
Que s'est-il passé après l'indépendance de l'Algérie
en 1962 ? À quoi ressemblait le pays au sortir de la
guerre, une fois disparus les bateaux des pieds-noirs,
une fois l'improbable tandem Ahmed Ben Bella/Houari
Boumediene installé au pouvoir ? Quelles ont été les
espérances de ces années-là, qui résonnaient des mots
de révolution, de socialisme, d'autogestion ? En quoi
éclairent-elles le destin de l'Algérie et de ses relations
avec la France ? Fort mal connue, cette période est,
pour la première fois, retracée dans ce livre, à travers
la mémoire vive d'étrangers «amis de l'Algérie nouvelle»,
français le plus souvent.
Qu'ils soient médecins, instituteurs, artistes ou journalistes,
qu'ils veuillent «réparer les dégâts» du colonialisme
ou qu'ils rêvent de révolution mondiale, tous
se veulent du bon côté du monde. Plus précisément : du
tiers monde et de ses chambardements. «Alger, c'était
La Havane», résume l'un de ceux qu'on désigne sous
le terme de «pieds-rouges». À travers leurs récits, une
société se révèle.
Le coup d'État de Boumediene, le 19 juin 1965, a signé
la fin d'un cycle. Le festival panafricain d'Alger de 1969
clôt symboliquement cette période : c'est sur ce «feu
d'artifice» que s'achève le livre-enquête de Catherine
Simon, solidement documenté et fondé sur les témoignages
de dizaines d'acteurs de l'époque. Il est la fresque
d'une époque, d'un pays, d'une aventure humaine.
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