toujours ce que je pense, directement, ça passe ou ça casse !
Après plusieurs jours de grisaille, un rayon de soleil apporte un peu de lumière et de chaleur. C’est à ce moment précis que commence l’interview avec Alia Cardyn. C’était un signe, étant donné que l’ex-avocate devenue à la fois coach existentielle et romancière à succès (Une vie à t’attendre a reçu le prix des lecteurs Club 2016, un véritable tremplin selon Alia) pratique avec talent l’équilibre parfait entre optimisme et réalités parfois difficiles de la vie. Et il faut l’avouer, ces nuances transparaissent dans son nouveau roman, L’envol.
L’univers particulier de L’envol, situé dans un écrin hors du temps - la ville de Black - évoque une sorte de purgatoire ou plutôt un songe éveillé.
J’avais envie de créer une ville, de l’inventer, j’adore ça. Ensuite je tenais à traiter mon récit à la manière d’un conte, sans me contraindre à absolument le faire. Black n’est pas un purgatoire, c’est plutôt une sorte ‘d’ailleurs’, différent. Comme je l’ai dit plus tôt, je me sens différente, en décalage, Black et ses habitants expriment d’une certaine manière ce sentiment.
L’abandon, la disparition sont des éléments qui parcourent vos romans, mais sans amener un aspect destructeur, au contraire, ils approchent plutôt la transformation vers un mieux.
En fait, je suis fort dans la résilience, ça fait partie de mon vécu, et en effet, cela s’exprime, j’en prends conscience, dans mes romans. C’est très bien observé. Personnellement, je pense qu’on ne s’écroule pas forcément après une disparition ou un abandon, c’est plutôt le début de quelque chose.
Dans L’envol, la ‘parole’ des morts est tout aussi importante que celle des vivants, à travers l’acte de transmission. Rien ne se perd, tout se transforme… C’est surtout vrai à propos du personnage principal, Théa, et de sa défunte maman.
Il est vrai qu’à partir de ce qui peut paraître négatif, je tiens à en faire du positif. Il y a un vrai dialogue entre Théa et sa maman, une véritable transmission à travers la ‘confession’ délivrée sous forme de lettres. Et c’est justement cette confrontation qui va permettre à Théa d’enfin s’affranchir de son passé.
L’histoire est marquée par une sorte de litanie, très belle, et la Répétition d’un événement particulier, qui se situe un 27 juillet. Un chiffre qui, en numérologie, est synonyme de création, progrès, affirmation de soi, sagesse, force intérieure, équilibre… ce qui correspond assez bien à votre caractère, et à L’envol !
Ah, c’est dingue ça ! En fait, le 27 n’est pas un hasard. Au départ, je voulais utiliser comme date le 21 juillet, pour faire un clin d’oeil à notre fête nationale, étant donné que ma maison d’édition est française, je trouvais amusant de mettre un peu en avant la Belgique. En discutant avec mon mari qui a souvent une bonne intuition, je me suis rendu compte que ce n’était pas forcément la meilleure idée. Donc, j’ai choisi le 27, qui est une date que j’adore… J’avais choisi cette date pour l’accouchement provoqué de ma petite troisième. C’est toujours un beau souvenir une naissance.
L’envol repose sur une sorte de mythe fondateur, ou rituel : reproduire de la manière la plus similaire possible - chaque année – une célébration parfaite. Est-ce aussi une manière pour vous de revivre la naissance de votre fille ?
Même si cet accouchement a été quelque peu difficile, il n’en reste pas moins un événement heureux, que je porterai toujours dans mon coeur, année après année, en effet.
"Je trouve mon équilibre en confrontant ma réalité
avec le sens profond que j’aimerais donner à ma vie."
N’est-ce pas là le secret de l’équilibre ? Accepter la joie et les difficultés, être capable de refaire surface après avoir plongé ? L’équilibre ne peut être constant…
L’équilibre, pour moi, c’est avancer, comprendre et accepter qui on est, avec nos forces et nos faiblesses.
