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  3. L'interview de Agnès Ledig auteur de Se le dire enfin


Agnès Ledig

Âge : 47 ans

Signe particulier :J’aime vivre au grand air et aller à la rencontre de mes congénères. Je crois très fort à la dimension apaisante de la nature et aux messages qu’elle donne.

Traits de caractère : Je suis curieuse, enthousiaste, empathique. Portée notamment par cette empathie et cet intérêt pour les autres, je défends les valeurs de générosité, de bienveillance et d’entraide.

 

  

Agnès Ledig était sage femme et s’est tournée – avec succès – vers l’écriture après la mort de son fils. Une autre façon de choisir la vie et de prendre soin des autres. De ses lecteurs, par exemple. Dans son roman « Se le dire enfin », un homme en plein questionnement rencontre des êtres attachants qui l’aideront à trouver le sens de sa vie. Et peut-être aussi bouleverseront la vôtre...

Édouard part en quête de réponses à ses questions sur un coup de tête, en abandonnant son épouse et sa valise sur un quai de gare pour gagner une maison d’hôtes au coeur de la forêt. Que s’est-il passé ?
AGNÈS LEDIG : « En fait, il a jusque-là supporté une vie qui ne lui convenait pas, mais la corde a fi ni par craquer, l’élément déclencheur étant la lettre d’Elise. Et Suzann, la vieille dame anglaise, arrive à la gare au bon moment pour provoquer le déclic. Un coup de pouce du destin ? Je crois de plus en plus aux hasards qui n’en sont pas… et qui vous font avancer. Si Suzann n’avait pas été là, il aurait repris le train avec sa femme. Or, parfois les problèmes peuvent se résoudre progressivement, parfois il faut se sauver en courant, c’était le cas d’Édouard ! Il lui fallait partir et vivre quelque chose d’assez puissant pour franchir le pas. »

 

"Nous sommes des êtres sociaux, tous en interaction.
Nous avons besoin les uns des autres."

 

Cette puissance, c’est notammentcelle de la Nature et particulièrement ici, de la forêt ?
A.L. « Oui, je crois très fort à la dimension apaisante de la nature ; quand on s’y promène, on se retrouve seul face à soi-même et cela permet de
réfl échir à sa vie. La nature, je suis tombée dedans quand j’étais petite, nous habitions un village entouré de forêts ; en quelques minutes à
pied, j’étais sous les arbres. Certes, ces dernières années, j’ai lu plusieurs livres qui m’ont appris des choses sur la forêt et les arbres – dotés notamment de vertus sur le corps humain, prouvées scientifi quement –, mais le contact avec la nature, je l’ai depuis toujours. »


Vous montrez aussi la puissance de la générosité et de l’entraide pour retrouver un sens à sa vie ?

A.L. « En effet, car nous sommes des êtres sociaux, tous en interaction. Édouard est venu à la maison d’hôtes pour trouver des réponses
à ses propres questions, mais il n’est pas seul dans le bateau. À ses côtés, l’hôtesse Gaëlle et son fi ls Gauvain, aux prises avec un terrible secret, la
belle et mystérieuse Adèle, le voisin Raymond et enfi n Platon, le chat philosophe qui fait le lien entre les humains et la nature. Édouard va être
ainsi amené à accompagner d’autres personnes dans leurs propres questionnements et cette aide sera réciproque. En découvrant l’hypersensibilité
de Gauvain, par exemple, il va comprendre un certain nombre de ses comportements et choix passés, ce qui va l’aider à savoir ce qu’il veut
vraiment. C’est ça la vie, parfois en aidant les autres, on s’aide soi-même. »


Amour de la nature, hymne à la sensibilité, changement de vie, importance donnée à la liberté, tout cela sent le vécu…
A.L « Certainement, j’écris sur ce qui m’habite et la liberté, cela me semble important : j’offre ici à Édouard la possibilité de retrouver la sienne. Cette histoire risque de remuer les gens, car ayant été le réceptacle de nombreuses confidences, je constate que beaucoup de personnes se sentent enfermées dans leur vie, ont besoin de respirer, mais n’y arrivent pas. J’avais envie d’écrire un livre à ce sujet, où l’on se
demande : suis-je vraiment heureux et que puis-je faire pour l’être un peu plus ? Qu’ai-je envie de retenir de ma vie ? Quelle est ma raison d’être ? Il
est toujours intéressant de faire le point de temps en temps. »


Vous titrez « Se le dire enfin ». Mais se dire quoi ? Et à qui ?
A.L : « Se le dire à soi et aux autres. Car ce livre est l’histoire d’Édouard qui se pose un jour des questions enfouies en lui depuis des années, mais
aussi le récit de ce qui se dit – enfin ! – entre Édouard et Élise, son amour de jeunesse, ou entre Gauvain et sa maman, par exemple. Tant de paroles
restées longtemps prisonnières de secrets. »


Message reçu, chère Agnès !

Photo : Eric Matheron-Balaÿ  ©Flammarion

 Retrouvez son roman Se le dire enfin sur notre site