Nietzsche composa ses oeuvres et particulièrement
le Gai savoir. Qui plus est, des indices très nets
permettent d'avancer l'hypothèse que chacun des cinq
livres de ce dernier ouvrage furent eux-mêmes composés
avec soin et arrangés. Cet essai en est la démonstration
pour le Livre II, dont le thème spécifique est le
rapport connaissance, art et vérité, qu'il revisite du
même coup.
Au-delà de cette démonstration, l'enjeu de cette
lecture est de ne pas manquer ce par quoi le travail de
Nietzsche et les thèmes les plus essentiels de sa philosophie
sont reliés à tout un ensemble de déterminations
que nous dirions aujourd'hui psychologiques,
sociologiques, stylistiques, politiques, esthétiques et
éthiques. Nietzsche dessina ainsi (ou redessina, car il
eut sur ce point des précurseurs, Montaigne en particulier)
une modalité du travail philosophique que
nous croyons pouvoir être reprise et qui en fait bien
autre chose que le métaphysicien de la Volonté de
Puissance.
Qu'est-ce ainsi qu'une philosophie qui, dans sa
pratique même, est effectivement un gai savoir ? C'est
à cette question que nous avons voulu répondre.