J’entends beaucoup de gens qui ‘veulent changer’ ci ou ça. Moi à 42 ans, j’ai décidé de fonctionner de manière optimale avec mes forces et mes faiblesses. Et savoir aussi d’office que l’on n’a pas d’emprise sur tout, que l’équilibre peut à tout momentse rompre mais aussi se reconstituer, se retrouver. J’insiste aussi sur le fait que la recherche d’équilibre n'est pas forcément synonyme d’aller mal, que l’on peut simplement avoir envie de se retrouver. C’est la vie, quoi. Rédiger L’envol était aussi
une manière pour moi de me questionner sur mon quotidien, d’évaluer si je ne m’étais pas encroûtée.
Abandon, disparition, équilibre, autant de thèmes qui émaillent votre oeuvre, mais dans L’envol, tout comme vous le faisiez à travers Une vie à t’attendre et Le choix d’une vie, vous entraînez le lecteur dans une sorte de jeu de piste.
Distiller les indices est important pour moi, je suis une grande fan de thrillers, de récits haletants, même si je ne pense pas forcément en écrire moi-même. J’ai insufflé un peu de cela dans L’envol, je ne peux pas envisager un livre sans intrigue, sans retournement de situation. Je pense que cela sera une constante dans mon oeuvre. J’ai besoin de m’amuser lorsque j’écris, de raconter – en premier lieu – une histoire qui me plaît. C’est clair que c’est l’enfant en moi qui a ce besoin d’amusement, de brouiller les pistes et de semer les indices petit à petit, avec la volonté d’aboutir à une résolution réussie. Si je prends par exemple le papa de Théa (ndr : le personnage principal de L’envol), Arthur Vogue, il présente de prime abord un profil assez noir, froid, il est considéré comme fondamentalement antipathique. Et tout à coup, une petite brèche apparaît dans l’armure, et on peut enfin comprendre ce qui explique cette attitude, et même ressentir de l’empathie. C’est important pour moi ce type de cheminement dans un film ou un livre. J’avoue une fois de plus que j’exprime librement la différence que je ressens par rapport au monde, ce décalage devient une source d’inspiration, un moteur, à même de – je l’espère – amener des éléments originaux dans la construction de mes intrigues, par exemple. Je pense que j’aurais des difficultés à suivre des cours de scénario par exemple, à utiliser des ficelles classiques. Non pas que je n’aime pas ça, mais voilà, je cultive cette différence.
L’écriture occupe une place importante dans L’envol, elle permet de faire vivre ‘La légende de Black’, mais aussi de faire avancer le récit à travers des lettres ‘testamentaires’, et un journal intime. Tenez-vous ce type de journal ?
Non, mais j’ai adoré écrire celui de Jill Vogue (ndr : la maman de Théa), j’étais tellement bien dans ce ‘récit dans le récit’, que je me suis d’ailleurs un peu laissée aller, j’avais du mal à lâcher la plume. À la relecture, deux ou trois passages ont été supprimés afin de gagner un peu de rythme. Pour moi, c’était une manière de prolonger ce plaisir, mais tout n’était pas nécessaire pour l’intrigue ou le lecteur. Ces lettres et le journal de Théa m’ont permis d’éviter les problèmes liés à une écriture uniquement à la première personne, de m’adapter à d’autres modes de pensée, à des âges différents. Vous avez changé de métier, passant du poste d’avocate à celui de coach de vie, ce qui vous a donné l’occasion de commencer à écrire des guides, pour passer ensuite au roman… Percevez-vous votre vie comme étant aussi un chemin initiatique ? L’envol tient beaucoup de cela, mais il est difficile de l’expliquer sans trop en dire ! Je trouve mon équilibre en confrontant ma réalité avec le sens profond que j’aimerais donner à ma vie, c’est un paramètre essentiel pour moi. Et donc je réévalue régulièrement ce qui a de l’importance ou pas, ce qui donne du sens à mon existence, comme être là pour mes enfants, dans mon couple ou écrire, par exemple. Je tente aussi d’être le plus juste possible dans tous ces univers. J’ai bien conscience que l’on peut mourir d’un instant à l’autre, c’est fort présent dans ma vie, mais j’essaie de transcender cette idée en étant le plus présente possible dans chaque minute de ma vie. C’est ce qui fait que je suis pleinement dans l’action, à en brûler la chandelle par les deux bouts. Mes changements de cap ont été progressifs, j’ai débuté le coaching au sein d’un gros cabinet d’avocats, où j’étais déjà dans le management. Je trouvais le droit passionnant, mais cela ne correspondait pas vraiment à ma sensibilité. Après la naissance de mon premier enfant, j’ai ressenti une forte envie d’écrire. Mon mari m’a soutenue, poussée même à me lancer dans l’aventure du roman, après une première expérience dans les guides de développement personnel. Au début, j’ai eu l’impression de m’adonner à un loisir, mais tout est rapidement devenu concret… j’ai signé pour mon premier roman sur base des vingt premières pages ! Je savais donc dès le départ que je serais publiée, mais bon… encore fallait-il aller au bout des choses. Mon début de carrière était plus lié à mon éducation, à une image projetée sur moi, mais à force de creuser, j’ai mieux compris qui j’étais, et ce que je voulais faire.
Mon livre de chevet
Pour le moment, je lis trois livres en même temps : Le prince des marées de Pat Conroy, Cent ans de solitude de Gabriel Garcia Márquez, My Absolute Darling de Gabriel Tallent, une merveille un peu trash éditée chez Gallmeister.
Le livre qui m'a le plus touchée
Le premier livre qui m’a donné le goût de la lecture, c’est Les échelles du Levant d’Amin Maalouf, une sorte de thriller qui se démarque un peu dans sa bibliographie généralement plus historique. C’est une oeuvre à la fois accessible, haletante mais aussi profonde.
Le livre que j’aimerais que l’on m’offre
Je dirais qu’un roman à la fois épuré et haletant m’irait assez bien. J’aime beaucoup, par exemple, les livres de Delphine de Vigan. Je pourrais citer aussi – notamment – Reste avec moi d’Ayobami Adebayo.
Mon disque préféré
Vous pouvez choisir entre la bande-son du film Bohemian Rhapsody ou un album des Editors. J’adore la session live qu’ils ont enregistrée pour Studio Brussel, leur musique me permet de rentrer dans le bon état d’esprit pour commencer à écrire.
Mon film préféré
Je citerais à nouveau Bohemian Rhapsody, ce film m’a permis de me recentrer, de comprendre les limites à fixer, que ce soit par rapport aux réseaux sociaux ou encore à l’impact que pouvaient avoir sur moi les critiques, positives ou négatives.
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Odile d’Oultremont remporte la 3e édition du Prix des lecteurs Club
Son roman ‘Les Déraisons‘ a su séduire les jurés par sa sensibilité
Bruxelles – le 7 février 2019 – Pour cette nouvelle édition du Prix des Lecteurs Club, un jury amateur a dû choisir entre un roman d’aventures, une rencontre psychologique et flamboyante, une émouvante saga historique, une histoire d’amour touchante et poétique, un texte haletant d’une profonde finesse et un « teen movie » littéraire. Après de longues discussions, le choix des jurés s’est finalement porté sur ‘Les Déraisons’, roman d'Odile d’Oultremont narrant le délicat équilibre amoureux entre Adrien, employé modèle exilé par un plan social, et Louise, souffrant d’un cancer du poumon.
Il s’agit de la 3ème édition de ce prix littéraire 100% belge qui a distingué l’année dernière Christiana Moreau et son roman ‘La Sonate oubliée’ (éditions Préludes). « Je n’avais jamais osé me lancer avant ce premier roman. La visibilité offerte par Le prix des lecteurs Club est un moyen incroyable de se faire connaitre auprès du grand public lorsqu’on commence l’aventure de romancier ! C’est une belle récompense qui vient clôturer un travail de longue haleine » témoigne la lauréate Christiana, qui travaille actuellement sur deux nouveaux manuscrits.
Le roman d’Odile d’Oultremont a su séduire les nouveaux membres du jury par son ton « très beau et très sensible ». Ce qui a également convaincu les jurés, c’est l’incroyable maitrise de la langue de l’écrivaine : « elle joue avec les mots comme un peintre utiliserait sa palette de couleurs ou comme un musicien qui utiliserait toute la richesse des combinaisons de notes et de rythmes ». Ils ont par ailleurs été touchés à l’unanimité par « l’approche sensible et tout en légéreté d’un sujet à priori difficile ».
Le prix (d’une valeur de 3000€) lui sera remis au cours du cocktail d’inauguration de la Foire du Livre de Bruxelles le 13 février prochain par le parrain de cet évènement, Patrick Weber, historien de l'art, journaliste et romancier. En outre, ‘Les Déraisons’ bénéficiera d’une nouvelle mise en avant dans les 45 magasins Club à Bruxelles et en Wallonie.
À propos de Odile d’Outremont
L’écriture fait partie depuis toujours de la vie d’Odile d’Oultremont, comme un fil rouge. Dès l’âge de 5 ans, elle écrit des poèmes, rédige le journal de son école… Plus tard, elle se lance dans la rédaction de scénarios. Son premier roman, ‘Les Déraisons’, était d’ailleurs au départ un synopsis de long métrage. Odile d’Oultremont vit à Bruxelles et ‘Les Déraisons‘ est son premier roman.
Foire du Livre de Bruxelles 2018 : un bilan positif
Club a repris ses quartiers lors de la Foire du Livre de Bruxelles qui s'est tenue du 20 au 25 février 2018 à Tour & Taxis.
Club est un partenaire historique de la Foire du Livre de Bruxelles. Depuis plusieurs années, en tant que première chaine de librairies francophones en Belgique, nous avons à coeur de profiter de cet évènement exceptionnel pour faire se rencontrer les auteurs que l’on plébiscite, nos collaborateurs et nos clients.
Club @FLB 2018 c'était :
130 m² d’espace vente / évenementiel
4 jours de salon – 70.000 visiteurs
3.000 € remis à la lauréate du Prix des Lecteurs Club, Christinana Moreau, pour son roman La Sonate Oubliée (Préludes)
20 rencontres et dédicaces : Olivier Norek, Jérôme Colin, Catherine Girard-Audet (Léa Olivier), Pierre Bailly (Petit Poilu), Diane Ducret, Emily Blaine, Franck Bouysse, etc. et bien d'autres animations
1.200 Club Mag distribués
2.460 badges et goodies offerts à nos clients
180 cafés avalés par nos collaborateurs
Et des dizaines et des dizaines de photos !
Un tout grand merci à tous ceux qui ont fait de cet évènement une réussite, rendez-vous l'année prochaine du 14 au 17 février 2019
Christiana Moreau remporte le prix des Lecteurs Club 2017 !
Pour cette deuxième édition du Prix des Lecteurs Club, un jury amateur a dû choisir entre un roman historique, un conte politique, une saga familiale tragique, un journal intime assez atypique, une aventure urbaine initiatique et les petits tracas d’une bande de filles dynamiques. Et c’est au terme d’une discussion animée et d’un vote serré que le choix de La Sonate oubliée de Christiana Moreau s’est imposé.
Le Prix des Lecteurs Club 2017
Il s’agit de la 2ème édition de ce prix littéraire 100% belge qui a distingué l’année dernière Alia Cardyn et son roman Une vie à t’attendre (éditions Charleston). « Le prix des lecteurs Club m’a portée ! J'ai écrit mon nouveau roman gonflée d’une belle énergie, soutenue par l’aide financière et heureuse de bénéficier de la visibilité exceptionnelle donnée à mes livres dans les magasins Club » témoigne la lauréate, dont le second roman lumineux ‘Le choix d’une vie’ vient de paraitre.
Les nouveaux membres du jury ont été séduits par cette « lecture aussi captivante qu’enrichissante », ce « voyage de papier aux saveurs d’une carte postale intemporelle et remplie de couleurs », et ont été embarqués par « ces deux histoires qui n’auraient jamais dû s’entremêler et offrent une ode à la musique classique presque enivrante ». Ils en ont enfin salué le « charme absolu, de la première note au point final ».
Le prix (d’une valeur de 3000€) lui sera remis au cours du cocktail d’inauguration de la Foire du Livre de Bruxelles par le parrain de cet évènement, Patrick Weber, historien de l'art, journaliste et romancier, et ‘La Sonate oubliée’ bénéficiera d’une nouvelle mise en avant dans les 45 magasins Club à Bruxelles et en Wallonie.
À propos de Christiana Moreau
Christiana Moreau est une artiste autodidacte belge. Elle écrit, peint ou sculpte pour raconter une histoire, figer un instant, exprimer une émotion. Ses œuvres sont un morceau d’elle-même, comme une autobiographie à laquelle elle ajoute chaque année quelques pages. Elle vit à Seraing, dans la province de Liège et "La Sonate oubliée" (2017) est son premier roman.
Lors des derniers mois, près de 185.000 consommateurs ont enrégistré leurs évaluations. 78 enseignes ont été nominées dans 27 catégories et Club a été nominé pour la première fois pour « Qrf Meilleure Chaîne de Magasins de Belgique » dans la catégorie Librairie. Un joli résultat!
Le nom des deux gagnants : la « Qrf Meilleure Chaîne de Magasins de Belgique » et les « Qrf Webshop Awards Belgique » sera révélé le 23 novembre prochain.
Un tout grand merci à tous ceux qui ont voté pour notre enseigne ! A suivre ... :-)
Nouveau concept de magasin SBC Express @ Gare du Nord
Le groupe Standaard Boekhandel lancera jeudi 9 mars 2017 un nouveau concept de magasin « Express » dans le passage Rogier récemment rénové. Les navetteurs et voyageurs qui transitent chaque jour par la gare du Nord y retrouveront la force des deux enseignes Club et Standaard Boekhandel: une sélection de livres, de CD, de DVD de qualité, des articles de papeterie ainsi que des idées cadeaux originales.
Le groupe Standaard Boekhandel n'a qu'un objectif : rendre le monde des livres et des loisirs culturels accessible à tous. Romans, guides de voyage, jeux, loterie, e-readers & e-books, coffrets cadeaux, CD et DVD et un assortiment d’articles de papeterie seront ainsi disponibles dans ce nouveau magasin. La possibilité pour des milliers d’usagers de profiter de l’expertise du groupe et de bénéficier de tous ses services : le programme de fidélité, la livraison gratuite en magasin des commandes passées en ligne ou encore les différentes promotions saisonnières.
« L’ouverture de ce nouveau point de vente est la conséquence logique de notre stratégie d’être présent dans les endroits où sont nos clients. Ce nouveau concept de magasin fonctionnel, moderne et récréatif s’appuie sur les forces des deux enseignes et propose une expérience shopping inédite », explique Maud Leschevin, Directeur commercial du groupe Standaard Boekhandel.
Une offre multilingue
SBC Express répond pleinement aux attentes des voyageurs en terme de service et de confort et devrait favoriser des temps d’attente agréables en gare. Ceux-ci pourront en effet en profiter pour pouvoir acheter rapidement un cadeau, récupérer une commande passée en ligne ou tout simplement se faire plaisir en s’offrant le livre qu’ils liront sur le chemin du travail.
« C’est un énorme atout à Bruxelles que de pouvoir proposer une offre qui s’adresse autant aux clients néerlandophones qu’aux clients francophones. Et notre sélection produits sera également complétée par des guides et des livres de poche en anglais pour les touristes en visite dans notre capitale ! », ajoute Maud Leschevin.
Alia Cardyn remporte la première édition du Prix des Lecteurs Club
Le Prix des lecteurs Club est un prix littéraire lancé fin 2016 qui sera dorénavant décerné tous les ans par Club. Il vient récompenser des auteurs belges francophones qui se sont distingués au cours de l’année par leur talent littéraire. « C’est l’occasion de mettre en lumière et de soutenir nos jeunes auteurs belges », déclare Maud Leschevin, Directrice générale.
Un comité de lecture Club a ainsi sélectionné en novembre dernier six auteurs dont les romans les avaient surpris, émus et transportés en 2016. Et parmi les titres retenus, c’est un jury tiré au sort de 20 clients passionnés de littérature qui a eu la responsabilité de désigner le gagnant. Les cinq autres finalistes étaient :
Jean-Marc Ceci pour « Monsieur Origami » (Gallimard)
Frédéric Ernotte pour « Ne sautez pas ! » (Lajouanie)
Edgar Kosma pour « Là où ça fait mal » (ONLiT)
Jean-Louis Aerts pour « Un siècle de mensonges » (180° editions)
Manuel Capouet pour « Le Modèle » (Diagonale)
C’est au terme d’une discussion animée et d’un vote serré que le choix de Alia Cardyn avec son roman « Une vie à t'attendre » s’est imposé. Les membres du jury ont salué « sa plume affutée », son « style fluide et déjà bien affirmé », et ont été embarqués dans « l’histoire de cette orpheline qui tente de donner du sens à sa vie en essayant de comprendre le passé »…
Le prix (d’une valeur de 3.000€) lui sera remis au cours du cocktail d’inauguration de la Foire du Livre de Bruxelles le 8 mars 2017 par Patrick Weber (historien de l'art, journaliste et romancier), et son roman bénéficiera d’une nouvelle mise en avant dans tous les magasins Club à Bruxelles et en Wallonie.
L'expansion du réseau de magasins Club continue !
2016 finit avec l'annonce de l'ouverture de 2 nouveaux magasins à La Louvière et Libramont. Ces deux magasins implantés dans des Retail parks dynamiques sont des magasins de destination qui ont été pensés pour favoriser l'expérience client et rendre le monde des loisirs culturels accessible à tous !
Consulter la page du Club La Louvière Consulter la page du Club Libramont
Un nouveau magasin Club à Bruxelles ! Au bord du canal, un nouveau quartier est en train d'éclore... Docks Bruxsel est un nouveau Shopping District qui garantira une expérience urbaine inédite réunissant loisirs, commerces, food, culture et divertissement... Un projet ambitieux auquel Club est fier de participer !
Docks Bruxsel c’est de plus un des Shopping Districts les plus durables d’Europe :
4500 m² de panneaux photovoltaïques qui alimentent le centre en énergie verte.
La ventilation et la climatisation sont effectuées de manière naturelle grâce à un astucieux système d’aération intégré à la grande verrière qui recouvre Docks Bruxsel.
La magnifique verrière permet un éclairage naturel non seulement plus agréable pour les visiteurs du centre mais elle diminue également la consommation d’électricité.
En signant leur bail, les entreprises locataires de Docks Bruxsel se sont engagées à respecter une « charte verte » qui définit toute une série de mesures permettant de diminuer l’impact énergétique de leur activité.
Les eaux de pluie sont filtrées via une toiture verte puis récupérées pour alimenter les sanitaires, pour nettoyer le centre et pour arroser les plantes.
Le centre est équipé de bennes à déchets compactrices permettant de réduire fortement leur volume et donc d’en maximiser le transport.
Docks Bruxsel économise chaque année 1.600 Mwh, ce qui équivaut aux besoins en chauffage de 1.300 habitations grâce à un astucieux système de récupération d’énergie.
N’attendez plus et venez découvrir notre nouveau magasin au cœur de cet incroyable espace !
Consulter la page du Club Dockx